Le réquisitoire de Goldnadel contre les privilégiés de la SNCF

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Goldnadel

Pour Gilles-William Goldnadel, il est temps d’en finir avec une autre exception française : la complaisance envrs l’extrême-gauche politique et syndicale qui paralyse le pays.

Je parle ici de la culture de la soumission à l’égard du syndicalisme extrémiste. Jusqu’à une date récente, les télévisions n’avaient pas à chercher beaucoup pour trouver, en période de grève des transports, un usager du rail ou des transports métropolitains prendre la pose résignée du philosophe ou celle du bon garçon compréhensif pour expliquer que la «galère» dont il était l’impuissante victime émanait de malheureux qui défendaient «leur gagne-pain».

Le Français a enfin compris que ceux qui ont décidé délibérément de le pénaliser, de lui pourrir sa vie, sont des plus privilégiés que lui.

Cette forme de syndrome de Stockholm à Paris est en voie de guérison définitive. Le Français a enfin compris que ceux qui ont décidé délibérément de le pénaliser, de lui pourrir sa vie, sont des plus privilégiés que lui. Ceux qui connaissent davantage la chose politique savent que les syndicats extrémistes, médiocrement représentatifs de ceux qui travaillent, rêvent encore du grand soir révolutionnaire et se soucient comme d’une guigne du service du public ou de la bonne santé d’une économie de marché d’un pays qu’ils vomissent.

Le premier ministre n’a pas eu tort de déclarer samedi que «jamais la gauche française n’avait été aussi faible depuis 1945». Mais à qui la faute sinon un Parti Socialiste français tellement fasciné par l’extrême gauche communisante ou gauchisante que la simple appellation de «social-démocrate» lui faisait honte. À un Parti Socialiste français, lui aussi figure d’exception en Europe du Nord, qui s’était jusqu’à présent montré tendrement bienveillant envers la grève dans le secteur public et une CGT spécialisée dans la prise d’otages d’usagers et la séquestration de cadres.

Mais soyons bons et justes. Réconfortons tout d’abord le premier des ministres et versons quelque onguent sur le cœur gros de la gauche chagrin et de ses relais syndicaux ombrageux. Ceux-ci auront encore de beaux jours devant eux tant que la gauche médiatique restera d’une main ferme aux commandes.

Veut-on voir un exemple exclusif de toute spéculation intellectuelle? Je mets au défi tout observateur de la vie politique et judiciaire, fût-il particulièrement attentif, d’avoir eu connaissance d’un très important procès qui concerne les malversations financières du puissant comité d’entreprise d’EDF-GDF contrôlé par la CGT, en train de se dérouler actuellement à Paris. (Dépêches AFP 10,11et 12 Juin).

Le 2 juin s’est en effet ouverte devant le tribunal correctionnel une audience qui met en cause l’EDF, la CGT, le PCF et son journal l’Humanité. 16 prévenus, dont la CGT, l’Humanité et une sénatrice communiste ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel après une instruction fleuve menée par un juge Dhuy point trop dérangé par la presse. Trois semaines de débats ont été prévues. Autant dire qu’il ne s’agit pas d’une petite affaire…

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Abus de confiance et recel à la CGT 

Les 16 personnes morales et physiques précitées se voient reprocher la commission des délits d’abus de confiance ou de recel au préjudice de la Caisse Centrale des Activités Sociales, le plus important comité d’entreprise de France doté d’un budget de 400 millions d’euros…

La justice les accuse d’avoir détourné des fonds de la Caisse pour financer des activités ne relevant pas de son objet social, au bénéfice notamment de la CGT, du PCF et de la société du journal l’Humanité. Ainsi, parmi les irrégularités incriminées, figure encore la prise en charge par la Caisse des salaires de 6 employés mis à la disposition de la CGT, ou du PCF…

Parmi ces détournements présumés figurent l’enregistrement des spectacles de la grande scène de la fête de l’Huma.

À l’audience, la présidente a rappelé que la Cour des Comptes avait estimé dans un rapport que la caisse s’était «substituée» à la société du journal l’Humanité, sans justification aucune en fournissant des prestations éloignées de son objet.

Un esprit candide et frais pourrait être conduit à penser que ceux qui ont fait dernièrement, et de manière compréhensible, leurs choux gras d’une certaine affaire Bygmalion auraient dû d’avantage encore s’intéresser à cette affaire qui présente l’immense avantage objectif d’être passée par le filtre plus serré de l’instruction judiciaire au lieu de la grosse passoire des affirmations médiatiques et politiques non judiciairement vérifiées.

Le fait que cette affaire d’importance nationale n’ait donné lieu à aucun reportage constitue aussi une exception culturelle française peu glorieuse.

Ceux qui connaissent la réalité judiciaire n’excluront pas que cette délicate discrétion, cet enterrement de première classe, pour ne pas écrire le mot d’omerta, pourraient ne pas être sans conséquences judiciaires. Car il est bien connu des gens de robe qu’aujourd’hui, hélas, les éventuelles condamnations sont souvent proportionnées à leur degré de gravité médiatique.

Je rappellerai incidemment que le Syndicat National des Journalistes (SNJ), majoritaire dans la profession, et le syndicat CGT (FR 3) ont été solidaires du Syndicat de la Magistrature dans l’affaire du mur des cons.

Mais cela est évidemment sans rapport avec cette immunité dont jouit toujours l’extrême gauche politique et syndicale.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro.

 

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