Le vote de dimanche sur le Haut-Plateau a-t-il sonné le glas de ce modèle de taxes sur les résidences secondaires? Après le rejet net de cinq des six communes – seul Mollens a dit oui – le débat ressurgit. Le principal argument des opposants – les propriétaires ne sont pas des vaches à lait – semble avoir séduit les acteurs touristiques et la population résidente. Y aura-t-il un effet domino dans le reste du canton?
La semaine dernière, la première commune à avoir étudié ces règlements de taxes incitatives, Anniviers, annonçait faire machine arrière au profit d’une taxe de séjour forfaitaire, d’un montant quasi similaire. Celle-ci s’appliquerait à tous les propriétaires de R2 sans distinction, calculée en fonction de la surface et du nombre de pièces du bâtiment sans contrôle systématique de l’occupation. Un revirement rendu possible par la nouvelle loi sur le tourisme. Les modalités ne sont pas encore fixées mais l’écho y est pour le moment plus favorable. D'autres communes, comme Veysonnaz, Leytron et Bagnes, étudient en ce moment diverses variantes.
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La double peine – A l’instar d’autres stations, la commune de Leytron veut instaurer une taxe sur les résidences secondaires pour alimenter un fond destiné à financer les infrastructures touristiques de la station d’Ovronnaz dont les contours restent extrêmement flous. Ainsi en a voulu le Conseil d’Etat
Pourquoi s’en prendre de façon aussi brutale aux hôtes ayant investi dans la station et qui participent annuellement directement à l’économie locale par les importants frais que génèrent ces propriétés, par des taxes municipales supérieures à celles des habitants, par leurs impôts cantonaux et communaux personnels calculé sur la valeur de leurs résidences et les valeurs locatives ? Certains ont même investi dans les infrastructures touristiques locales (remontées, bains).
La Commune instaure ainsi la double peine pour ses hôtes qui ont démontré leur fidélité parfois depuis plusieurs décennies.
Les propriétaires R2 ne ‘’bénéficient pas du tourisme’’, ils sont le tourisme ou du moins ils en représentent une large part. Sans eux la station ne pourrait assurer son existence.
Les propriétaires R2 lorsqu’ils ont acheté leurs résidences ont participé à l’alimentation des recettes municipales et cantonales, ils ne sont pas en retard par rapport aux habitants domiciliés dans la commune comme l’a déclaré le Président de la Commune. Vouloir faire payer seuls les propriétaires R2 suite à l’introduction de la Lex Weber est très maladroit.
Propriétaires de R2 en PPE, nous n’avons pas fait construire nos résidences, nous les avons achetées parce qu’elles étaient sur la marché. Pourquoi devrions-nous être les seuls à payer les erreurs du passé dont nous ne sommes pas responsables ?
Qui a trop légèrement signé les permis de construire sans se préoccuper de l’avenir de la station, ne voyant que les bénéfices substantiels réalisés à court terme et léguant les problèmes du financement des infrastructures aux générations futures ?
Pourquoi ne pas faire participer l’ensemble de la population et des entreprises qui sont eux, les premiers bénéficiaires de l’existence de la station. Et toutes les entreprises situées en plaine ne bénéficient-elle pas de la manne ? À voir l’incessant trafic des camions sur la route d’accès, il est permis d’en douter.
Nous sommes d’accord de participer à l’effort financier commun mais à condition que tout le monde passe à la caisse sur des bases égales et sans discrimination d’aucune sorte. Le financement des infrastructures doit passer par l’impôt non différencié et non par des taxes aléatoires qui ont le goût de la vengeance. Ce n’est pas comme cela que l’on traite ses invités.
Charly Teuscher, Président APEROvronnaz, http://www.ovronnaz-apero.ch