Ci-dessus, le Salaam Palace à Rome
[...]
Les médecins ne peuvent plus s'approcher de l'immeuble "All'Anagnina", tour de Babel depuis des années, refuge de centaines de migrants, les "invisibles", qui transitent par Rome après avoir débarqué sur les côtes du Sud et prêts à reprendre à tout prix le voyage en direction du nord de l'Europe, même épuisés, même malades. Les médecins de la Croix-Rouge et d'autres associations ont été chassés de l'endroit en raison "de problèmes de communication" nous a-t-on dit.
(En juin dernier, un migrant qui dormait au Salaam Palace est mort, ce qui avait déclenché l'alerte sur les conditions sanitaires critiques à l'intérieur de la structure où résident 800 personnes.)
N.S., 36 ans, est une des nombreuses personnes ayant trouvé à se loger au Salaam Palace. L'Erythréen a été hospitalisé le 13 décembre. Diagnostic : Tuberculose pulmonaire contagieuse. Pourtant, le 25 décembre, il est parti du service des maladies infectieuses, provocant la panique. Il est revenu il y a deux jours et depuis son lit d'hôpital il a déclaré : "Je suis allé en Suisse avec un ami, je ne savais pas que ma maladie était aussi grave...."
Les lacunes des contrôles sanitaires
Cet homme est parti de l'hôpital, a fait le voyage en voiture jusqu'en Suisse et retour. L'histoire de N.S. nous montre les lacunes des contrôles sanitaires des migrants qui gravitent autour de Rome. L'hôpital (Policlinico Gemelli) a tout de suite averti les autorités compétentes et a lancé l'alerte : le syndic Ignazio Marino a demandé aux forces de l'ordre de retrouver l'homme "pour une question de santé publique et pour mettre sous traitement l'Erythréen". Les médecins ont quand même réussi à atteindre le malade par téléphone qui a promis : "Je reviens vite. Je suis seulement allé en Suisse avec un ami en voiture. Je ne savais pas que la maladie était si grave". Mais il n'est revenu à l'hôpital que plusieurs jours après. [...]
Les risques
Depuis quelques semaines, la Croix-Rouge et les médecins volontaires ne peuvent plus s'approcher de l'immeuble où vivent environ 800 migrants. L'assistance sanitaire avait été suspendue (le flux migratoire devant diminuer durant l'hiver), mais des volontaires continuaient à aller soigner les personnes malades. Puis quelque chose s'est mal passé et plus aucun médecin n'y met les pieds.
"Le Salaam Palace est une concentration de personnes à risque d'un point de vue sanitaire et il n'y a aucun contrôle sur qui y entre et qui en sort" a déclaré Francesco Russo, président de l'Institut de Médecine Solidaire, spécialisé dans les soins aux migrants.
N.S. est retourné à l'hôpital et a repris le traitement antibiotique qu'il ne pourra stopper que quand il ne sera plus contagieux.
Mais combien d'autres comme lui continuent à vagabonder à travers Rome (et ailleurs, ndt) ?
Source en Italien (résumé par D. Borer)
Et vous, qu'en pensez vous ?