Le PLR suisse ne manque pas d’air. Dans un communiqué diffusé cet après-midi, il affiche « la maîtrise de l’immigration » comme l’une de ses deux priorités, avec la bilatérales. Va pour ces dernières, où sa ligne est cohérente, et d’ailleurs sans doute majoritaire dans le pays. Mais l’immigration ! Dans le style récupération éhontée du thème identitaire d’un parti concurrent, le PLR pulvérise tous les records.
Le parti qui ne cesse, depuis deux décennies au moins, d’avancer le thème de l’immigration, n’est évidemment pas le PLR, mais l’UDC. Le parti qui n’a cessé, sur ce thème, de combattre l’UDC, par exemple dans la campagne du 9 février 2014, c’est justement le PLR. Que demandait l’initiative « Contre l’immigration massive », acceptée par le peuple et les cantons à la grande fureur du PLR : précisément, une meilleure « maîtrise de l’immigration ». Ce texte, les gens du PLR, tout au long d’une campagne dûment stipendiée par le patronat, alias Économie Suisse, n’avaient cessé d’en dénaturer l’esprit, les uns parlant de « xénophobie », les autres nous annonçant l’asphyxie économique du pays.
Ne refaisons pas la campagne. Chacun pense ce qu’il veut du 9 février. Mais au moins, appelons un chat un chat. Et sachons reconnaître l’original de la copie, la paternité du plagiat, la prise en compte d’un thème en amont, par rapport à la récupération. Il y a, dans le parti appelé « PLR », deux composantes de philosophie politique. L’une, la composante radicale, a fait la Suisse moderne, construit et développé l’Etat, dessiné (avec d’autres, dont les socialistes) les contours de nos assurances sociales. L’autre, la composante libérale, malgré de grandes figures humanistes, ne peut pas s’enorgueillir d’un tel legs. Et surtout pas ce qu’elle est devenue depuis une trentaine d’années, apôtre de la dérégulation, casseuse de services publics, prosternée devant le Veau d’Or de l’Argent facile et de la spéculation. Vouloir faire cohabiter radicaux et libéraux au sein d’une même famille, c’est se heurter continuellement à une contradiction majeure, quelque chose de puissant autour du rôle de l’Etat, sur lequel ces deux courants divergent.
Dans tous les cas, le PLR, en affichant la « maîtrise de l’immigration » comme l’une de ses deux priorités, fait preuve d’un culot inégalé dans la politique suisse depuis la guerre. Il pique à un parti concurrent l’un de ses thèmes existentiels. Les électeurs, le jour venu, sauront reconnaître l’original de la copie. Quant au PLR, tant qu’il n’aura pas réinscrit la République au rang de ses priorités, tant qu’il donnera le sentiment d’inféodation aux puissances de la finance, avec ses parlementaires commis-voyageurs des banques privées, des pharmas, ou du lobby des caisses maladie dans la Berne fédérale, il continuera de nager en eaux troubles. Dommage pour ce parti, du moins pour sa composante historique et républicaine, les radicaux.
Pascal Décaillet, Sur le Vif, 8 octobre, 2014
Tant que le PLR défendra les brevets, donc un monopole, en plus donné par l’Etat, ils ne seront pas crédibles en tant que parti libéral.
A Pascal Décaillet: Je n’ai pas réellement cerné l’intérêt de votre article. N’est-il pas admissible qu’un autre parti que l’UDC défende une immigration “maîtrisée” ? Le PLR propose une vision différente de la politique d’immigration et, contrairement à l’UDC, apporte des solutions pragmatiques qui vont plus loin que le simple rejet de l’étranger (puisque vous caricaturez, je m’y mets aussi).
Je suis d’accord avec Vincent Jaccard, sur ce qu’il dit.
Il est vrai aussi, que on a un chômage des plus bas de l’Europe, la plupart des étrangers sont adaptées a ce pays depuis longtemps , notre économie se fait également avec eux.
Je pense que le grand problème est lorsque on parle des étrangers vous mettez touts les étrangers dans le même sac et cela est injuste, très injuste, car depuis des décennies la Suisse compte et si développe aves ces étrangers qui beaucoup d’entre eux ont adopté La Suisse comme étant devenu son propre pays, soit par la naissance des ces enfants, soit par l’amour et la reconnaissance en vers ce merveilleux pays.
Beaucoup d’entre eux ont payée avec leur vie en fessaient certains travaux dangereux que personne voulait faire, les tunnels dans les alpes, les tunnels que aujourd’hui nos fessaient grimper jusqu’ à Jungfrau tellement des autres travaux que touts les jours mettaient la vie des ces gents en danger, mais il était interdit de dire non, les uns s’en sortait les autres y mourrait.
C’est injuste que aujourd’hui et malgré quelques décennies vous continuez a dire a ces gents, tirez-vous, rentrez chez vous on n’a pas besoin de vous.
Vous même vous y croyez pas a ce que vous dites, car vous savez très bien qui la sécurité sociale elle a besoins de tous ces gents, des enfants de ces gents.
Depuis longtemps ici en Suisse, on est fort habitué à cohabiter ensemble, on se comprend on se respect et surtout on se marche pas dessous…
Quand on est arrivé ici, on avait déjà nos coutumes, on parlé déjà une langue, on a tout changé par respect a vous les suisses car on savait que la seule façon de bien nous intégrer dans la communauté suisse était d’agir ainsi.
Nous enfants, ils parlent notre langue maternelle, mais pour eux leur langue maternelle est chacune des langues de ce pays qui est le leur…
D’ailleurs ils sont partout, comme vous, ils jouent à l’équipe nationale suisse, ils font le service militaire, ils sont les écoles et touts les jours ils expriment dans une les langues de ce pays qui est devenue la leur.
Vous pouvez et vous devez changer les politiques et adoptez celle qui vous convienne le mieux, mas une chose vous ne pouvez a jamais changer, c’est l’histoire de cette Suisse que c’est construite également avec nous les étrangers.
Merci de m’avoir lu.
J. Faneco / 2014
La politique du PLR n’est pas de promouvoir l’immigration pour substituer la main d’oeuvre locale par une main d’oeuvre étrangère. Elle peut ainsi mettre une pression sur les salaires tout en gardant un certain niveau sur les rentes, ce qui tombe bien puisque le PLR en bénéficie largement. Il faut favoriser l’accès à l’emploi des suisses par la mise en application de stricte du texte voté le 9 février. Les cantons et la confédération doivent corriger les erreurs de la politique d’excès de libéralisme de ces dernières années. Comme l’Europe, notre société doit se réformer pour que l’on exploite toutes les capacités de travail à disposition dans notre pays avant d’aller chercher à l’extérieur. Et si les compétences n’existe pas, il faut mettre en place des formations qui puissent répondre aux besoins. Il faut une plus grande agilité des systèmes de formation pour répondre à des besoins concrets de l’économie. Ces mesures doivent intégrer des politiques d’intégration des requérants d’asile.
Le positionnement du PLR concernant l’immigration ne date pas de son dernier communiqué du 8 octobre 2014. Le 12 avril 2002 déjà, le PRD orientait sa politique en matière de migrations en fonction de trois principes:
1) Mieux axer l’immigration sur les intérêts propres du pays
2) Observer les obligations humanitaires de la Suisse
3) Améliorer les mesures d’intégration
La maîtrise de l’immigration, mais surtout le soutien aux accords bilatéraux, ont toujours été les pirorités du PLR, avec ou sans le 9 février 2014, avec ou sans l’UDC.