Le 24 octobre 2014 à New York, un homme récemment converti à l’Islam attaque des policiers à la hache avant d’être abattu. La veille, un tireur exécute un soldat canadien avant de semer la panique au parlement d’Ottawa, deux jours après un attentat au Québec ayant coûté la vie d’un autre militaire. Le 24 septembre, un jeune homme de 18 ans est neutralisé par un policier australien dans la banlieue de Melbourne alors qu’il venait de blesser deux agents à l’arme blanche. Il revendiquait son appartenance à l’organisation « Etat islamique » ayant appelé à tuer des ressortissants de la Coalition internationale engagée en Irak et en Syrie.
Cette série prolonge la séquence - Londres/Paris/Toulouse et Montauban - d’attaques menées par des hommes isolés que l’ancien chef des services spéciaux français Bernard Squarcini a baptisé « loups solitaires »1. Ce nouveau type de menace terroriste constitue la hantise de tous les services de sécurité du monde : une auto-radicalisation par Internet d’individus isolés qui peuvent passer à l’acte n’importe où et à n’importe quel moment…
Cette nouvelle forme de terrorisme s’est imposée dans le sillage d’une autre séquence initiée en janvier 2011 : celle des mal nommées « révolutions arabes » dans lesquelles de belles âmes pressées voulaient absolument voir un grand progrès de la démocratie et des droits de l’homme… A sa place, une spirale morbide s’est mise en branle. Elle emporte aujourd’hui des milliers de victimes et de réfugiés avec son lot de destructions et de vies brisées. Là encore, nos classes politiques et médiatiques pressées ont oublié que cette nouvelle barbarie n’a pas commencé avec les attentats du 11 septembre 20012.
Peu importe les étiquettes et « raisons sociales » sous lesquelles ces entrepreneurs de la terreur se présentent. Elles procèdent d’un même tronc originel qui s’est forgé dans le sang des djebels algériens sous un patronyme générique : GIA (Groupes islamiques armés). Qu’ils se nomment aujourd’hui Al-Qaïda, AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), Al-Nosra, Boko Haram, Shebab, Ansar al-Islam ou Da’ech », ces nouveaux barbares sont les héritiers des GIA. Un drapeau noir signe leurs crimes et leurs revendications territoriales. Ils ont divisé l’humanité en deux catégories : les « croyants » qui doivent adhérer à leurs délires et les autres : le Juif - l’enfant dans son école ou le vieillard dans sa synagogue -, les Croisés - les moines dans leur ermitage ou de simples touristes -, les impies – dans la mosquée qui respirent un autre islam que celui qui les étouffe, la femme non voilée, le Kurde, le Copte, le Druze, l’Aziri -, en un mot... l’Autre !
Ils ont dynamité les Boudhas de Bâmiyan, brulé les manuscrits de Tombouctou, saccagé deux milles écoles en Algérie. Vainqueurs en Egypte, ils auraient fait disparaitre de la surface de la terre le Sphinx et les pyramides. Ils sont chantres d’un monde clos basé sur le plus satanique des versets : « vis selon mon dogme ou meurs ! ». Ils sont désormais aux portes de Bagdad et de Damas. Ils font la loi en Libye. Ils se retournent maintenant contre ceux qui les nourrissent depuis des décennies. Les semeurs de vents arabes récoltent la tempête.
Aujourd’hui, les monarchies wahhabites tremblent et édictent en rafales des fatwas coupe-feu. Elles se liguent avec les armées occidentales qui répètent les mêmes erreurs depuis quinze ans. Elles ne peuvent plus faire rentrer le djinn fou dans sa bouteille, celui-là même qu’elles ont eu l’imprudence de déchaîner... Désormais, l’organisation « Etat islamique » n’est plus en état de dépendance idéologique ou financière. Elle s’est fixé un but rassembleur : le Califat. Elle a conquis un territoire et dispose d’une armée aguerrie avec blindés et logistiques. Elle achète des mercenaires à tour de bras et attaque selon une stratégie réfléchie et construite. Le siège de Kobané en est l’exemple. Par l’amalgame et la confusion nous renforçons ses rangs. « Djihadistes », disons-nous. Nous usons de vocables dont ne connaissons pas le sens. La bannière de Shah Massoud et des résistants à l’invasion soviétique en Afghanistan, vendue aux opinions publiques par l’embded journalisme, comme une héroïque et noble démarche, décrit un engagement et marque une appartenance. Il faut parler des soldats de Dae’ch avec des mots qui conviennent à leurs crimes : terroristes et assassins !
