Communautarisme. A-t-on raison de parler d’immigration massive ? Quelles en sont les conséquences sur la société française ? “Valeurs actuelles” répond à ces questions : la combinaison du regroupement familial et du “droit à la différence” a conduit à une périlleuse fragmentation de la nation.
Le “grand remplacement”. L’expression est devenue si polémique qu’elle est désormais taboue. Pourtant, le mot fut employé pour la première fois dans un rapport publié, en 2007, par la division de la population des Nations unies : « Le concept de migration de remplacement correspond à la migration internationale dont un pays aurait besoin pour éviter le déclin et le vieillissement de la population qui résultent des taux bas de fécondité et de mortalité », précisent ses rédacteurs.
Mais, depuis que l’écrivain Renaud Camus a mis en lumière qu’en touchant à la composition des peuples, on affectait aussi l’identité des nations, il est convenu de ne plus en parler. Ou alors pour nier que ce “remplacement” soit en cours et jeter l’anathème sur ceux qui osent y faire référence, comme Ivan Rioufol ou Éric Zemmour — car il est acquis que « l’immigration est une chance pour la France », comme l’affirmait Bernard Stasi dans les années 1980, et qu’elle rapporte plus qu’elle ne coûte : c’est un axiome qui ne se discute pas…
Qu’on épouse ou non ses conclusions, la dispute lancée par Renaud Camus n’est pourtant pas médiocre : « Le “grand remplacement” est le choc le plus grave qu’ait connu notre patrie depuis le début de son histoire puisque, si le changement de peuple et de civilisation, déjà tellement avancé, est mené jusqu’à son terme, l’histoire qui continuera ne sera plus la sienne, ni la nôtre », estime-t-il.
Les conclusions des travaux de démographes méritent aussi d’être lues : la proportion d’immigrés dans la population résidant en France est à son plus haut niveau, constate Michèle Tribalat. Dans l’avenir, le développement économique des pays du tiers-monde pourrait inciter leurs ressortissants à rester chez eux, mais ce processus est long « et la pression démographique pourrait se maintenir pendant un bon moment dans de nombreux pays, notamment ceux de l’Afrique subsaharienne, écrit-elle dans Assimilation, la fin du modèle français(Éditions du Toucan). Le peuplement européen aura le temps de changer au point de devenir méconnaissable, avant qu’un assèchement des flux migratoires n’intervienne ».
Il faut donc parler des chiffres — c’est que nous faisons dans ce dossier pour prendre l’exacte mesure de ce phénomène —, mais il faut parler aussi de politique pour évaluer les conséquences de l’immigration sur l’identité nationale. Comment assimiler ces nouveaux venus si l’on renonce à poser la France en modèle ? Qu’a-t-on fait depuis trois ou quatre décennies pour convertir ces coeurs étrangers à nos coutumes ? Rien.
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En plus, ce qu’ils appellent immigration est plutôt une invasion !