Le Gripen, clef de l’indépendance

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

De tous les objets présentés au peuple le 18 mai, la votation sur le Gripen semble la plus indécise.

Les campagnes politiques sont rarement élégantes mais celle-ci suscite un jaillissement de mauvaise foi assez exceptionnel. Les adversaires du Gripen évoquent ainsi continuellement le "jouet" d'Ueli Maurer - comme si le choix de l'appareil était la décision d'une seule personne, à mi-chemin entre le caprice d'enfant et l'insinuation de corruption.

gripen,prise de position,votation du 18 mai 2014L'approbation du Gripen est le résultat d'un interminable processus de sélection et d'évaluation des différentes alternatives par des professionnels, soutenu tant par le gouvernement que les chambres fédérales. Ici, tout est oublié. On ramène l'entier du dossier au seul conseiller fédéral UDC, exposé en première ligne pour mieux être pris pour cible.

Certes, le Gripen est un bon avion sans être le meilleur du monde. Et alors quoi? Les compromis sont monnaie courante. Il n'y a là rien de honteux. La police helvétique conduit des Opel et non des Ferrari exactement pour les mêmes raisons.

Parmi les reproches formulés contre le Gripen, on regrette simultanément qu'il soit trop cher. L'avion parfait serait sans doute à la fois doté de performances inégalées et d'un prix modique! Pourtant, tant le Brésil que l'Algérie choisissent le Gripen. Le Gripen assure la sécurité aérienne de la Suède, de la Hongrie, de la République tchèque, de l'Afrique du Sud et de la Thaïlande. Peut-on croire que l'avion serait financièrement abordable pour ces pays tout en étant hors de portée de la Suisse?

Je n'en fais pas mystère, l'achat du Gripen par la Confédération me paraît un choix raisonnable. Performant sans être ruineux, fabriqué par un pays neutre partageant nos vues, facile à mettre à jour avec de nouvelles technologies, amenant des accords compensatoires pour 2,5 milliards de francs assurant 1'000 places de travail en Suisse pendant 10 ans, acheté avec une clause faisant couvrir d'éventuels surcoût par le gouvernement suédois lui-même... La barre a été placée très haut.

Ueli Maurer a assuré les négociations de main de maître, obtenant pour la Suisse des contreparties tout simplement inédites dans un contrat d'armement. Il ne faut pas voir autre chose dans sa victoire face au Parlement, dont les réticences ont été levées les unes après les autres alors que M. Maurer négociait garantie après garantie auprès de Saab et de l'Etat suédois.

Aucune alternative n'étant envisageable à court ou moyen terme, la question n'est donc pas de choisir le Gripen parmi différentes options, mais bien de préserver un semblant de police de l'air à la Suisse.

En clair, ce sera soit le Gripen, soit rien.

Nous l'avons vu plus haut, les adversaires du Gripen ne brillent ni par leur cohérence ni par leur rationalité, mais - médias aidant - ils pourraient obtenir une majorité. En 1993, le FA-18 n'était accepté que par 57,2% des votants. Ce fut le moment où les anti-militaristes du GSsA furent le plus près de l'emporter. Nous retrouvons ce passage à risque. En l'absence de provisions comptables dignes de ce nom, le renouvellement du parc aérien militaire s'apparente à d'énormes dépenses ponctuelles difficiles à faire accepter par les contribuables, bien que ces avions ne représentent que 0,45% du budget de la Confédération.

Aujourd'hui, d'après les sondages, le Non a dix points d'avance sur le Oui... Admettons donc que le Gripen soit refusé.

Le 18 mai, au soir d'un scrutin à suspense, la population suisse rejette l'achat du Gripen, mettant pour ainsi dire un terme à l'illusion d'une défense aérienne helvétique. Le message sera aussi bien entendu à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.

La Suisse entrera alors dans une ère inédite. Le retrait des Tigers vieux de quarante ans est annoncé quoi qu'il arrive ; avec l'obsolescence progressive des FA-18, la composante aérienne de l'armée suisse appartiendra au passé.

Il n'est évidemment pas concevable pour un pays de ne pas avoir la moindre couverture aérienne, ne serait-ce que pour la sécurité civile en temps de paix. L'épisode du Boeing d'Ethiopia Airlines détourné sur Genève et accompagné par des avions italiens et français sera progressivement la norme. Les seuls appareils militaires survolant le pays appartiendront à des puissances étrangères. Il faudra les inviter à chaque fois qu'il faudra rendre compte d'un vol commercial en difficulté, ou pour assurer la sécurité de chefs d'Etat venus en visite lors d'un grand raout de la Genève Internationale.

Pas besoin d'être devin pour comprendre les limites de l'approche dans laquelle sera entraînée la Suisse.