Les bombardements aériens qu’on nomme pudiquement « frappes » ne trancheront pas durablement le nœud gordien des complexités de cette région du monde. Les puissances occidentales ont fait en Irak, en Libye et en Syrie, des erreurs dont les peuples de ces pays et nous-mêmes payent aujourd’hui le prix. Ces mêmes puissances ont programmé la destruction des armées nationales arabes laissant le champ libre aux activistes fondamentalistes pour recruter, organiser leurs rangs, s’armer et partir à l’assaut de pouvoirs chancelants. Contrariés, par les interventions étrangères ou par la résistance des peuples, ils exportent et délocalisent la terreur via Internet.
Ils sont désormais parmi nous, dans les interstices des « réseaux sociaux » et d’ONG parfois très naïves. Dans toutes les capitales occidentales les services de renseignement se mobilisent et craignent le retour des recrues de Dae’ch, leur savoir faire destructeur en bandoulière. Mohamed Merah et tant d’autres criminels ont fait « l’école de guerre » talibane.
Assoupis derrière nos prospérités, nos constitutions, nos lois, nos traditions d’hospitalité, notre sacralisation des libertés individuelles, nous avons accueilli les opprimés, les exclus et les demandeurs d’asile. Conformément à nos législations, nous défendons les victimes des répressions, quelques soient les régions du monde où les atteintes aux droits de l’homme sévissent. C’est tout à un honneur qui fait ce que nous sommes et il y a lieu d’en être toujours fier. Mais un excès de candeur et d’angélisme ne peut qu’encourager les retours meurtriers comme le réveil de loups solitaires. Ces derniers sont d’autant plus enclins à mordre qu’ils sont confortés par le communautarisme ambiant générateur d’un tribalisme planétaire dont le seul totem commun est l’argent…
Pour des raisons évidentes, la Suisse les intéresse. Havre de prospérité, de neutralité et d’expression de la société civile internationale à l’épreuve des curiosités, elle est déjà le lieu géométrique d’enseignes islamistes aux frontispices rassurants : la vocation caritative, l’enseignement ou la défense des droits de l’homme… Mais s’agit-il uniquement cela ? Pour ne pas devenir un sanctuaire de l’ « Etat islamique » et d’autres terrorismes, pour ne pas être réveillée en sursaut, un jour ou l’autre, par des loups en déshérence, la Suisse devra se doter des outils juridiques afin d’aller voir derrière le miroir ce que font réellement cette myriade d’associations caritatives et d’ONG apparemment au-dessus de tout soupçon… Notre sécurité est à ce prix.
Etienne de L’Ancroz (journaliste et consultant international), 1er novembre 2014
1 Bernard Squarcini et Etienne Pellot : Renseignement français : nouveaux enjeux. Editions Ellipses, novembre 2013.
2 Richard Labévière : Vérités et mythologies du 11 septembre 2001. Nouveau Monde Editios, septembre 20011.
Aucun terroriste islamique n’est un « loup solitaire » 31 octobre 2014
Guy Millière. Ces derniers jours, trois actes terroristes islamiques ont été commis sur le continent nord américain, et revendiqués par l’Etat Islamique.
La plupart des journaux en France n’en ont pas parlé comme d’actes terroristes islamiques, ce qui n’est pas surprenant. Le fait qu’ils aient été commis par des convertis à l’islam n’a guère été souligné dans les journaux en France, ce qui n’est pas surprenant non plus. L’idée qu’il s’agissait de « loups solitaires » a elle-même été remise en circulation, ce qui est, hélas, très logique.
Estomper la présence d’un risque terroriste islamique à même de se concrétiser n’empêche pas ce risque d’exister, mais nuit à la vigilance requise pour faire face à ce risque, ce qui exacerbe ce dernier.
Effacer autant que faire se peut qu’il s’agit d’un risque islamique n’empêche pas ce risque d’être islamique, mais broie la possibilité de mener des analyses pertinentes et indispensables sur ce qui fait que l’islam conduit si souvent à des actes de meurtre et de violence, sur tous les continents: il est de plus en plus insupportable d’entendre de tous côtés les discours disant que l’islam est une « religion de paix, d’amour et de tolérance », très simplement parce que ces discours sont falsificateurs et destinés à aveugler.
