FRONT NATIONAL - Plus de 3.000 personnes, étudiants en majorité, ont défilé jeudi 29 mai dans la matinée contre le FN, arrivé en tête des européennes, dans plusieurs villes de province, avant une manifestation partie en début d'après-midi de la place de la Bastille à Paris. Entamés timidement à Rouen avec 200 personnes, les défilés sont montés crescendo dans la matinée pour atteindre de 700 à 1.000 manifestants à Lyon.
Baptisées "marches citoyennes contre le F-Haine", ces manifestations sont organisées par les syndicats étudiants et lycéens Unef, UNL et Fidl. Elles surviennent après le lancement d'une page Facebook à Marseille, au lendemain des élections européennes qui ont vu notamment le FN arriver en tête en France.
Plusieurs centaines de jeunes à Paris
Plusieurs centaines de jeunes (5.000 personnes selon les organisateurs) ont commencé à manifester jeudi au départ de la place de la Bastille vers 14H30 en direction de la place de la République. "La jeunesse emmerde le Front national", "Péril FN en la demeure" ou encore "Non au F-Haine", pouvait-on lire sur leurs pancartes et banderoles.
Toujours Bvd Beaumarchais pic.twitter.com/1qLEbv9T4M
— François Béguin (@FrancoisBeguin) 29 Mai 2014
Les jeunes se mobilisent contre l'extrême droite #jeunes #fn #bastille #paris #unl pic.twitter.com/xQePq3pOxp
— Nathanael (@ilnoir) 29 Mai 2014
Quelques milliers de jeunes se rassemblent actuellement place de la Bastille à Paris contre le FN pic.twitter.com/Q9Ue8gIRoY
— Corbiere Alexis (@alexiscorbiere) 29 Mai 2014
Le syndicat étudiant Unef, les organisations lycéennes UNL et Fidl, mais aussi les mouvements de jeunesse socialiste, communiste et écologiste et des associations comme Osez le féminisme ont appelé à manifester dans plusieurs villes de France. "Face à l'extrême droite, tous et toutes mobilisé(e)s pour l'égalité et la solidarité", résume le mot d'ordre des organisateurs. Comme le note un journaliste du Monde sur Twitter, les slogans sont les mêmes que ceux des manifestations d'avril 2002, quand Jean-Marie Le Pen était arrivé au deuxième tour de l'élection présidentielle.
"Nous sommes tous des enfants d'immigrés . Première, deuxième génération." Mêmes slogans qu'en avril 2002
— François Béguin (@FrancoisBeguin) 29 Mai 2014
Entre 800 à 2.000 manifestants à Toulouse
Quelque 800 manifestants, selon la police, ont marché "contre l'extrême droite" dans le centre de Toulouse, aux cris de "la jeunesse emmerde le Front national", arrivé en tête aux européennes dans 71 départements français (sur 101), dont la Haute-Garonne. Il s'agissait pour l'essentiel de jeunes mobilisés sur les réseaux sociaux, à l'appel des "antifa" de l'Union antifasciste toulousaine et là aussi des syndicats étudiants et lycéens Unef et UNL, d'Osez le féminisme ou encore des Jeunes communistes et des Jeunes socialistes.
"Nous sommes 2.000 manifestants sur Toulouse. C'est beaucoup pour une mobilisation née uniquement sur les réseaux sociaux en trois jours, à partir de l'appel d'un lycéen marseillais lancé dimanche soir", a déclaré à l'AFP le président du syndicat étudiant Unef de Toulouse, Romain Panza, 23 ans. De leur côté, les policiers ont dénombré "450" personnes au début de la manifestation et "700 à 800" à la fin.
#manifestation #anti #frontnational #toulouse pic.twitter.com/ExQJDHrUwf
— Babaly BA (@Lucky_bbk) 29 Mai 2014
Devant l'hôtel de ville et autour du Capitole, le cortège a lancé des "nous sommes tous des enfants d'immigrés". Des étudiants exhibaient les affichettes "Le Pen, tu nous casses les urnes" ou "oui au ras-le-bol, non à la xénophobie". "C'est la première fois que je viens à un rassemblement anti-FN", expliquait Tom, 18 ans, "se repentant" de ne pas être allé voter dimanche dernier.
