Le journal Le Matin Dimanche du 9 novembre 2014 consacrait une pleine page au conseiller national socialiste Stéphane Rossini à la veille de son accession au « perchoir » du Conseil national (Chambre basse du Parlement suisse), accession qui n’est pas due à la qualité des personnes mais simplement à la coutume du « tournus » entre partis politiques pour ce poste de Président du Parlement suisse.
La journaliste, de connivence pour utiliser un euphémisme, fait l’apologie du politicien et idéologue de gauche jusque dans les moindres facettes du personnage. Il faut bien adoucir, pour l’occasion, un profil trop frénétique idéologiquement. Les aspérités sont gommées les une après les autres, l’homme devient un humble citoyen d’origine modeste, « timide » même, et qui, au luxe des grands hôtels, préfère « un petit hôtel » et aime manger dans un « petit » restaurant seul et en silence « la meilleure pizza quatre saisons du monde ». N’en jetez plus. Bref la perfection faite homme.
Il ne serait plus un idéologue forcené : « Le rugueux a appris la douceur et le consensus, mais sans devenir lisse ». N’est-ce pas merveilleux ? Il est prêt à devenir ce premier citoyen du pays qui va sillonner le pays en se faisant applaudir à qui mieux mieux, de ville en ville et de vallées en vallées, et bien sûr là où l’on est fier de l’enfant du pays quel que soit son passé.
Mon intention n’est pas de gâcher la fête mais juste de rappeler que derrière cette « douceur et ce consensus » se cache aussi des aspects du personnage qui relèvent du Berusfsverbot et de la police de la pensée. Eh oui ! Je me dois de le rappeler car il a failli avoir ma peau à l’Université de Genève pour une critique que j’avais faite du socialisme, en fait de l’ex ministre socialiste allemand Steinbrück qui pensait qu’il suffisait de menacer de la cavalerie la Suisse à propos de notre secret bancaire. Mais, et c’est ce que l’on savait moins, ce ministre a également traité les Suisses de criminels à cause de ce même secret bancaire. C’est sur ce dernier point que j’avais réagi en signalant qu’en matière de criminalité, de criminalité de masse même, l’Allemagne n’avait pas de leçon à nous donner. J’en avais rajouté un peu en rappelant que tout le monde savait que du socialisme au totalitarisme il n’y avait eu à plusieurs reprise qu’un pas. C’en était trop. S. Rossini s’était sans doute senti visé, alors qu’il n’ était nullement question de lui. Il avait, comme le président du Parti socialiste suisse l’avait fait juste avant lui, réagi avec une rare violence et ajouté, parmi tant d’autres violences verbales, que Uli Windisch était « indigne de sa fonction et de ses responsabilités académiques ». C’est clair, non ? Cela ne rappelle-t-il pas le Berufsverbot, voire les pratiques de certaines polices politiques ? Ces deux dirigeants socialistes avaient même obtenu que l’Université fasse une enquête et décide de ce qu’il devait advenir de moi, puisque j’étais subitement devenu indigne de ma fonction. Du moins pour eux deux.
Ce furent plusieurs mois particulièrement difficiles ! Mais j’ai donc survécu et garder ma fonction.
Il faut aussi rappeler que S. Rossini, visiblement un habitué du genre, avait déjà intrigué contre Oskar Freysinger, alors enseignant, afin de l’évincer de sa fonction ( voir à ce sujet le Forum internet du Nouvelliste du 22.05.09).
Je peux aussi rappeler que S. Rossini a été chargé de cours dans le même département que moi à l’Université de Genève ( authentique !) mais que je ne me suis ni opposé à sa nomination ni à son renouvellement.
Pour ceux qui voudraient connaître en détail cette affaire, qui est devenue un vrai feuilleton politique et médiatique en 2009 et qui a duré plusieurs mois, avant que mon Université se contente de me réprimander quelque peu. Il fallait bien ce minimum pour ces consanguins politiques.
J’avais trouvé tellement scandaleux cet acharnement politique sur ma personne, ce n’était d’ailleurs pas le premier, qu’avec le soutien d’un nombre impressionnant de personnes, certaines même de gauche, j’ai trouvé l’énergie de décrire le processus de cette chasse aux sorcières en écrivant un livre sur le sujet, dans lequel je raconte en détails la nature et l’impact de cette affaire: L’Affaire UW, Un révélateur politique et médiatique, Ed l’Age d’Homme, Lausanne, 2010, 272 pages ([email protected]): cela pour les lecteurs qui voudraient plus de détails sur l’affaire. L’Age d’Homme à Paris : 5 rue Férou,75006.
