Des milliards en jeu Menace de pandémie et de black-out

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La Confédération et les cantons veulent tester leur capacité de réaction en cas de crise. Fondée sur un scénario catastrophe, une manoeuvre à grande échelle se déroulera en novembre.

"Ecrivez bien que cela n'a rien à voir avec Ebola",
souligne Toni Frisch. L'ancien délégué à l'aide humanitaire de la Confédération craint la confusion. Il dirige l'Exercice du réseau national de sécurité qui testera, le mois prochain, la capacité du pays à gérer la survenance simultanée d'une double crise, à savoir une panne prolongée d'électricité et une pandémie.

A défaut d'Ebola, c'est de grippe dont il sera question. Non seulement parce que le scénario retenu est antérieur à la crise sanitaire qui affecte l'Afrique de l'Ouest, mais aussi parce qu'une pandémie de grippe est bien plus plausible dans nos contrées.

Selon le calendrier présenté hier à la presse, un premier bilan sera tiré le 21
novembre, en présence du chef du Département de la défense, Ueli Maurer.
"Il ne s'agit pas d'un exercice militaire",
précise le conseiller d'Etat tessinois Norman Gobbi, président de la plate-forme politique, qui chapeaute l'exercice.
"Pour la première fois, tous les cantons seront impliqués. L'armée ne jouera qu'un rôle d'appui."

Deux jours sans électricité

Le scénario retenu tient compte de l'évolution de la menace depuis la fin de la guerre froide. Il repose sur l'hypothèse d'une cyberattaque sur les systèmes de production électrique, avec un niveau d'eau relativement bas des barrages et l'arrivée de tempêtes. Cette combinaison entraîne une panne d'électricité de 48
heures et une pénurie partielle qui se poursuit encore pendant huit à douze semaines après la panne totale. Une pandémie de grippe vient compliquer la situation. Deux millions de personnes sont touchées par la contagion, 40
000 doivent être hospitalisées et 8000 décèdent.

Ce scénario catastrophe a été choisi à la suite d'un rapport établi par l'Office fédéral de la protection de la population, en 2012. Il décrit la pandémie et les difficultés d'approvisionnement en électricité comme les plus grands risques que court la Suisse. La thématique de l'irradiation atomique a été écartée pour éviter une collision avec le débat sur la politique énergétique. Celle du terrorisme n'a pas non plus passé la rampe, car l'objectif de l'exercice est avant tout de tester la coordination entre la Confédération, les cantons et les tiers.

Il ne faut pas imaginer une mise en scène toutes sirènes hurlantes.
"On ne va pas priver tout l'Arc lémanique d'électricité pendant deux jours pour tester l'effet d'un black-out dans la réalité",
relève Norman Gobbi. Il s'agit d'un exercice politico-stratégique, qui se tiendra dans des salles de réunion.

"Ce caractère virtuel ne nous empêche pas d'imaginer les conséquences d'un black-out sur le plan national",
note Toni Frisch. Lui-même connaît par expérience ce type de situation.
"J'ai travaillé sur le terrain. Pendant des décennies, j'ai vu les problèmes qui se posent aux régions confrontées à une crise. Qu'il s'agisse d'inondations, de tremblement de terre ou de conflit armé, il y a toujours des problèmes de conduite, de communication et de ravitaillement. C'est aussi ce à quoi nous allons nous atteler lors de cet exercice. Ravitailler toute la population suisse sans les moyens de communication usuels, sans courant électrique avec des problèmes de carburants, c'est un défi majeur."

La Suisse a déjà connu des pannes de courant importantes, à l'instar de celle qui a bloqué l'ensemble du réseau ferroviaire en 2005. Par contre, elle n'a encore jamais connu de black-out total. Selon l'Association des entreprises électriques suisses, le coût minimum d'un tel événement peut être estimé entre deux et quatre milliards de francs par jour.

Ses conséquences seraient nombreuses: extinction des éclairages et des feux de circulation, arrêt des systèmes de télécommunication, arrêt des automates et de tous les systèmes automatisés, arrêt des ascenseurs, impossibilité de fonctionner pour la majorité des entreprises, arrêt de la distribution d'eau, trains et trams stoppés, soins minimums dans les hôpitaux et les homes, arrêt des systèmes de chauffage et de réfrigération.

 

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