Simonetta Sommaruga prendra le relais de Didier Burkhalter le 1er janvier.

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CHRISTIANE IMSAND

Chacun, sous la Coupole fédérale, s'accorde à le reconnaître: elle a de la classe et du métier. Avec sa silhouette fine et élégante, son style réfléchi et sa connaissance des dossiers, la socialiste Simonetta Sommaruga saura représenter la Suisse l'année prochaine.

L'assemblée fédérale l'a élue, hier, présidente de la Confédération par 181 voix sur 210 bulletins valables. Un score à peine moins bon que celui de Didier Burkhalter l'an dernier. Ce n'est pas leur seul point commun. Au-delà des différences partisanes, les deux personnalités se distinguent par un style réservé. Mais il faut se méfier des souris grises. Le libéral-radical neuchâtelois s'est révélé dans la fonction et les socialistes n'en attendent pas moins de leur conseillère fédérale.

Froideur apparente

La Bernoise a toujours été populaire dans les sondages, particulièrement en Suisse alémanique, où elle s'est fait connaître comme pasionaria des consommateurs. A l'époque de son entrée au gouvernement, il y a quatre ans, elle ne faisait pourtant pas l'unanimité au sein de son parti. Sa participation, en 2001, au manifeste du Gurten, qui défendait des positions libérales, lui avait valu la méfiance d'une partie de la gauche. Mais c'est justement ce positionnement qui a séduit la droite. Depuis lors, elle a relevé un double défi en prenant la direction du Département fédéral de justice et police. D'une part, cette pianiste de formation a dû s'imposer en tant que non-juriste. D'autre part, elle a dû prendre en charge la politique migratoire et des étrangers, pleine de chausse-trappes pour une socialiste.

Elle l'a fait sans jamais se laisser démonter. Quand elle assène que les droits fondamentaux ne sont pas négociables, c'est sans hausser le ton. Cela lui donne une apparence de froideur qui a conduit le "Blick" à la caricaturer en princesse de glace. La conseillère fédérale n'en a cure. Elle reste fidèle à elle-même.

Au sein du PLR et du PDC, on salue la femme d'Etat et on reconnaît qu'elle s'est attelée sérieusement à la révision de la loi sur l'asile en défendant l'accélération des procédures.
"Elle ne s'est pas contentée du service minimum",
souligne le président du PDC, Christophe Darbellay. Le PLR neuchâtelois Laurent Favre l'admet volontiers. Il regrette par contre qu'elle n'ait pas fait preuve d'un plus grand dynamisme pour mettre en oeuvre l'initiative UDC sur le renvoi des criminels étrangers.
"Cela nous a probablement desservis lors de la votation du 9
février sur l'immigration."
Du côté de l'UDC, le ton est différent. Le conseiller national Luzi Stamm n'en revient pas que Simonetta Sommaruga puisse être considérée comme une socialiste modérée.
"C'est une blague! Elle est disposée à accueillir en Suisse tous les Erythréens et tous les Syriens. Ça ne l'intéresse pas de financer l'aide sur place."

Peu de marge de manoeuvre

Cette différence d'appréciation montre à quel point la marge de manoeuvre est étroite. Le Vert genevois Ueli Leuenberger aurait souhaité une plus grande mise en évidence de la réalité de l'immigration, mais il apprécie sa dénonciation de la xénophobie lors de la campagne contre Ecopop.
"Elle a aussi plaidé pour une meilleure répartition des réfugiés en Europe. C'est une démarche que je réclame depuis longtemps."
La socialiste Maria Bernasconi salue par ailleurs l'engagement de la conseillère fédérale pour la cause des femmes.
"Elle veut une loi sur l'égalité des salaires et 30% de femmes dans les conseils d'administration. Même si cette dernière mesure n'a pas de caractère contraignant, c'est symboliquement fort."

Simonetta Sommaruga a déclaré, hier, qu'elle allait mettre à profit son année présidentielle pour défendre la concordance.
"Chacun doit être disposé à faire des compromis pour trouver des solutions."
Cet engagement est représentatif de son credo politique: le pragmatisme avant l'idéologie.

 

Extrait de: Source et auteur

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Un commentaire

  1. Posté par Jean le

    On a survécu à MCR et à EWR, on devrait survivre à SS.

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