Ils disaient que la guillotine c’était barbare…

...et ils lèchent les babouches des décapiteurs.

Personne n’a oublié ce grand débat sur la peine de mort, qui, dans les années 1980, opposa les méchants de droite aux gentils de gauche. L’opinion avait été bien préparée par des films militants, comme « Deux hommes dans la ville » de José Giovanni, sorti en 1973, avec Jean Gabin et Alain Delon, et surtout le « Pull over rouge » de Michel Drach, sorti en 1979, d’après un roman de Gilles Perrault.

Le problème de ces films est qu’ils manipulaient l’opinion en montrant des personnes qui, manifestement, ne méritaient pas l’échafaud, et autour desquelles, notamment pour l’affaire de Christian Ranucci, exécuté en 1976, un fort doute subsistait. Deuxième problème, on insistait sur la méthode barbare, la guillotine, mais pas sur le fond : un état démocratique peut-il tuer des personnes qu’il estime nuisibles, dangereuses, irrécupérables, quand elles ont commis un délit suffisamment grave pour mériter la peine maximale, soit la peine de mort.

François Mitterrand, bien que l’opinion publique y soit hostile, avait annoncé dans son programme qu’il abolirait la peine de mort, alors que ses conseillers lui conseillaient la prudence. Il faut rappeler tout de même qu’à cette époque, on guillotinait à peu près deux à trois personnes par septennat, et pas davantage. Le moins qu’on puisse dire est donc que cela ne bouleversait pas la vie des gens, et qu’en général, nos compatriotes n’avaient rien contre le fait qu’on coupe la tête des Buffet-Bontemps, qui avaient, lors d’une prise d’otage, assassiné une infirmière de prison. Plus grave encore, ils étaient indignés quand les juges ne condamnaient pas à mort des salauds contre Patrick Henry, kidnappeur et assassin d’un gamin de 8 ans, ou Lucien Léger, assassin d’un gamin de 11 ans, qui signait ses lettres « L’étrangleur ».

Suite

 

 

 

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