Le port du burquini est autorisé au Nid-du-Crô, à Neuchâtel. Or, il y a un peu plus d'un mois, des jeunes filles musulmanes se sont vu interdire la baignade dans ce bassin. Enquête auprès des piscines du canton et de Suisse romande où règlement et critères divergent.
Alors qu'on apprenait que Neuchâtel était l'unique ville à accepter le port de ce maillot de bain en lycra qui dévoile visage, mains et pieds, la réalité semble quelque peu différente. Bien que la piscine du Nid-du-Crô, à Neuchâtel, permette le burquini, contraction de burqua et bikini, tous les membres du personnel ne paraissent ni être au courant, ni en connaître exactement les critères autorisés.
Il y a environ un mois, juste avant le début du ramadan, un groupe de cinq jeunes filles se sont vu interdire l'entrée du bassin par un surveillant. Elles avaient revêtu une combinaison en lycra. "Il nous a demandé si on était musulmanes et il nous a dit qu'on n'avait pas le droit de se baigner. Il nous a montré des bikinis en nous disant que c'était ce qu'il fallait porter. J'ai pleuré", raconte, déçue, Houda, 11 ans (prénom fictif). "Il me reste des bons du Passeport vacances pour la piscine, mais je ne veux plus y retourner."
Autorisé à Sion
D'autre part, des piscines publiques d'autres localités romandes autorisent ce vêtement. Dans le canton de Neuchâtel, on trouve, entre autres, La Chaux-de-Fonds et Le Locle. Mais ce n'est pas tout, la ville de Sion accepte également le burquini. "J'ai été surpris de lire que Neuchâtel était la seule ville à accepter ce type de maillot de bain", s'étonne Nicolas Rossier, conseiller communal de Sion. "Personne ne m'a demandé ce qu'il en était pour nos piscines."
Dès que Leila (prénom fictif) a appris que le burquini était admis, c'est avec un plaisir non dissimulé, que cette quadragénaire neuchâteloise a plongé dans le bassin du Nid-du-Crô jeudi. Quelques regards interloqués, mais Leila n'en a que faire. Bien dans ses baskets, elle assume son choix de porter le voile, et par conséquent, le burquini pour se baigner. "Je ne suis pas une délinquante, j'ai juste fait le choix de porter le foulard", confie Leila. "On ne dit rien aux soeurs chrétiennes et aux juives orthodoxes, mais dès qu'il s'agit de la religion musulmane..."
Retrouvez le développement de cet article, avec la réaction du chef du Service des sports de la Ville de Neuchâtel, ainsi que le réglement ailleurs dans le canton et en Suisse romande, dans L'Express", "L'Impartial" et sur arcinfo.ch
AFR
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