Par Alain Dubos, Romancier de la Nouvelle-France, Citoyen d’Honneur de Saint Martinville (Louisiane), comntributeur à Riposte Laïque et médecin.
Chers amis Canadiens,
Québécois de Montréal et de la Gaspésie, Acadiens des Provinces Maritimes et d’ailleurs, Métis du Manitoba, Franco-Ontariens et lointains cousins du Yukon, de Vancouver ou des Rocheuses, vous venez, en compagnie de quelques millions de vos compatriotes non francophones, de découvrir que votre pays est pour de bon en guerre. Attaqué, même, à l’intérieur de ses frontières, par l’un de ces bons petits gars enfanté sur votre sol, nourri à votre sein d’Occident, éduqué dans vos écoles et vaccinable, le cas échéant, contre le virus Ebola, au nom d’un génie scientifique dont nous pouvons être fiers. Vous avez été frappés au coeur. Le choc est rude pour une nation bâtie sur le « multi-culturel » au prix, rappelons-le, de quelques séismes dont les répliques agitent encore, frémissantes, votre sous-sol nord-américain.
Multi-culturel donc, le Canada. Soit. C’est en effet, si l’on se réfère à l’Histoire toute nue, Molière et Shakespeare se disputant l’avant-scène depuis le dix-septième siècle, la dynastie des George huguenots contre celle des Louis fils-aînés-de-l’Église, d’Artagnan contre David Copperfield et Maria Chapdelaine subissant la leçon de maintien des soeurs Brontë.
C’était cela. Avec un zeste d’Italien façon Prohibition américaine, et des poussières d’Allemand, de Scandinave, de Russe et autres apports très minoritaires. Mais en gros, une ancienne affaire massivement franco-anglaise que je qualifierai, considérant les nuées qui s’amoncellent sur les uns et sur les autres (venues de l’étranger et répandues sur nous tous en vérité), comme aimablement linguistique, et familiale quoi qu’il en soit.
Tel n’est plus le décor en effet. De part et d’autre de l’Atlantique, un larron tout droit extrait du sable pétrolifère couvrant le Moyen-Âge de sa pensée se mêle désormais au grand concert d’une multi-culture dont j’aurai peut-être un peu moins de mal, désormais, dans nos bavardages amicaux, à vous démontrer le grand, le profond, le pérenne danger. Ce danger qui tue, à l’occasion, et menace à chaque instant de récidiver.
Vous distinguez ce péril un peu plus nettement que la semaine dernière. Ici, nous y sommes accoutumés en tant que peuple aux trois-quarts alerté contre lui. Dans le quart restant, hélas, gouvernants, « consciences nationales », agents de toutes sortes et crétins conditionnés à la soumission coexistent en une nébuleuse verrouillant par son opacité les moyens d’information essentiels du public. Montrer les choses réelles au sein de cette soupe infâme, jusque dans son propre environnement intime et social, n’est pas chose aisée, vous allez vous en apercevoir à votre tour, inévitablement.
C’est que votre naïveté très compréhensible de gens épargnés par les grandes destructions du siècle passé se trouve parfaitement exploitée par des tireurs de ficelles dont nous avons en France et en Europe les clones parfaits. Leurs noms traversent ce site, et quelques autres, en tous sens, pareils à ceux de vos prêcheurs à poil long impeccablement portraiturés par des limiers québécois d’une redoutable efficacité et dont les enquêtes sont pour de bon des gisements d’informations. Relisez-les. Vous verrez apparaitre les lignes de force du conflit dans lequel vous êtes, depuis le 22 Octobre 2014, directement plongés. Et si l’on vous dit que le danger pour la démocratie, c’est nous, qui dénonçons sans relâche le conflit enclenché, réfléchissez avant de vous mêler, par ignorance, paresse ou désinvolture, à la meute qui prétend nous forcer.
Vous noterez que je ne cite personne. C’est pour une simple raison. Tous existent, reconnaissables, identifiables, comme moi, qui seul me nomme et me dénonce. Et vous aussi existez, mes bons amis du beau, vaste et libre Canada, avec votre haute estime des droits fondamentaux qui nous unissent. Croyez moi, ces droits-là sont attaqués, méchamment, jour après jour, heure après heure, par la parole autant que par l’action. En doutez-vous ? Jetez un coup d’oeil vers la Colline Parlementaire de votre capitale fédérale. Gardez en mémoire ces moments étranges où tout bascule en quelques secondes. Cela porte un nom d’une grande simplicité : guerre.
Alain Dubos
Et vous, qu'en pensez vous ?