VOICI REVENU LE TEMPS DES IMPOSTEURS, par Guy Millière. Ed. Tatamis , 80 p., 9,90€.
Guy Millière est en colère, et il le dit. Ou plutôt il l’écrit, dans son nouveau livre « Voici revenu le temps des imposteurs », qui sortira en librairie le 8 octobre mais que pouvez dès aujourd’hui vous procurer sur le site des éditions Tatamis. Comme beaucoup d’entre nous, Français, Occidentaux, qui assistons impuissants à la lente mais inexorable agonie de notre civilisation, Guy Millière trépigne, serre les poings :
« J’avais évoqué une asphyxie. Une suffocation graduelle. Un glissement vers la paralysie et vers des dysfonctionnements si intenses qu’il n’y aurait bientôt plus que les dysfonctionnements. Nous en sommes là ou presque. » (p 13)
Ou encore :
« Voyez qu’il s’agit de détruire jour après jour les alternatives, d’enserrer d’entraver, d’étrangler, de guider vers une soumission… » (p 15)
Les imposteurs sont à l’œuvre, insidieusement, et peu de gens semblent les voir. Ceux qui les voient et s’emploient à les dénoncer sont tenus à l’écart des médias, loin des micros et des caméras, loin de toutes les possibilités d’exprimer leur point de vue auprès d’un large public. Car pour le public, il faut que ceux qui voient endossent la panoplie des parfaits coupables :
« Il y a ce qui est évident, ce qui est dans la norme, et il y a, dans la marge, toujours plus étroite, ce qui doit être rejeté, voué aux gémonies, piétiné : les exécrables « conservateurs » américains, par exemple, ou les terrifiants catholiques « intégristes ». (p 38)
Guy Millière aurait pu rajouter les « sionistes » qui ont la cote en ce moment, dans le rôle du méchant. Mais peu importe quel est le bad guy du jour, l’important est de comprendre le fonctionnement de la « matrice » :
« Constatez qu’il s’agit de susciter des réflexes quasiment pavloviens, d’où toute déduction, tout recours au lobe frontal, sont éliminés : ce qui est évident et dans la norme est censé faire saliver, et ce qui doit être rejeté, voué aux gémonies, piétiné, est censé conduire à un mouvement immédiat de crispation hostile. » (p 38)
Un exemple de cette censure qui ne dit pas son nom :
« Un historien qui a osé souligner qu’on lisait Aristote au Mont Saint Michel, il y a huit siècles s’est vu accuser de « racisme islamophobe », car, dans le cadre du modelage, l’islam est une race et doit être considéré comme tel. » (p 42)
Il est ici question, vous l’aurez deviné, de Sylvain Gouguenheim, une victime parmi tant d’autres du politiquement correct, système de pensée normatif qui caractérise à merveille cette société totalitaire qui prend à l’individu pour donner à l’Etat. Ainsi, peu à peu, le Français moyen se déleste-t-il de sa responsabilité et de sa liberté pour les jeter en pâture au Léviathan. Aucun domaine n’y échappe, la politique et l’économie bien entendu, mais bien plus encore. Guy Millière passe par exemple au crible la télévision et ses people :
« Des gens qui sont célèbres parce qu’ils sont célèbres et qui passent à la télévision parce qu’ils sont déjà passés à la télévision […] ce sont des gens et pas des poupées gonflables, c’est évident. » (p 39)
La littérature et ses auteurs à succès :
« Un ancien entrepreneur qui écrit comme un robinet laisse couler de l’eau tiède, un ancien publicitaire crachant sur la publicité et adepte de la cocaïne, un client assidu de clubs échangistes… » (p 42)
Le cinéma et la musique en prennent aussi pour leur grade, notamment le rap :
« Des rythmes lancinants, sans variantes ni perspectives, plats, vains, répétitifs, sans commencement ni fin. » (p 43)
Bien entendu, ce ne sont là que des symptômes et l’auteur ne s’arrête pas aux symptômes. Avec ce style clinique et mécanique qu’on lui connaît, Guy Millière n’en finit plus de disséquer ce cadavre zombifié qui bouge encore, et le diagnostic est sans appel :
« Les choix ne sont pas effectués en France dans un contexte de liberté de choix. Ils ne sont pas effectués en connaissance de cause. » (p 70)
Ce nouveau pamphlet de Guy Millière ne cesse de hurler à qui veut l’entendre qu’il y a urgence à repenser nos valeurs, nos idéaux et notre avenir. Un signal d’alarme, un de plus qui, soyons en sûrs, ne sera hélas pas plus entendu par nos élites que les précédents.
Un livre court, incisif, brut de décoffrage, qui dit beaucoup en peu de mots, entre bouteille à l’océan et missile à tête nucléaire tiré en direction du vide intersidéral, dans l’espoir d’un choc, d’une onde, d’une réaction en chaîne…
Extrait de: Source et auteur
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