NDR. Dans le cas présent, le journaliste reprend certaines questions que posent actuellement ceux qui s’inquiètent depuis longtemps des effets du multiculturalisme tant vanté et chanté par ses adeptes. Mais sans doute de peur de s’écarter du politiquement correct de nombre de ces collègues, il termine par une opération de culpabilisation de certains acteurs suisses en les désignant, sans les nommer, comme responsables des tensions liées à l’immigration. Devinez qui sont les coupables? C’est clair mais on ne les nomme pas explicitement…
Citation de ce propos final qui gâche finalement la tentative de sortir de la bien-pensance : “cette distinction ne suffira pas à freiner les incendiaires qui instrumentalisent la question migratoire à des fins électoralistes. Quitte à briser le vivre ensemble”.
Devinez qui est visé et d’où vient le Mal ?
Les difficultés d’intégration des immigrés ou le refus de cette intégration ne sont en rien dus aux immigrés eux-mêmes mais à nos éternels “xénophobes”. Voyons, c’est évident! Et ainsi le journalisme se dédouane…
Encore un effort svp , car ici on a failli quitter la bien-pensance, ne serait-ce cette chute finale. Obligée? Les auditeurs aussi apprécient le courage de la nuance et de la vérité, plutôt que la désignation de boucs émissaires tant recherchés et fantasmés par une certaine pensée réflexe…
RSR, signature, Pierre-Han Chauffat, 4 juillet 2014
RSR la 1ère Signature,4 juillet 2014
Pierre-Han Choffat: le rempart de l'intégration
Le texte intégral, ci-dessous :
"Pierre-Han Choffat. [Philippe Christin - RTS]
C'est de l'inclusion. Et non de l'intégration. On peut bien sûr apprécier moyennement les propos d'Alain Finkielkraut sur l'immigration. Il n'empêche que le philosophe sait mettre le doigt là où ça fait mal. Un aiguillon aussi nécessaire que désagréable. Et quand Finkielkraut oppose l'intégration à l'inclusion, c'est pour mieux souligner les dangers du communautarisme. Exprimer sa crainte de voir la France se résumer demain à une simple addition d'identités nationales. Une juxtaposition. Sans projets communs.
Après la victoire de l'Algérie face à la Russie au Mondial de foot, ces images de drapeaux français arrachés dans différentes villes de l'hexagone pour être remplacés par des drapeaux algériens avaient évidemment une portée symbolique lourde. Comportement certes minoritaire, mais ces quelques Français d'origine algérienne ont forcément donné le sentiment que, pour eux, la France, au fond, comptait pour beurre.
Un constat douloureux qui, en miroir, nous rappelle l'importance et la valeur de nos politiques d'intégration en Suisse. Tout n'est de loin pas parfait. Jusqu'où pousser l'exigence dans la maîtrise d'une langue nationale? Faut-il signer des contrats contraignants avec les migrants? Des questions délicates. Mais le but est clair: l'intégration, et surtout pas l'inclusion. Rejeter avec force toute idée de juxtaposition pour tendre au vivre ensemble. C'est difficile, exigeant. Pour les migrants. Et pour ceux qui les accueillent. Mais ces efforts constituent le meilleur rempart contre le communautarisme.
L'équipe nationale, et son titre de championne du monde de la multiculturalité, en est un parfait symbole. Hélas, cette distinction ne suffira pas à freiner les incendiaires qui instrumentalisent la question migratoire à des fins électoralistes. Quitte à briser ce fragile vivre ensemble.
Pierre-Han Choffat "
Et la version audio, ici
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