Ce petit rappel, de « l’autre » S. Rossini, qui n’est donc pas que « douceur et consensus », parce que cette affaire de maccarthysme de gauche n’est pas antédiluvienne ; elle ne remonte qu’à 2009. Ce n’est pas qu’une « vieille histoire ».
Ce « tournus politique suisse » permet donc lui aussi de surprenants recyclages, une forme de blanchiment politique ? Avec, en plus, une euphorie et un soutien enthousiastes des médias.
Il est vrai que même d’ardents communistes se sont tout simplement transformés et recyclés en Partis politiques « Démocrates » une fois le mur abattu en 1989, mur derrière lequel il y a eu tant de morts. Ces « démocrates » n’ont guère été inquiétés
Il y aura peut-être un autre moment politique cocasse pour Stéphane Rossini, s'il est comme on le dit candidat aux prochaines élections gouvernementales valaisannes. S'il est élu, il devra en principe s'asseoir quotidiennement à côté d' Oskar Freysinger qu'il a tant aimé!
Uli Windisch, 14 novembre 2014
Cela me rappelle en 1992 lorsque étudiant à la faculté de droit je constatai assez vite qu’était irrémédiablement cloué au pilori n’importe quel étudiant qui osait seulement remettre en question l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne. La manipulation des opinions était telle que c’en était effrayant. La Suisse à des Universités mais il n’y a pas de liberté académique, il n’y règne aucune véritable liberté d’expression. L’Université est sensée être le lieu où par excellence l’on cherche l’objectivité, la comparaison des idées, mais vous comprenez très vite que toutes les idées ne sont pas bonnes à dire et que pour certaines vous avez meilleur temps de les garder pour vous si vous ne voulez pas vous retrouver seul et l’objet de tous les regards les plus condamnateurs. C’est triste et désolant à dire mais c’est la pure réalité. Il y a de formidables écoles techniques en Suisse, où l’on apprend des techniques, les Université en font partie, sur le plan de la grandeur de la pensée et de l’ouverture d’esprit académique ce n’est pas vraiment là que cela se passe. Même si, grand paradoxe, on y rencontre parfois des esprits parmi les plus impressionnants qu’il soit possible d’imaginer, ces sorte d’intelligences à la fois admirables et modestes comme souvent seule la Suisse est capable d’en produire. Pour ce qui est de l’Université, dont la racine nous fait penser à l’universel, qui vient de l’universitas, qui voudrait qu’ici l’on réunisse ensemble toutes les pensées, qu’on les intègre et les compare dans leur totalité, en Suisse cela n’existe pas. En tout cas je ne l’ai pas rencontré. Après cela on ne s’étonne pas du niveau politique qui s’en suit. Michel Piccand
La Suisse gouvernée par la gauche serait foutue car fagocitée par l’UE et ses sbires, alors Rossini qu’il passe…. et vite !
Veuillez me pardonner de commencer par la redite que voici:
1 La Confédération s’attache à faire en sorte que la population résidant en Suisse ne dépasse pas un niveau qui soit compatible avec la préservation DURABLE*** des ressources naturelles.
Voulez-vous me dire à qui est dévolue l’appréciation du « niveau qui soit compatible »? Au GIEC? Au Komitet Gosoudartsvenoï Bezopasnosti? Au Politburo? Aux socialistes?
Car les mots de Monsieur Windisch ont immédiatement résonné! C’est des gens de cette sorte que je vois évaluer le « niveau compatible ». Une race imbue d’un dogmatisme incompatible avec le vivant, avec la vie! Des Oints Du Seigneur qui excommunient les blasphémateurs.
Je compatis, monsieur Windisch. Et ce autant plus, qu’à mon échelle, j’ai aussi passé à la moulinette.
*** DURABLE par opposition à versatile?
Je me souviens que c’est “grâce” à cette affaire de l’Uni de Genève lue dans la presse, et que j’avais trouvée scandaleuse, que j’ai “connu” UW et que j’ai acheté son livre pour en savoir plus….
Comme quoi, ne jamais désespérer pour “rattraper”, tôt ou tard ceux qui ont voulu nous nuire…