Le tweet qui fait bondir la classe politique

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Le vice-président de l'UDCVR Jean-Luc Addor "en redemande" après un meurtre dans une mosquée et déclenche une polémique sur les réseaux sociaux.

Jean-Luc Addor, vice-président de l'UDC du Valais romand (UDCVR) et député au Grand Conseil, a déclenché une polémique ce week-end en commentant sur les réseaux sociaux le meurtre survenu dans une mosquée saint-galloise par ces mots: "on en redemande!"

"Dégueulasse", "abominable": très rapidement, le tweet a provoqué des remous dans la classe politique valaisanne, qui se dit généralement consternée et se pose de sérieuses questions sur l'éventuelle candidature d'Addor au Conseil national.

"Abominable"

Premier à réagir, le Parti Chré
tien social du Valais romand (PCS VR) parle de prise de position
"dégueulasse qui enfreint la norme pénale contre la discrimination raciale".
Le PCS en appelle à des sanctions pour le député.

Gaël Bourgeois, président du Parti socialiste valaisan, se dit choqué.
"Si des gens extrémistes sont des papables pour le Conseil national, je suis vraiment inquiet."

Président du PDCVR, Serge Métrailler juge
"abominable"
ce tweet:
"Addor doit se poser la question s'il est toujours légitimé à représenter l'ensemble de la population - et pas seulement son parti - s'il veut aller à Berne."
Xavier Mottet, président du PLR valaisan, se dit consterné.
"Jean-Luc Addor est coutumier du fait."

Même à l'UDC

Même au sein de son parti, si sa candidature au Conseil national n'est jamais remise en question et que les deux coprésidents de l'UDCVR Jérôme Desmeules et Cyrille Fauchère défendent Addor, des critiques fusent. Ariane Doyen, vice-présidente de l'UDCVR, estime que
"si ce tweet devait être une incitation à la haine, c'est inadéquat et déplacé. Si c'est une plaisanterie, cette forme d'ironie ne me convient pas. Pas sur un thème qui peut blesser violemment tout un ensemble d'individus."

Selon le député Grégory Logean, adversaire de Jean-Luc Addor pour une candidature au Conseil national,
"Jean-Luc Addor doit prendre ses responsabilités".
Le conseiller d'Etat Oskar Freysinger, s'il n'a pas souhaité faire de commentaire, ne semble pas disposé à prendre la défense d'Addor. En off, un autre ténor de l'UDCVR précise qu'il n'aurait pas écrit un tel tweet.

Même hors canton, l'UDC est critique. Sur Facebook, le Vaudois Claude-Alain Voiblet, vice-président de l'UDC Suisse, avait crédité le tweet d'Addor d'un "j'aime". Dimanche, il nous a affirmé qu'il s'agit d'une erreur de manipulation de sa part.
"J'ai jeté un coup d'oeil à ses propos, mais je ne les cautionne pas du tout."
Le vice-président suisse n'envisage pas de porter l'affaire devant les instances nationales du parti,
"Jean-Luc Addor s'étant exprimé dans un cadre privé".

Addor se défend

Jean-Luc Addor dit avoir publié une
"remarque ironique, une manifestation d'humeur à l'égard d'un effet indésirable de l'immigration qui fait que des gens importent certaines formes de délinquance. Et je n'appelle pas à la multiplication de ce genre de phénomènes, mais je désire que l'on s'intéresse à leur cause. Je ne vois pas en quoi j'ai pu enfreindre la loi."

Le député, par ailleurs avocat, ajoute:
"Cela s'est passé dans une mosquée, mais je ne suis par sûr que cela a un rapport avec l'islam. Cela dit, je pense que l'islam est une menace pour notre civilisation et le vecteur principal de cette progression, c'est l'immigration."

Selon une source judiciaire, si l'incitation au meurtre n'est pas assez concrète, ce tweet semble enfreindre l'article 261 bis du
Code pénal sur la discrimination
raciale. Reste à voir si le Ministère public ouvrira une procédure.

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GILLES BERREAU

 

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