Réveil difficile et gueule de bois : les Démocrates fuient Barack Obama
Par Hervé Roubaix
Pour les candidats démocrates à l’élection des « midterm » (mi parcours) en novembre prochain, la devise est claire : A.B.O : “Anyone but Obama” – N’importe qui mais pas Obama.
Les candidats ne fuient pas leur parti. Ils fuient Barack Obama, dont la chute historique dans les sondages rappelle celle d’un certain président français.
• Elizabeth Warren, du Massachusetts, évite de se montrer en présence du président Obama – dont la loi sur la sécurité sociale, l’Obamacare, est un désastre, et dont la position contraire à la constitution des Etats Unis sur le contrôle des armes reste profondément impopulaire dans son Etat.
• “Entre les lignes, le message est clair : la présence du président Obama pour les élections [de novembre] n’aidera pas”, explique le sénateur démocrate de l’Arkansas, Mark Pryor, dont la réélection est considéré comme l’une des plus difficiles dans la liste des candidats démocrates qui risquent de perdre l’élection. Résultat, c’est avec l’aide de l’ancien président Clinton, ancien gouverneur de l’Arkansas, qu’il a décidé de faire campagne.
D’ailleurs Bill Clinton est demandé un peu partout en renfort des candidats fragiles qui ne veulent pas de l’aide de Barack Obama.
Il a aidé deux fois le candidat sénateur démocrate du Kentucky, Alison Lundergan Grimes. Il préside aujourd’hui samedi la levée de fonds pour financer la campagne du sénateur de Louisiane, Mary Landrieu. Puis il assistera à celle du candidat de Georgie, Michelle Nunn, le 13 septembre, et participera à un déjeuner politique avec le sénateur Kay Hagan de Caroline du nord le 30.
• Quand Obama est descendu de l’avion, fin août, en Caroline du nord, Kay Hagan était près de lui lors de son discours sur les anciens combattants, mais elle avait déjà déminé sa venue et protégé ses arrières, lors d’une déclaration ouvertement hostile au président, ou elle a explique que la Maison Blanche “n’a pas fait assez pour mériter la confiance de nos anciens combattants.”
• Mary Landrieu a attaqué Obama pour son refus de donner le feu vert au pipeline Keystone, pour faire plaisir à une poignée d’écolos excités. Son refus empêche à la fois de s’éloigner de la dépendance vis à vis de pays qui nourrissent en eux la haine des Etats Unis et financent le terrorisme, et de créer des milliers d’emplois.
• Dans le Kentucky, Lundergan Grimes a attaqué la règlementation draconienne mise en place par Obama qui tue l’industrie du charbon.
• En Ouest Virginie, la candidate démocrate au Sénat, Natalie Tennant – qui a « embroché » Obama sur la nouvelle règlementation de l’EPA au sujet du charbon, a refusé de dire si elle aurait voté pour Obamacare.
Natalie Tennant n’a fait aucun plan pour inviter Obama à la soutenir en Ouest Virginie. Sa directrice de campagne, Jennifer Donohue, a déclaré que sa challengeuse républicaine, Shelley Moore Capito, “crève d’envie de centrer sa campagne sur le président Obama et les politiciens de Washington”, un ticket gagnant pour une Amérique qui déchante de l’avoir réélu.
• Dans le Colorado, le sénateur démocrate Mark Udall, dangereusement menacé par le Républicain Cory Gardner, s’est fait bondir dessus par les Républicains lorsqu’il a pris au dernier moment la décision de ne pas participer à la levée de fond organisée pour lui par Obama dans son Etat, cet été. Udall ne voulait pas être vu au coté d’Obama.
Landrieu refusa de participer à une visite politique à ses cotés au Port de New Orleans
• Landrieu fit de même. L’automne dernier, pour rentrer dans son Etat, elle accepta de voyager avec le président sur Air Force One. Mais elle refusa de participer à une visite politique à ses cotés au Port de New Orleans. C’est le vice Président Joe Biden qui la remplaça.
“Obama est dans une situation délicate. Chaque fois qu’il entre dans la mêlée, il finit par nuire à celui qu’il essaie d’aider. »
• Mark Begich, candidat en Alaska, avoua à CNN qu’il n’est “pas vraiment intéressés à faire campagne avec le président” et qu’il “n’a pas besoin qu’il [Obama] fasse campagne pour moi – car je dois changer certaines de ces décisions politiques.” Begich doit affronter une élection compliquée, menacé par le Républicain Dan Sullivan.
“Obama est dans une situation délicate. Garder le contrôle du Sénat est une de ses top priorités en 2014, car son second mandat deviendrait très compliqué si les Républicains deviennent majoritaires dans les deux chambres. Mais il se pourrait qu’il doive observer cette élection de loin. Car chaque fois qu’il entre dans la mêlée, il finit par nuire à celui qu’il essaie d’aider. »
Les Républicains doivent gagner 6 sièges au Sénat pour en reprendre le contrôle, sur un total de 36 en jeu. 21 sont aux mains des Démocrates, et 15 des Républicains.
