Pour la première fois, les jihadistes de l'Etat islamique admettent détenir et vendre des esclaves. Il s'agit en majorité de femmes et d'enfants capturés dans le nord de l'Irak.
L'Etat islamique (EI) affirme avoir offert comme butin de guerre à ses combattants les femmes et enfants yazidis capturés dans le nord de l'Irak. Dans la dernière édition de son magazine de propagande "Dabiq", le groupe admet pour la première fois détenir et vendre des esclaves.
Plusieurs milliers de Yazidis avaient été assiégés par les jihadistes en août sur les montagnes du Sinjar, en Irak, tandis que d'autres étaient massacrés, le sort de centaines de femmes et enfants disparus restant inconnu.
Dans un article intitulé "La relance de l'esclavage avant l'heure", "Dabiq" affirme que l'esclavage des personnes considérées comme ayant des croyances religieuses déviantes a redonné son sens à un aspect de la charia.
"Après leur capture, les femmes et enfants yazidis ont été répartis parmi les combattants de l'EI ayant participé aux opérations de Sinjar", affirme l'article. "Cet esclavage de familles polythéistes est probablement le premier depuis l'abandon de cette loi de la charia", ajoute-t-il.
"Le seul autre cas connu - mais beaucoup moins important - est celui de l'esclavage de femmes et enfants chrétiens aux Philippines et au Nigeria aux mains des moujahidines là-bas."
Dabiq explique que "les gens du Livre" (adeptes des religions monothéistes comme les chrétiens et les juifs) pouvaient échapper à ce sort car ils ont la possibilité de verser une taxe appelée "jizya" ou de se convertir, ce qui n'a pas été proposé aux Yazidis.
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http://www.ladepeche.fr/article/2014/10/13/1971077-jiyan-au-debut-chaque-fille-etait-vendue-1-000-dollars.html
Jiyan : «Au début, chaque fille était vendue 1 000 dollars»
Publié le 13/10/2014 à 07:56, Mis à jour le 13/10/2014 à 08:09
Jiyan ne porte pas le voile. Mais aujourd’hui, elle en a mis un noir, à mi-tête, à la kurde, en mémoire de tous les Yézidis de Shengal (Sinjar en arabe) massacrés par les terroristes de l’Etat islamique autoproclamé, début août, au nord-ouest de l’Irak. Elle a échappé à bien pire au regard de la culture kurde : le viol et la honte pour toute sa famille. Élégante, dans un petit chemisier rouge assorti à ses cheveux roux, elle raconte comment elle est revenue de l’enfer, fin août.
«Je suis du village de Kaugau. Un matin, début août, les peshmergas sont partis. Puis les terroristes sont arrivés et nous ont dit de ne pas avoir peur. Ils sont allés voir le chef du village et ont dit : «Vous devenez tous musulmans et on ne vous fait rien». Ils ont aussi demandé à tous les villageois de donner leurs armes. Le chef du village a dit d’accord. Après, ils ont écrit en arabe sur un panneau, à l’entrée de Kaugau : «Ce village fait partie de l’État islamique». Deux-trois jours après, les terroristes ont encerclé notre village avec des points de contrôle partout pour que personne ne sorte. Vers 11 h 30, ils nous ont tous réunis à l’école du village. Ils ont mis les femmes à l’étage et les hommes au rez-de-chaussée. Ils ont récupéré tous les portables, l’argent, et les bijoux. Enfin, ils ont emmené tous les hommes à la sortie du village et ils leur ont tiré dessus. Un petit garçon les a vus par une fenêtre. Quand il l’a dit aux femmes, elles ne l’ont pas cru. Plus tard, les terroristes ont séparé les femmes en trois groupes : les jeunes mariées, les femmes plus âgées avec des enfants, et les jeunes filles dont moi, ma belle-sœur et trois nièces. Les 150 , on nous a fait monter dans quatre bus. On a été transférées à Tal Afar où sont descendues les femmes plus âgées, dont ma mère et mes sœurs. Dans les bus, il y avait le chauffeur et un gardien armé. Lui, il touchait toutes les filles dans les parties… (elle hésite, et souffle timidement) intimes. On a refusé, mais on ne pouvait rien faire pour l’empêcher. Ils nous ont amenées à Mossoul et nous ont mises dans une très grande maison. Il y avait d’autres filles, des villages de Hardan, Tel Izer, Khan Suré et Snun, autour de Shengal. Le lendemain, un terroriste est venu et a pris trois filles. On a demandé pour quoi faire; il a répondu, «c’est pour l’émir». Une fois qu’il les avait violées, il les vendait. Il voulait des vierges pour lui et pour ses hommes. Et après, il les vendait», répète Jiyan tête basse. «Finalement, avec 63 autres femmes, on nous a changées d’endroit et on a été dans une plus petite maison. Tous les soirs, à partir de minuit, des terroristes venaient choisir des filles. Celles qui résistaient étaient prises de force. Un soir, ils sont venus pour moi. J’ai dit non. J’ai tout fait pour ne pas y aller. Je me suis débattue. Ils m’ont lâchée. Je suis restée entre neuf et dix jours dans la deuxième maison. Une fois, j’ai vu que les gardiens dormaient. J’ai pu m’enfuir. Plus loin, j’ai surpris d’autres terroristes en train de parler des prix. Au début, chaque fille était vendue 1 000 dollars. Après, ils ont baissé le prix, entre 800 et 500 dollars, car il y en avait trop.» Sur ces mots, la voix de Jiyan se brise. Elle éclate en sanglots.
Le courage de son sauveur
La suite, c’est son sauveur, Abdullah (1), qui la raconte, un Arabe sunnite, comme les terroristes, mais qui est loin de défendre l’idéologie de Daesh. «Vers minuit et demi, 1 heure du matin, quelqu’un a frappé à la porte, chez moi. J’ai eu peur. J’ai ouvert et j’ai vu une jeune fille. Elle a dit : «Je sors des mains de Daesh». On l’a mise en haut, avec nos filles. Le deuxième jour, j’ai fait une fausse pièce d’identité en arabe. Quatre à cinq jours après, on est sortis de Mossoul. On a été arrêtés à plusieurs points de contrôle. À chaque fois, ils ont pensé que c’était ma femme et ils nous ont laissés passer. Arrivé à Souleimaniye, au Kurdistan, j’avais peur d’être arrêté comme terroriste par les peshmergas, d’être mis en prison, torturé. Mais on est arrivé sains et saufs.»
Quelques semaines après, Abdullah tient à adresser un message aux jeunes Arabes tentés par le jihad avec Daesh. «Je demande à tous les gens d’aider les jeunes filles yézidies ou chrétiennes. Il ne faut pas profiter de leur situation.» Et il ajoute à l’attention de ceux qui ne connaissent pas les Kurdes : «Le Kurdistan, c’est le meilleur endroit pour la sécurité. Je demande aux Arabes sunnites de ne pas suivre Daesh. Il ne faut pas les écouter. La situation à Mossoul n’est pas bonne. On n’a pas d’électricité, il n’y a pas de station essence ouverte. On reçoit l’essence de Turquie et de Syrie, mais elle est hors de prix.»
(1) Son prénom a été changé.
Recueilli par Béatrice Dillies. Traduit par Ismael Mayi International
ISLAM=BARBARIE
ILS SONT PIRE QUE DES ANIMAUX!!!