Des citoyens nominés contre leur gré pour assurer une curatelle: la "vaudoiserie" a fait parler d'elle ces derniers jours avec l'action en justice de l'humoriste Vincent Kucholl.
Les Gaulois ont peur que le ciel leur tombe sur la tête. Les Vaudois craignent que ce soit la curatelle. Seul et irréductible parmi les Confédérés à appliquer une loi fédérale datant de 1911, le canton de Vaud pioche parmi ses citoyens sur les listes de l'état civil pour assumer les tâches administratives des personnes dans l'incapacité de le faire. Celui qui refuse risque l'amende.
La "vaudoiserie" a fait parler d'elle ces derniers jours par l'action en justice de Vincent Kucholl. L'humoriste, désigné curateur malgré lui, s'est battu jusqu'au Tribunal fédéral pour échapper à cette obligation. Si la justice lui a donné raison, la portée du jugement ne remettra pas en cause cette pratique. L'affaire a toutefois mis en lumière un devoir que des curateurs forcés qualifient volontiers de "galère".
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L’anecdote est authentique: J’ai une amie de longue date qui est au profit d’une assurance invalidité à 100% car elle est affectée de troubles schyzophréniques. Figurez vous qu’elle a été désignée pour être la curatrice d’un jeune homme de 20 ans. Comme j’avais un doute, mon amie m’a montré la lettre officielle qui la désignait à cette tâche. Bien qu’elle ait tenté d’arguer que sa situation sociale et psychique n’était peut être pas adéquate pour assumer ce rôle, en présentant un certificat médical à l’organe cantonal, on lui a, malgré cela, conseillé d’entreprendre une démarche administrative devant le tribunal cantonal afin de tenter d’être exemptée de cette obligation. Mon amie a finalement renoncé à ce recours, effrayée d’avance par les démarches administratives et la gène d’aller devant un juge pour parler de ses troubles, dont elle n’est pas très fière. Aujourd’hui, elle assume son rôle de curatrice tant bien que mal et malgré ses troubles passagers.