Les généralistes ont raison : ils sont mal rétribués par rapport aux spécialistes et techniciens, les gardes les épuisent, la bureaucratie les démotive, le temps partiel les précarise, les médecins étrangers les concurrencent, les hôpitaux les mettent sous pression en offrant des prestations rapidement disponibles, mais coûteuses, souvent en « doublon » en utilisant du personnel en formation ou qui ne peut s’installer en privé. Il faut changer cela mais pas avec le modèle de gestionnaire de l’OFSP de Couchepin, repeint par l’étatiste Berset. Le modèle de cabinet de groupe avec dilution des responsabilités, de gardien de l’entrée dans le Système de soins qu’on veut imposer aux généralistes est un système de freinage, de gestion à la baisse des coûts, qui ne pénalise pas les gens en bonne santé mais les malades âgés. Au nom de quel principe le gardien du budget ( médecin généraliste sous contrôle étroit des assureurs ») pourrait-il interdire l’accès légitime aux spécialistes, garants d’une gestion performante des maladies cette-fois-ci. L’article constitutionnel ouvre la voie à une médecine générale élargie et dévaluée, avec de plus en plus de paramédicaux, qui ne sert qu’à adresser, au compte-gouttes, à la retirette, des assurés qui paient de plus en plus cher leurs primes, vers des spécialistes, laboratoires et hôpitaux de moins en moins nombreux, selon leur bon vouloir et leur budget annuel. Ne nous laissons pas imposer cette erreur funeste.
Dominique Baettig, 8 mai 2014
Et vous, qu'en pensez vous ?