1er août 2014 : la fête des Suisses sans emploi ?

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Un discours du 1er août complémentaire !

 

En ce 1er août 2014, alors que la relève socialiste agite ses priorités, notre canton continue de s’enfoncer dans une terrible crise de l’emploi, plus sournoise qu’économique. Contrairement à nos voisins européens, Genève connait une vitalité économique surprenante. Du moins à croire les statistiques officielles qui nous annoncent périodiquement un canton en perpétuelle création d’emplois. Mais ce n’est là qu’une photographie imparfaite. Comme le sont les résultats du chômage. Derrière ces chiffres rutilants, il y a ce qu’ils ne montrent pas : une crise de l’emploi sournoise parce que sélective ; elle élimine et dans le même temps elle remplace. Cette Genève économiquement dynamique ne profite pas aux Genevois. Ou plutôt à certaines couches de la population genevoise. Ainsi en est-il des jeunes, qui sortent de l’apprentissage ou des études. Ainsi en est-il des quinquagénaires remerciés, largués et déprimés. Quelle étude nous dira le coût médicamenteux de ces sans-emplois ? Elle est sournoise parce que le jour où Mesdames et Messieurs nos élus en prendront conscience, il sera au mieux tard, au pire trop tard. Je n’ai bientôt plus un copain qui travaille. Ils occupaient tous un emploi. Ils se sont tous fait remplacer par quelqu’un de plus jeune, le plus souvent d’origine étrangère, moins coûteux en terme salarial et en charge social. Quant à nos jeunes, ils sont dans la même panade mais à rebours. Ils n’apportent immédiatement pas de plus-value à leur entreprise. Ils manquent, bien évidemment d’expérience.

En ce 1er août 2014, je ne suis pas certain que tous les Genevois aient compris l’ampleur de ce problème. Ils sont encore nombreux à posséder un emploi, souvent bien rémunéré, à profiter de la vie. Mais avec une main d’œuvre abondante, légale et illégale, qui accède à nos marchés sans entrave, combien de temps encore conserveront ils leur travail ?

En ce 1er août 2014, plutôt qu’une énième déclaration d’amour à l’ouverture, aux étrangers et au Grand Genève, les orateurs d’un soir feraient beaucoup mieux d’exprimer leur souci devant cette concurrence meurtrière et surtout nous annoncer qu’ils modifieront leur politique faite de compromis avec l’Union européenne. Le temps est venu : parlez de protectionnisme, de priorité au retour à l’emploi pour les Genevois!

Parce que sans ce discours déjà tardif, l’option du travailleur kleenex continuera de plus belle. Elle ne durera qu'un temps et détruira tout ce que nos parents ont patiemment construit et fêté chaque 1er août : un pays politiquement stable, des valeurs communes, des finances publiques saines, des assurances sociales efficaces, du travail pour tous. Voyez où nous en sommes ce 1er août 2014 ! Bonne fête nationale quand même.

 

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