"Lyon, capitale de la résistance"
A Lyon de nombreux manifestants arboraient une affichette affirmant "Lyon, capitale de la résistance". D'autres avaient confectionné à la hâte des pancartes pour dire "stop à la pollution bleue marine", ou encore "France réveille-toi".
Il y a foule à Lyon contre l'extrême droite !!!! Personne ne volera la parole des jeunes. @UNEF pic.twitter.com/8wpWLPVq47
— William Martinet (@WilliamMartinet) 29 Mai 2014
A Marseille environ 500 personnes, en majorité des jeunes, ont défilé en scandant des slogans comme "FN la haine", ou "Le Pen tu nous casses les urnes".
"au royaume des aveugles, les borgnes font führer"
#Marseille
plein format ici : https://t.co/r6uj81OtCc pic.twitter.com/McUjzW3d3E— jean rossignol (@jrossignol) 29 Mai 2014
A Nantes, un cortège fort d'environ 500 personnes également, a tenté d'approcher la permanence du FN, rebroussant chemin devant une quinzaine de CRS qui protégeaient le local.
Belle manifestation ! #Nantes #NonAuFN pic.twitter.com/gwCezyXwfr
— Jordan Allory (@Alloryaudeon) 29 Mai 2014
A Bordeaux il y a environ 500 manifestants, à Nancy entre 4 et 500, à Amiens 350. Pour Maxime, 24 ans, manifestant à Bordeaux, "il faut montrer que le FN n'est pas le premier parti de France, mais seulement le premier parti des votants".
Manif citoyenne anti #FN à #Bordeaux. À l'initiative de jeunes étudiants #Unef notamment. Environ 500 personnes pic.twitter.com/X3oC7985Q4
— France Bleu Gironde (@Bleu_Gironde) 29 Mai 2014
A Rouen des étudiants, des lycéens mais aussi des gens venus en famille, se sont rassemblés devant l'Hôtel-de-Ville. Ils ont ensuite défilé dans des rues généralement désertes, pour cause de jour de férié, sous une grande bannière avec la formule "La jeunesse se mobilise contre la résignation".
manif contre le #fn à #rouen :il y a beaucoup de jeunes ! 😉 pic.twitter.com/FBKgoYFRZr
— Stéphane Martot (@regardaRouen) 29 Mai 2014
"Nous, les vrais républicains, nous sommes majoritaires", a affirmé Envel Favennec, responsable fédéral de l'UNL (Union nationale lycéenne), appelant à une mobilisation pendant les trois ans à venir jusqu'à la prochaine élection présidentielle en 2017. Marie-France, 56 ans, éducatrice, est venue avec une grande cape et un drapeau tricolore couverts d'inscriptions hostiles au parti de Marine Le Pen.
"J'avais manifesté avec après le 21 avril 2002 (quand Jean-Marie Le Pen s'était qualifié pour le 2e tour des présidentielles, ndlr). Je ne pensais pas devoir les ressortir", a-t-elle dit à l'AFP. Nicolas Vial, 35 ans, de l'organisation de gauche "Ras le Front", s'est à nouveau mobilisé aussi.
"On s'était mis en sommeil mais depuis six à sept ans, on a réactivé la vigilance", a-t-il dit. "La reprise des idées du FN par une partie de la droite républicaine et la déception vis-à-vis du gouvernement forment un terreau idéal pour l'extrême droite", a-t-il ajouté. "Les déçus se trompent de colère", dit-il.
Slogans éprouvés et marches spontanées
Dans chaque défilé, les manifestants ont eu recours à des slogans éprouvés contre le parti d'extrême droite comme "F comme fasciste, N comme nazi, à bas le Front National, "pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos", ou encore "la jeunesse emmerde le Front National", "1ere, 2e, 3e génération, les Le Pen sont tous des enfoirés".
Plus spontanées, d'autres manifestations avaient déjà été organisées dans la semaine, rassemblant des centaines de personnes, comme à Lille, Angers, Nantes ou Brest. De récents sondages ont montré qu'une part importante des jeunes les moins diplômés avaient choisi aux européennes soit de s'abstenir, soit de voter pour le FN.
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Extrait de: Source et auteur
– 1986 , sous François Mitterrand, qui réforme “opportunément” les modes de scrutin (introduction de la proportionnelle), 35 députés FN entrent à l’assemblée nationale : on n’a pas vu de manifestants dans la rue.