Avant de nous dire ce qu'Ecopop représente pour l'UE, ce journal pourrait déjà commencer par nous expliquer les enjeux d'Ecopop. En quoi consiste cette initiative. A quelles carences, omissions ou impérities des pouvoirs intermédiaires elle réagit. Donner la parole aux initiants. Tenter de comprendre leurs motivations profondes. S'interroger sur les questions majeures brassées par ce texte, pour l'avenir de notre pays, en matière de démographie, de qualité d'environnement. Poser le problème en termes d'intérêts supérieurs du peuple suisse. Et non d'image donnée à l'UE.
Une initiative s'inscrit dans les intérêts supérieurs du peuple suisse. On l'accepte, ou on la refuse, en fonction des intérêts supérieurs du peuple suisse. Notre horizon d'attente n'est pas celui de l'univers, mais celui, tellurique, de notre appartenance à un destin national commun. Chacun juge, et un beau dimanche on tranche. Une initiative est une affaire du peuple suisse avec le peuple suisse, et non avec la carte de visite que nous souhaitons présenter à Bruxelles.
La question de l'image que notre décision souveraine, celle de notre peuple et de nos cantons, délivre à l'institution (au demeurant chancelante) appelée "UE" doit venir loin après la pesée de nos intérêts nationaux. Par rapport à ces derniers, elle est très accessoire.
A force de génuflexions apeurées face à tout ce qui ressemble aux conglomérats multinationaux, lesquels sont d'ailleurs en voie de liquéfaction, le Temps semble considérer comme dépassé, désuet, le stade d'une réflexion nationale. Il a tort, parce que non seulement l'échelon de la souveraineté nationale est encore là, mais il a peut-être un très bel avenir devant lui. En Suisse, comme partout ailleurs.
Titrer sur cette cette affaire d'image est révélateur de l'idéologie de ce journal. Il a le droit de l'avoir. Nous, de la décrypter.
Pascal Décaillet, Sur le vif , Vendredi 13.06.14
Et vous, qu'en pensez vous ?