Par Marius-Joseph Marchetti.
Pour que les femmes voient leurs positions évoluer, elles doivent cesser de vouer un culte à l’interventionnisme patent de l’État pour se tourner vers les idées de la Liberté.
La nocivité des quotas
Prenons le cas des quotas, par exemple dans le cas de certaines grandes écoles. Ce type de mesure est en général vanté par les partisans de l’État fort comme permettant aux femmes de se hisser progressivement au même niveau que les hommes. La réalité est très différente. Je commencerai en disant qu’il n’y a certainement pas de mesure plus sexiste que l’instauration d’un quota.
En effet, l’instauration d’un quota n’est rien d’autre que l’affirmation de l’infériorité de la femme par rapport à l’homme. Elle est l’affirmation que la femme ne peut s’élever au niveau de l’homme que par l’usage de la contrainte, qu’elle serait intellectuellement désavantagée. Il n’en est rien. Une femme, comme un homme, n’est rien d’autre qu’un individu. Chaque individu a ses capacités propres.
Mais étudions l’impact de l’instauration des quotas, par exemple à la fin des études d’une jeune femme. Ses études finies, cette jeune femme cherchera un travail. Or pour en trouver un, elle aura très probablement plus de mal qu’un homme au parcours équivalent. L’employeur potentiel aura tendance à se dire que cette jeune femme aura été admise dans cette école non pas car elle avait des capacités intellectuelles supérieures à celles des autres candidats, mais simplement car elle est un individu de sexe féminin.
Si bien que sur le marché du travail, cette jeune femme sera désavantagée par rapport aux hommes. Et imaginons encore qu’elle soit embauchée, elle sera, à diplôme égal avec un homme, moins rémunérée car jugée moins productive qu’un homme, encore une fois à cause de ce quota. Les quotas ne sont pas à un moyen simple d’aider les femmes, mais un moyen très efficace de les discriminer. « Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas » est encore une fois pleinement nécessaire pour comprendre parfaitement les conséquences d’une intervention gouvernementale dans l’économie.
L’intervention étatique pour en finir avec les « inégalités homme-femme »
Comme dans le cas des quotas, nombreux sont les étatistes demandant l’égalité hommes-femmes au niveau de la rémunération salariale. Les femmes seraient victimes de discrimination et elles percevraient à travail égal avec un homme un salaire moindre. Encore une fois, nombreuses sont les personnes à se baser sur ce qui se voit et non sur ce qui ne se voit pas.
Il y a une explication à ses différences de salaires entre les hommes et les femmes, là encore.
Observons les effets pervers d’une politique censée améliorer le sort des femmes. Le Code du Travail et les réglementations qui s’en suivent pénalisent les femmes, du point de vue de l’inégalité mais également dans la simple obtention d’un travail. Si les employeurs rémunéraient les femmes à un niveau plus faible pour un niveau de productivité égal à celui des hommes, alors pourquoi y a-t-il aujourd’hui en France encore des femmes au chômage ?Le capitaliste anticipe ses coûts futurs. Or, la réglementation crée de l’incertitude. Le capitaliste va donc devoir répercuter ses coûts pour limiter l’incertitude engendrée, et en général sur la personne censée être protégée par la réglementation. De la même manière que le capitaliste répercute les charges patronales sur ses salariés (cela se fera d’autant plus facilement qu’il y a une forte croissance dans le pays concerné), le capitaliste se protège de l’incertitude en diminuant la rémunération d’une de ses salariées pour économiser des ressources qui seront utilisées si jamais cette salariée part en congé maternité, ou bien alors il se protège de cette incertitude d’une manière bien moins compliquée. Il embauchera probablement plus facilement un homme qu’une femme.
L’enfer est pavé de bonnes intentions. Les hommes du pouvoir ne peuvent régir les lois économiques, qui sont de loin supérieures à eux, car elles résultent de l’action humaine. L’économie se venge toujours.
Nous n’avons pris que deux exemples ici pour démontrer que l’interventionnisme nuit avant tout à la cause des femmes. Une féministe se doit d’avoir des connaissances dans les processus pour ne pas être sa propre exécutrice.L’individualisme pour sauver le féminisme
Selon Wendy McElroy :
Les féminismes radical et individualiste sont les deux extrêmes du mouvement féministe. L’un défend le contrôle par l’État ; l’autre, le contrôle par soi-même. L’un considère les hommes comme ennemis, l’autre les considère comme des partenaires estimables. Mais la marque la plus importante de l’idéologie divergente est l’insistance du Féminisme individualiste qui applique le principe personnel fondamental « corps de femme, droit de femme » contre vents et marées, dans toutes les circonstances.
Ceci nous amène à dire que ce n’est pas parce que certaines personnes se sont perdues sur la route de la servitude que le féminisme en entier est à rejeter ! Le sexisme est encore un problème dans notre société, même s’il l’est moins qu’il y a plusieurs dizaines d’années. L’État n’est pas la seule source de menace de notre Liberté, même si il est de loin la plus importante à ce jour. Certaines de nos attitudes le sont aussi. Même en enlevant les problèmes réglementaires, il existe toujours un problème d’inégalités homme-femme. C’est une vision collectiviste qui crée cette inégalité : on considère une personne comme étant une femme ou un homme mais non comme étant un individu. Il y a un mode de vie qui est propre à l’homme et un qui est propre à la femme. Le sexisme est, comme le racisme, une forme exécrable de collectivisme. Il consiste à voir une personne comme un membre d’un groupe.
L’individualisme est le plus grand féminisme qui puisse exister.
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À lire aussi : Il n’y a pas d’écart salarial hommes – femmes.
Extrait de: Source et auteur
Quand on rétribuera une femme autant qu’un homme je lirai ces ergotages