Chère Marine, à quand la sortie de l’euro?

Myret Zaki dans Bilan. La France est-elle encore libre de récupérer sa souveraineté ?

Quand bien même les analyses d’économistes comme Jacques Sapir assurent qu’un retour au franc français serait parfaitement envisageable et que sa dévaluation éventuelle n’aurait qu’un faible coût pour l’économie française, il est évident la France aurait rendez-vous avec le désastre.

Un retour au franc français générerait une fuite des capitaux hors de France, qui s’opérerait en quelques heures, et qui serait potentiellement d’une telle ampleur, que seuls de stricts contrôles des capitaux - pire cauchemar des investisseurs - pourraient limiter, quoique partiellement, l’hémorragie. L’autre corollaire qui reste totalement ignoré, c’est que cette décision ferait de la France le plus grand marché spéculatif.

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2 commentaires

  1. Posté par lelouche le

    Chère Myret ,
    L’euro va être une grande source de problèmes, non pas une source d’aide. L’euro n’a pas de précédent. Autant que je sache, il n’y a jamais eu d’union monétaire, lançant une monnaie fiduciaire, composée d’États indépendants. Il y a eu des unions basées sur l’or ou l’argent, mais pas sur de la monnaie fiduciaire – monnaie vouée à faire de l’inflation – lancée par des entités politiquement indépendantes. (interview au New Perspectives Quarterly Magazine, 2005).
    Milton Friedmann
    Radio Australia : […] Pourrais-je juste prendre la liberté de vous demander ce que vous pensez des tentatives en Europe de créer une zone de monnaie commune ? Est-ce que vous êtes optimiste sur leur succès ?

    Professeur Friedman : Je pense que c’est un grand jeu de hasard et je ne suis pas optimiste. Malheureusement, le Marché Commun n’a pas les caractéristiques qui sont exigées pour constituer une zone de monnaie commune. Une zone de monnaie commune est une très bonne chose dans certaines circonstances, mais pas nécessairement dans d’autres.

    Les États-Unis sont une zone de monnaie commune. L’Australie est aussi une zone de monnaie commune. Les caractéristiques qui rendent l’Australie et les États-Unis favorables à une monnaie commune sont que les populations y parlent toutes la même langue ou une langue approchant ; il y a une liberté de mouvement des gens d’un point à un autre du pays de sorte qu’il y a une mobilité considérable ; et il y a beaucoup de flexibilité des prix et, dans une certaine mesure, des salaires.

    Enfin, il y a un gouvernement central qui est grand comparé aux gouvernements des États locaux de sorte que si des circonstances spéciales affectent une partie du pays défavorablement, il y aura des flux de fonds en provenance du centre qui auront tendance à fournir des compensations.

    Si vous regardez la situation du Marché commun, elle n’a aucune de ces caractéristiques. Vous avez des pays avec des gens qui parlent tous des langues différentes. Il y a très peu de mobilité des gens d’un point du Marché commun à un autre. Les gouvernements locaux sont très grands comparés au gouvernement central, à Bruxelles. Les prix et les salaires sont soumis à toutes sortes de restrictions et de contrôles.

    Les taux de change des différentes monnaies fournissaient un mécanisme pour s’adapter aux chocs et aux événements économiques qui affectaient des pays différents, différemment. En établissant la zone de monnaie commune, l’euro, les pays séparés rejettent essentiellement ce mécanisme d’ajustement. Qu’est-ce qui s’y substituera ?

    Peut-être auront-ils de la chance. Il est possible que les événements, qui apparaîtront dans les 10 ou 20 années prochaines, seront communs à tous les pays ; il n’y aura pas de choc, pas d’événement économique qui affectera les différentes parties de la zone euro asymétriquement. Dans ce cas, ils s’entendront très bien et peut-être les pays séparés desserreront-ils progressivement leurs réglementations, se débarrasseront-ils de certaines de leurs restrictions et s’ouvriront-ils de sorte qu’ils seront plus adaptables, plus flexibles.

    D’un autre côté, la possibilité plus vraisemblable est qu’il y aura des chocs asymétriques frappant les différents pays. Cela signifiera que le seul mécanisme d’ajustement dont ils pourront se satisfaire sera budgétaire et fiscal, avec du chômage : pression sur les salaires, pression sur les prix. Il n’y aura pas d’échappatoire.

    Avec un “conseil d’administration de la monnaie”, il y a toujours la possibilité ultime que vous brisiez le “conseil”. Hong-Kong peut démanteler demain son “conseil” s’il le veut. Il ne le veut pas et je ne pense pas qu’il le voudra. Mais il pourrait le vouloir.

    Supposons que les choses aillent mal et que l’Italie ait des problèmes ; comment l’Italie se débarrassera-t-elle du système de l’Euro ? Elle n’aura plus de lire après tout, en 2000 ou 2001, de sorte que ça devient un très grand jeu de hasard.

    Je souhaite que la zone euro marche bien ; ce sera dans l’intérêt de l’Australie et des États-Unis que l’euro soit une réussite. Mais je suis très inquiet des nombreuses incertitudes en perspective.

  2. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Une fuite de capitaux? Comment donc alors que chaque jour l’étau et les filets se resserrent! Et Soros? N’a-t-il pas spéculé sur la Livre sans que le royaume uni s’effondre? D’accord, je connais moins en finance qu’une chèvre en pharmacie, mais si je dois me prononcer sur la base d’explications, je penche pour celles de Jacques Sapir. Et de Bruno Bertez. Et puis, en somme, vous dites que la guillotine est mortelle. Donc il faut choisir le gibet? Et puis, à tout prendre, entre être gouverné par une élite de tronches de faux jetons, de technocrates et d’une administration tentaculaire telle qu’on la croirait sortie de la cuisse de l’Helvétie, je préfère le chaos! J’oserai presque dire que c’est notre seule chance!…

    Soudain se présente le souvenir de femmes très âgées. Elles servaient en Angleterre pendant la dernière guerre. Dans l’armée, l’aviation, les infrastructures, les hôpitaux, partout. Et leurs yeux pétillent encore quand elles disent combien elles étaient vivantes! Elles le sont restées.

    Mon propos est outrancier? Je le sais bien! Mais quand on est dans la merde jusqu’au cou, on ne voit que les hommes debout!
    Et puis, presque septuagénaire et plein de gratitude pour le confort qui m’est accordé, je sais que tout peut s’effondrer. Et si j’ignore ce que je ferai dans ce cas, mon choix est et sera de faire face! Comme toujours.

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