Ainsi Navi Pillay, Haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme, a condamné l'intervention militaire d'Israël à Gaza. Elle a précisé qu'il y avait une forte possibilité que le droit international ait été violé de telle manière que cette violation pourrait constituer un crime de guerre. Et pour faire bonne mesure, elle a encore précisé que le Hamas avait agi sans retenue dans ses attaques contre Israël.
Vraiment, les Nations Unies, déjà si discréditées, n'avaient pas besoin de ça. Inutile d'essayer de savoir si les déclarations de Navi Pillay sont vraies ou fausses, si Israël ou le Hamas ont commis des crimes de guerre, ou encore, si la riposte de Tsahal est disproportionnée. En bonne fonctionnaire de l'ONU, elle s'est mise en pilotage automatique. Ce n'est pas d'elle que provient la condamnation d'Israël mais de ses fonctions. N'importe qui, à ce poste, aurait lancé les mêmes accusations. Navi Pillay est peut-être même complètement indifférente à ce qui se passe dans la bande de Gaza car elle ne fait que jouer son rôle. Elle est l'instrument de textes et résolutions formulés dans l'anonymat des commissions onusiennes.
Présidente de la Commission des droits de l'homme aux Nations Unies, voilà un titre ronflant ! Le public s'y laisse prendre. Il imagine un ou plusieurs esprits sérieux, tout entier voués à la quête de la vérité. Il n'en est rien. Les membres de cette commission, avec leur présidente, dérivent au gré des courants intellectuels, comme sur un triste radeau de la Méduse. Dans les années 90 j'ai rencontré, pour l'interviewer, Armando Valladares, qui avait été torturé pendant des années dans une prison cubaine pour s'être opposé à Fidel Castro. Sous la pression de François Mitterrand, il avait été relâché, puis nommé par Ronald Reagan ambassadeur des États Unis auprès de cette même Commission des droits de l'homme. Dans ce cadre, il avait tenté de faire connaître la situation à Cuba pour que les choses changent. Rien n'a changé, les États socialistes jouissant alors d'un grand crédit.
La Commission des droits de l'homme est inutile. Lors d'une discussion avec Ehud Olmert, lorsqu'il était maire de Jérusalem, je lui demandai comment Israël accueillait résolutions et déclarations de l'ONU. Il se contenta de sourire, suggérant qu'à ses yeux tout au moins, l'ONU n'était qu'une légère brise, parfois rafraîchissante, parfois gênante, comme un désagréable moustique. Alors, pourquoi parler de cette Commission ?
Parce qu'elle est typique de la nouvelle désinformation qui se développe aujourd'hui en Occident. La bonne vieille désinformation d'antan provenait vaguement de quelqu'un ou de quelques-uns. Tout aussi vague était l’idéologie qui l’imprégnait, mais idéologie, il y avait. Plus rien de tel aujourd'hui. La nouvelle désinformation s'élabore dans des comités non pas centraux mais, au contraire, globaux ou globalisés. Ce qui en sort n'a plus rien à voir avec un jugement, une prise de position, un engagement, universalisme oblige. Ce qui en sort provient d'un modèle abstrait érigé en norme suprême. C'est à l'aune de ce modèle que peuple et individus sont classés en bons et mauvais élèves. Il est question de supprimer les notes dans les écoles. On devrait commencer par écarter les insignifiants petits maîtres qui donnent des notes au monde.
Jan Marejko, 4 août 2014
Est-ce que réellement les résolutions de l’ONU sont légales?
Il y a un document qui montre qu’il n’en est rien!
http://jcdurbant.wordpress.com/2014/07/31/israel-attention-une-legitimite-peut-en-cacher-une-autre-forget-181-and-the-green-line-looking-back-at-israel-and-its-neighbors-real-legitimacy/
“Le Conseil de la Société des nations … Considérant que les Principales Puissances Alliées ont convenu que le Mandat est chargé d’appliquer la déclaration annoncée le 8 novembre 1917 par le Gouvernement Britannique et adoptée par les autres puissances alliées, en faveur de l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ; étant clairement entendu qu’aucune démarche ne devrait être entreprise pouvant porter préjudice aux droits civils et religieux des communautés non juives en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont bénéficiaient les Juifs dans d’autres pays. Résolution de San Remo (24 avril 1920, confirmée par le Conseil de la Société des nations le 24 juillet 1922, mise en application en septembre 1923)”
Aucun texte n’a remis en question cette Résolution de San Rémo et après la dissolution de la SDN, les Britanniques abandonnent leur mandat sur la région pour en transférer leur responsabilité sur la Palestine mandataire à l’ONU.
Juridiquement, il semble que c’est bel et bien la Résolution de San Remo qui fait foi, qu’aucun accord ne peut être fait par les signataires de sa propre initiative, ce qui serait une violation du droit. Il s’agit là du Droit international si cher aux socialos.