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L’ONU n’interdira jamais les religions, et elle est très favorable à l’islam. On verra quelque jour que ce machin édictera un oukase condamnant le blasphème. De toute façon, comme le dit très bien Anne Lauwaert, les croyants passeraient outre.
Il est vraisemblable que la pensée mythique -c’est-à-dire la visée mythique du langage – ait fabriqué des dieux, hypostasiant l’objet derrière les mots. Par exemple : “les Nymphes, filles des eaux” pour expliquer les petits nuages de condensation au-dessus de la surface des étangs. Ou Zeus Fulminens. En somme, on a dans cette visée, asservissement des choses aux mots, alors que dans l’autre visée tout aussi pragmatique, celle de la science, on asservit les mots aux choses en essayant de rendre asymptotiquement le langage conforme aux choses. Non pas au réel, mais à ce que nous suggère l’expérience extra-linguistique.
Maintenant, il ne faut pas confondre “mythe” et “religion”, bien que les religions fassent abondamment appel au mythe, c’est une évidence. De quoi sont parés les dieux ? d’une éternité, d’une toute-puissance, d’une infaillibilité morale etc…, autant de passages à la limite du temps social (qui est en réalité cyclique), de l’espace social, de l’éthique axiologique etc… La pensée religieuse est un passage aux limites qui d’une cité, la Jérusalem terrestre (pour prendre l’exemple judéo-chrétien) fait une utopie, uchronie et ustratie (absence de strates sociales): la Jérusalem céleste. De même érige-t-elle une éthique (pourtant toujours sociologiquement relative) en absolu, mais encore en “sur-moi” introjecté dans le sujet (avec tous les comportements névrotiques que cela peut éventuellement induire). Toute religion a de la peine à distinguer ce qui est social et ce qui est éthique, c’est ce qui se constate dans l’islam (la charia est une “loi” entre les hommes, à côté de celles qui régissent les relations de l’homme à dieu, par exemple). Mais les Jésuites, au XVIIe, ne voulaient-ils pas faire de la religion catholique le couronnement de l’édifice politique ?
Cependant la morale n’est PAS un fait religieux. Elle relève de l’acception sociale portant sur des régulations axiologiques (éthiques). Or ces régulations ont leur source dans cette capacité humaine à réguler son désir, à le rationner, à le transférer. On pourra toujours essayer de persuader un psychopathe de sa culpabilité, il continuera à transgresser, car il lui manque justement le moyen de s’en empêcher. Conséquence : un peuple d’athées ne manquera pas plus de morale qu’un peuple de croyants, car la morale n’a rien à voir avec le religion, même s’il existait (je ne sais pas s’il existe toujours !) un manuel des confesseurs définissant les “péchés”. Définition dans l’absolu (encore un passage à la limite !)
En fait -et ce n’est pas une question de successions des “âges” comme le croyait ce benêt d’Auguste Comte- la pensée scientifique met les dieux à la porte de l’explication des phénomènes. Á l’explication transcendante, elle substitue l’explication immanente. On l’a fait pour les sciences “de la nature” (l’effet est causa sui), on a un peu plus de mal à la faire pour les sciences “de la culture”, mais ça vient. D’où chez certains d’entre nous le recul des religions; mais l’expérience montre que le siècle est encore très (j’allais écrire “abominablement”) religieux. Ce qui veut dire que la pensée scientifique pourrait bien reculer (ou devenir un courant clandestin) pendant plusieurs siècles. Rien n’est linéaire dans l’Histoire.
Quoi qu’il en soit, Anne Lauwaert a raison : la disparition des religions ne marquerait nullement celles de la morale ni de la spiritualité. Le désir ne cesserait pas de se réguler, des hommes ne cesseraient pas pour autant de passer à la limite de leur expérience.
On est assez loin en apparence de la question du synode, mais pas tant que ça.
Je ne crois pas que ce serait la solution car ce serait de nouveau une interdiction imposée par le haut et donc rejetée. Par contre l’arrivée de l’islam en Occident et les horreurs commises au nom de cette “religion” incitent de plus en plus de gens à s’interroger sur les religions. Le pas suivant est de s’interroger sur l’existence des dieux: quand et pourquoi l’idée de l’existence d’êtres surnaturels est-elle apparue dans l’histoire de l’humanité? Il est évident que quand les premiers humains ont assisté aux manifestations climatiques, aux épidémies etc. ils les ont attribuées à des êtres plus grands et plus forts. Aujourd’hui nous savons ce que c’est que l’orage ou la contamination de bactéries ou de virus. Nous pouvons en conclure que les dieux ont été des réponses aux questions auxquelles dans le passé il n’y avait pas d’autres réponses. C’est la raison pour laquelle je prétends que nous assistons à la disparition des religions telles que nous les connaissons aujourd’hui. Cela ne signifie pas la fin de la morale ni de la spiritualité. Voir mon article http://www.enquete-debat.fr/archives/nous-vivons-une-nouvelle-renaissance
Hélas non, pour le commentaire:Supprimer une religion elle sera remplacée par une autre comme par l’écologisme.L’homme a besoin de croire.Chez les peuples aux cultures archaiques,sans écriture, ni religions avec dogmes structurés la vie de ces peuples est aussi conflicutelle et guerrière (ex. en Amazonie)que dans nos cultures.Les tribus se font souvent la guerre pour d’autres motifs…
L’ONU devrait interdire toutes les religions. Le monde se porterait beaucoup mieux.