NDR. Une telle disproportion produit souvent des effets contraires.
J’aurai largement l’occasion de revenir prochainement, ici même, sur l’ahurissante campagne orchestrée tous azimuts, de façon totalement déséquilibrée, contre l’initiative Ecopop, sur laquelle le peuple et les cantons se prononceront le 30 novembre. De partout on déchaîne le feu contre des initiants auxquels on ne prend pas la peine – ou si peu – de donner la parole. Lorsque la grosse artillerie vient des opposants au texte, on peut à la rigueur se dire que c’est de bonne guerre, encore que le petit jeu, comme pour le 9 février, pourrait bien se retourner contre eux. Mais quand le procédé est utilisé par l’Université de Genève, qui devrait être instance de réflexion et de distance, on se dit que quelque chose ne va pas.
Elle vient de nous envoyer un communiqué, l’Université de Genève, annonçant, pour le 30 octobre prochain, une « journée d’étude » sur Ecopop, un texte dont il nous est tout de suite annoncé, dans l’invitation, qu’il « pourrait assombrir un peu plus l’avenir européen de la Suisse ». Le ton est donné. Mais il l’est encore bien davantage par le casting : sur six intervenants annoncés, un seul viendra défendre Ecopop : Alec Cagneux, membre du comité d’initiative. Les autres ? Simonetta Sommaruga, général en chef des opposants, Pierre Maudet, membre très européiste d’un Conseil d’Etat ayant annoncé qu’il allait faire campagne contre Ecopop, Edouard Gnesa, haut fonctionnaire, Cesla Amarelle, conseillère nationale socialiste vaudoise, très opposée au texte, et Omar Porras, « l’un des invités culturels de l’événement ». Cinq contre un !
Inutile de dire que seul face à ce beau monde, le partisan d’Ecopop est sympathiquement invité à se rendre au casse-pipe. Dans l’organisation de ce type de déséquilibre, on notera que l’Université de Genève n’en est pas à son coup d’essai : nous avions déjà dénoncé cette dérive dans la campagne du 9 février. Soyons clairs : il ne s’agit pas d’une « journée d’étude », mais d’une polyphonie de l’unisson. Musicalement, c’est une option. En termes de réflexion et d’équilibre, c’est un dévoiement pur et simple.
Pascal Décaillet, Sur le vif, 20 octobre 2014
Décidément, nos soit-disant sages, “canal hystérique” en tête, n’ont toujours rien compris. Après la déroute du 9 février et autres paires de claques à bases de vignettes ou de minarets, notre “élite”, plus auto-proclamée et moins représentative que jamais, continue à vouloir nous faire la leçon.
Quelqu’un pourrait-il rappeler à Mme Sommaruga qu’elle fait partie d’un exécutif? Son job, ce n’est pas d’insulter les votants. On peut débattre, certes, encore faudrait-il avoir les moyens de ses ambitions.
Jusqu’à présent, cette dame s’est distinguée par le clientélisme honteux dont elle a fait preuve en bafouant les droits des papas divorcés. On l’a vu cracher sur la démocratie au soir de la votation sur les armes, promettant de mettre en oeuvre les points de l’initiative qu’elle -et elle seule- jugeait indiscutables. Et avec la perspective d’une votation cruciale le 30 novembre, madame se permet d’injurier les citoyens suisses qui ne pensent pas comme elle. Xénophobes!
Je n’étais pas forcément prêt à voter oui à Ecopop. On peut juger le texte de l’initiative trop contraignant. Qu’il entraîne peut-être des inconvénients pour l’économie. Je veux bien écouter les arguments de chacun. Mais pour l’heure, et parce qu’on a souvent tendance à répondre de façon épidermique à une agression injustifiée, j’avoue que je suis de plus-en-plus tenté par le oui. Ne serait-ce que pour renvoyer cette dame à ses chères études. De Chopin de préférence. Elle pourra laisser libre cours à ses émotions, qu’elle est incapable de contrôler lorsqu’il s’agit de politique. Avec ses insultes et ses pleurnicheries, elle déshonore sa fonction et prouve une fois de plus qu’elle n’a rien à faire sous la coupole.
Sommaruga? Basta!
L’Université de Genève n’a pas pour vocation de former la population aux besoins de l’économie suisse (ironie), mais de satisfaire au mieux aux critères d’évaluation du Financial Time et autres organismes d’évaluation. Résultat, nos entreprises ne trouvent pas les compétences en Suisse! Cherchez l’erreur!
Pascal Décaillet met en évidence une démarche dans laquelle l’Université de Genève excelle avec un naturel déconcertant.