PHILIPPE BARRAUD
Chaque jour apporte son lot d’informations qui montrent à quel point nos relations avec l’Union européenne sont chaotiques et, bien trop souvent, défavorables à la Suisse, par la faute du Conseil fédéral.
Voici qu’aujourd’hui, pour complaire à leurs Excellences de Bruxelles – mais surtout de Paris – le Conseil fédéral veut liquider la production laitière suisse. Ouvrez les vannes, laissons déferler dans nos supermarchés les surplus laitiers européens ! Et bien entendu, à des prix propres à fusiller vite fait les producteurs suisses, qui déjà ont avalé bien des couleuvres. Il devraient subir une perte de 9 à 16 centimes par litre, alors qu’ils ne touchent aujourd’hui qu’environ 65 centimes par litre (combien payez-vous votre litre de lait, au fait ?).
Il est stupéfiant de constater à quel point le raisonnement globalisant à perverti les esprits, jusqu’aux plus hautes sphères de l’État: le monde entier est un vaste marché, que le plus fort gagne ! A cette aune-là, nous boirons bientôt du lait de Nouvelle-Zélande et du chasselas chinois. Il est rassurant de penser que d’indispensables initiatives populaires permettront demain au peuple de remettre les pendules à l’heure, et de protéger la production agricole indigène – fût-ce en contradiction avec les traités internationaux et la dictature de la mondialisation.
Cette indifférence du Conseil fédéral au sort de la production indigène, et des milliers de familles qui en vivent, est effarant et montre, une fois de plus, un gouvernement tétanisé face au Moloch européen, prêt à tous les abandons pour lui complaire.
Autre enseignement bien intéressant: les statistiques du Ministère public vaudois. Qui nous montrent qu’en 2013, l’augmentation du nombre de cas renvoyés devant les juges correspond à un signal «très fort de l’aggravation» de la délinquance. En une année, les ordonnances pénales ont augmenté de 20%, alors que les actes d’accusation adressés aux tribunaux de police et correctionnels ont augmenté respectivement de 42% et 55% !
Ces chiffres sont effrayants dans leur ampleur, et devraient mobiliser la classe politique – d’autant que les sanctions restent malheureusement particulièrement légères, si on les compare avec ce qui se passe en France par exemple, où la justice a la main bien plus lourde: ceci explique en partie cela. Pour autant, on est en droit de voir là une des conséquences funestes de la libre-circulation des personnes, comme en témoigne au surplus la sociologie des prisons. Raison de plus de se réjouir de la votation du 9 février, n’en déplaise à nos chères élites !
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