Selon Nat Silver, le guru statisticien qui a donné les résultats des deux dernières élections Etat par Etat sans marge d’erreur, les Républicains ont un léger avantage pour les élections de novembre prochain. « Nous pensons que les Républicains sont légèrement les favoris pour gagner au moins 6 sièges et capturer le Sénat ».
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hervé Roubaix pour Dreuz.info.
La Russie s’interroge :
Par La Voix de la Russie |
Avec qui faire équipe contre l’EIIL ?
Les terroristes de l’EI ont publiquement exécuté plus
tôt dans la semaine un journaliste occidental de plus à
savoir Steven Sotloff. Ils ont diffusé à quelques jours de
cela la vidéo montrant l’assassinat de James Foley, un
autre reporter américain. Ils menacent maintenant de
poursuivre les exécutions et demandent à Obama de ne pas
les empêcher de prendre possessions de l’Irak et de la
Syrie.
Les États-Unis peuvent lancer une nouvelle opération
militaire d’envergure en Irak et c’est, d’ailleurs, ce
que veulent les islamistes. En effet, le retour du grand
ennemi « en terre de l’islam » leur promet de nouvelles
recrues et un financement généreux de la part des fonds
islamiques et des sponsors particuliers. Bref, la nouvelle
invasion américaine de l’Irak ne fera que provoquer un
regain d’activité des combattants islamistes et rendra la
lutte contre eux plus difficile.
Les experts estiment que la propagation fulgurante du
terrorisme est principalement la faute des États-Unis qui
ont engendré Al-Qaida et les monstres extrémistes comme
l’EI. Quelques mois ont suffi à cette organisation pour
devenir l’acteur-clé au Proche-Orient. Alexeï
Gontcharov, président de l’Association des anciens de
l’anti-terreur « Alfa », pense qu’on aura désormais
le plus grand mal à enrayer cette menace :
Il sera impossible de le faire dans les prochaines
décennies. En effet, tant que certains pays considèrent
ces terroristes comme combattants de l’indépendance et
d’autres comme séparatistes, il n’en ressortira rien de
bon. Le terrorisme est de nos jours plus que les meurtres
d’innocents, c’est aussi une énorme entreprise avec des
milliards et des milliards de dollars en jeu avancés par
les pays qui le soutiennent.
La lutte contre le terrorisme nécessite des efforts
conjugués et, forcément, la participation de la Russie. Le
fait est qu’elle jouit d’une bonne image auprès du
président syrien Assad qui lutte activement contre
l’avant-garde de l’EI. La Russie est également
écoutée en Iran qui peut aider grandement à la lutte
contre le terrorisme international. Par conséquent,
l’Occident qui cherche à isoler la Russie se lie
lui-même les mains.
Mais Washington refuse obstinément de reconnaître la
nécessité pourtant évidente d’unir les efforts avec
Moscou. Au lieu de cela, les États-Unis sont en train
d’échafauder de nouvelles alliances. Ainsi, selon le
secrétaire d’État US John Kerry, les États-Unis
oeuvrent en ce moment à monter une coalition internationale
pour contrer les combattants de l’EI. Cette coalition
regrouperait l’Australie, l’Italie, la Jordanie, le
Qatar et les EAU. La Maison Blanche a tort de croire que
cela facilitera sa lutte contre le terrorisme. Écoutez le
commentaire d’Irina Fedorova, docteure en histoire et
experte du Centre du Moyen-Orient de l’Institut
d’études orientales :
De nombreux pays comme l’Arabie Saoudite et le Qatar
soutiennent financièrement les partisans de l’EI à titre
privé et souvent par le biais de fonds islamiques. En même
temps, les États-Unis excluent les acteurs aussi importants
que l’Iran et la Syrie d’Assad parce que c’est
précisément Assad qui combat l’armée de l’EI. Je
pense par conséquent que les États-Unis font une erreur de
calcul en comptant sur un soutien dans les pays du
Proche-Orient. Les perspectives de la coalition en question
sont donc très vagues en l’absence d’unité et de
financement du côté des pays européens. Et enfin, le
problème majeur pour les États-Unis réside dans le fait
qu’ils n’arrivent pas à définir ceux qu’ils
appellent terroristes. Ils soutiennent les terroristes en
Syrie parce que ceux-ci servent la bonne cause en luttant
contre le dictateur et portent des frappes aériennes contre
d’autres terroristes. Cette politique de deux
poids deux mesures empêche de lutter efficacement contre
le terrorisme réel.
En même temps et en dépit de l’opposition des
États-Unis, la Russie continue à travailler à la
création d’une vaste coalition internationale dans la
lutte contre le terrorisme parce qu’elle sait bien à qui
elle a affaire. Le 3 septembre, nous avons célébré le
Jour de solidarité dans la lutte contre cette menace en
hommage aux événements tragiques du 3 septembre 2004 dans
la ville de Beslan où 300 personnes, principalement les
femmes et les enfants, sont mortes à la suite d’une
attaque terroriste.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2014_09_06/Avec-qui-faire-equipe-contre-l-EIIL-7245/ Par La Voix de la Russie |