La sécurité alimentaire pas limitée au pays

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Le Conseil fédéral va opposer un contre-projet direct à l'initiative de l'Union suisse des paysans pour la sécurité alimentaire. Il défend une vision plus globale.

Le Conseil fédéral prend au sérieux l'initiative populaire de l'Union suisse des paysans (USP) "Pour la sécurité alimentaire". Bien obligé: elle a recueilli près de 150
000 signatures en l'espace de quatre mois seulement.

Le chef du Département de l'économie, Johann Schneider-Ammann, estime cependant que ce texte ne donne pas une réponse suffisamment globale à la problématique de la sécurité alimentaire. Il a annoncé, hier, qu'un contre-projet direct lui serait opposé. Le but est notamment de mettre en évidence l'importance des importations.
"Nous ne sommes pas seuls au monde",
souligne le conseiller fédéral.

L'initiative de l'USP cherche à garantir le maintien d'une production indigène, diversifiée et durable. Actuellement, l'agriculture suisse couvre près de 60% des besoins alimentaires de la population. Cette proportion n'a pas varié ces dernières années, en dépit de l'immigration.

Johann Schneider-Ammann estime que c'est déjà un succès, compte tenu de la pression croissante sur les terres agricoles. Il craint que le texte de l'USP ne favorise le retour à une agriculture intensive, qui ne correspond plus à la politique actuelle. C'est pourquoi il veut se placer dans une perspective globale, qui tienne également compte des 40% importés. Comment? Le texte qui sera envoyé en procédure de consultation, l'an prochain, devrait surtout mettre en place des garde-fous pour permettre à la Suisse de conserver sa marge de manoeuvre dans un contexte international.

Plusieurs années avant un éventuel vote

L'UDC s'insurge déjà contre ce contre-projet, dans lequel elle voit une ouverture à l'importation supplémentaire de produits bon marché. De son côté, le PS juge l'initiative de l'USP inutile, tout comme le contre-projet gouvernemental. Compte tenu de la longueur des procédures, il faudra encore plusieurs années avant que le peuple ne soit en mesure de trancher. D'ici là, aucun changement majeur n'est prévu.
"La politique agricole 2014-2017 a entraîné de profonds changements dans le système des paiements directs",
note Johann Schneider-Ammann.
"Pour garantir la continuité, aucune modification législative ne sera proposée durant la période 2018-2021. Le Conseil fédéral se contentera d'intervenir par voie d'ordonnances. Elles devraient porter sur la réduction de la charge administrative, car les paysans doivent pouvoir agir en entrepreneurs."

Pour l'USP, la stabilité est une bonne chose, mais l'organisation se réserve la liberté d'exiger des modifications législatives en cas de besoins. Selon elle, les premiers décomptes établis selon le nouveau système de paiements directs montrent déjà des effets négatifs.
"Certains exploitants de plaine ont subi un manque à gagner de 25 à 30%",
explique le directeur de l'USP, Jacques Bourgeois.
"Nous allons réaliser une enquête au printemps 2015 et nous agirons en conséquence."

La réponse lénifiante de Johann Schneider-Ammann, qui veut donner le temps au système de se mettre en place, ne rassure pas l'USP. La situation actuelle renforce son opposition à des coupes dans le budget de l'agriculture. Une amputation de 128
millions de francs est prévue dans le cadre du prochain programme d'économies. L'enveloppe globale de la politique agricole 2014-2017 se monte à 13,83
milliards de francs sur quatre ans. Le cadre financier de la période 2018-2021 devrait respecter le même ordre de grandeur.

 

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