Ne pas souligner que des convertis sont désormais souvent utilisés pour commettre des actes terroristes ne change rien au fait que c’est le cas, et détériore la possibilité d’appréhender la réalité telle qu’elle est. Des Occidentaux convertis sont des recrues particulièrement intéressantes pour des groupes djihadistes, car ce sont des recrues plus difficiles à détecter pour des services de sécurité que des Musulmans nés musulmans et portant sur leurs papiers des noms musulmans.
La théorie du « loup solitaire » elle-même n’a aucun sens et doit être réfutée avec la plus grande vigueur.
Des assassins tels que Mohamed Merah ou Medhi Nemmouche n’étaient pas des « loups solitaires »: le premier était passé par des réseaux djihadistes en Afghanistan, le deuxième appartenait à l’Etat Islamique, qui ne portait pas encore ce nom. Le terroriste d’Ottawa n’était pas un « loup solitaire » et envisageait de rejoindre l’Etat Islamique en se rendant en Syrie. Il en va de même du terroriste qui, en utilisant sa voiture, a tué un soldat quelques heures auparavant ailleurs au Canada. Le terroriste à la hache de New York n’était lui-même pas du tout un « loup solitaire », mais un homme lié à des réseaux islamiques divers, dont ceux conduisant à l’Etat Islamique.
C’est un fait: des réseaux de recrutement existent.
C’est un autre fait: les mouvements islamistes sont derrière ces réseaux et en quête d’Occidentaux, qu’ils trouvent.
C’est un troisième fait: le danger islamique est désormais omniprésent et peut prendre des milliers de visages.
C’est un quatrième fait: ce danger, par le biais des réseaux susdits, utilise de multiples canaux: internet, Facebook, Youtube, le téléphone, les lieux de rencontre, les mosquées.
C’est un cinquième fait: on ne se convertit pas à l’islam tout seul, et on ne rejoint jamais l’islam radical tout seul. Si la conversation à l’islam est aisée, il est prouvé que la quasi totalité des convertis rencontrent directement ou virtuellement des guides qui les accompagnent dans leur démarche. La conversion à l’islam exige, de surcroît, une circoncision à l’âge adulte, et un être humain ne pratique pas la circoncision sur lui-même.
C’est un sixième fait: se convertir à l’islam, pour un Occidental, implique un cheminement mental qui explique aisément le passage à l’islam radical.
Se convertir à l’islam, pour un Occidental, suppose d’adhérer à une autre vision de l’histoire et de la chronologie, de la civilisation occidentale et du politique, de la culture et de l’économie. Cela suppose un basculement vers une altérité radicale et globale qui ne peut se comparer qu’à l’adhésion à un mouvement sectaire ou à un totalitarisme.
Le totalitarisme islamique est le totalitarisme majeur du temps présent
Le malheur est que le mouvement sectaire en question est le plus ample et le plus violent de l’histoire de l’humanité. Le malheur est aussi que le totalitarisme islamique est le totalitarisme majeur du temps présent, celui qui reste et ravage alors que les autres totalitarismes sont morts ou moribonds.
Dois-je l’ajouter? Se convertir à l’islam permet de légitimer de multiples comportements criminels qui, dès lors que la conversion a lieu, n’apparaissent plus au converti comme des comportements criminels, mais comme des comportements justifiables et justifiés par des textes présentés comme sacrés. Le nombre de crimes plus ou moins abominables commis au nom de l’islam est, nul besoin de l’ajouter, abominablement élevé. Les terroristes du Canada et de New York viennent s’ajouter à une très longue et très accablante liste, qui devrait inclure, pour ces dernières semaines seulement, un autre converti à l’islam (celui qui a décapité une femme en Oklahoma), le musulman qui a tué un bébé de trois mois à Jérusalem, celui qui a tenté d’assassiner le rabbin Glick mercredi dernier, à Jérusalem encore.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.
Eh bien… c’est bien ce qu’on attend, des outils juridiques, mais il aurait fallu une volonté politique et là, pas la peine d’écrire 10 pages le pouvoir obtenu par les Golfeurs est international, installé, et c’est la responsabilité des élus qui ont bradé nos âmes, nos biens sans discernement? Il vrai que s’y sont laissé entraîner les Canadiens, avant nous, les British, Américains etc… et on n’a jamais (?) eu la vocation de faire des vagues… RIP CH, riche tu mourras, ainsi tu justifieras de t’être prostituée… pour nourrir ton peuple! Bref, si l’on pouvait jeter 1 oeil sur les flux et reflux des capitaux dans ce monde, on verrait clairement les soi-disantes nébuleuses