1. Les voisins de la Suisse ne sont pas forcément ses amis, ni même bien intentionnés. Faut-il vraiment faire l'inventaire de nos différends avec la France pour comprendre qu'il serait malaisé de dépendre d'elle pour notre sécurité? Nous n'en sommes pas, heureusement, à des tensions militaires, mais il pourrait y avoir une certaine "nonchalance" de Paris à remplir les obligations d'un accord militaire aérien avec la Suisse, ou à le lier avec des dossiers dans lesquels nous aurions préférer garder toute latitude pour négocier.

2. En situation de dépendance, la Suisse devra payer, et cher. Depuis quand est-il devenu plus abordable de faire appel à un tiers qu'en s'en chargeant soi-même? Toute sous-traitance entraîne des coûts supplémentaires. Si la France, l'Allemagne ou l'Italie prennent la Suisse sous leur aile, aucun ne le fera gratuitement. A la peine avec leurs propres budgets, elles n'ont pas plus de raisons d'accorder un tarif préférentiel. En ce moment les pays d'Europe ont plus besoin d'argent que d'une bonne image pour leurs forces aériennes ; la Suisse, sans alternative, leur donnera un excellent prétexte pour facturer leurs prestations à prix d'or.

3. Tout un pan industriel et technique disparaîtra. On ne s'improvise pas pilote de chasse, mécanicien sur avion, sous-traitant dans la conception d'armement embarqué du jour au lendemain. Sans armée de l'air, ces techniques et ces connaissances disparaîtront purement et simplement faute de débouchés, avec des conséquences économiques et stratégiques difficiles à quantifier. Elles repousseront de plusieurs années la reconstruction d'une armée de l'air crédible si jamais elle devait se reformer - une perspective qui enchantera sans doute les anti-militaristes dans le public, mais inquiétera davantage ceux qui se préoccupent de la sécurité du pays.

En résumé, la Suisse sera affaiblie et vulnérable. C'est bien naturel, puisque l'abandon de la composante aérienne de la force militaire Suisse s'apparente à un renoncement de souveraineté. La Suisse se présente comme un pays neutre et indépendant ; mais sans armée digne de ce nom l'indépendance n'est qu'un concept vide de sens. Pire, si le pays n'est plus indépendant, il ne peut plus être plus neutre non plus, car il se soumet aux velléités de ceux qu'il a chargés de de sa protection.

Supprimer l'armée de l'air helvétique est donc finalement un autre moyen de nous faire dépendre de nos voisins, c'est-à-dire à nous pousser dans les bras de l'Union européenne. L'adhésion rampante à l'UE prend bien des aspects inattendus...

Sur le pur plan géopolitique européen, la Géorgie a été envahie il y a deux ans. L'Ukraine bascule peu à peu dans la guerre avec la Russie. Il y a moins de vingt ans, l'ex-Yougoslavie était le théâtre d'épurations ethniques et les bombes pleuvaient sur la Serbie. Combien de ces conflits ont été prévu par les gens qui nous prédisent aujourd'hui un avenir de lait et de miel?

Le vote du 18 mai façonnera la crédibilité militaire suisse sur les vingt prochaines années. Il est étonnant que les Suisses semblent se contenter des analyses superficielles jetés par des médias ouvertement engagés dans une croisade anti-UDC.

 

Stéphane Montabert - sur le Web

14 commentaires

  1. Posté par Pierre H. le

    @Judex qui dit : “…Quand à la farfelue éventualité d’une menace aérienne d’une puissance militaire étrangère contre la Suisse elle relève simplement du pure délire paranoïaque….”
    —–
    Oui, c’est aussi ce que pensait les Anglais avant que les nazis ne bombardent Londres. Ce n’était qu’une idée farfelue et paranoïaque.

  2. Posté par Pierre H. le

    Beaucoup de Suisses n’ont toujours pas compris le pourquoi du Gripen ! C’est simple ! Pourquoi acheter le Rafale à une nation qui nous traite d’état voyou ou un F-XX à une nation qui veut faire couler nos banques ? Le choix du Gripen était donc politiquement judicieux !

  3. Posté par Pierre H. le

    Non pour l’argent pour les Gripen mais oui pour l’argent pour faire venir et entretenir des terroristes dans notre pays et promouvoir la “culture” islamique ? Les anti-Gripen ne me convaincront jamais !

  4. Posté par Pierre H. le

    @Bruno l’Athée : “…en passant vous avez voté contre les Francais venant travailler en Suisse, alors pour vos vacances, allez dépenser votre argent sale ailleur qu’en France nous ne voulons pas de vos gros blonds imbibés de biere…”

    Rassurez-vous, ça fait au moins 15 ans que j’ai n’ai plus remis les pieds dans cette république bananière qu’est devenue la France…

  5. Posté par Germain le

    Bruno l’athée.. la haine aveugle ton jugement… Les gens qui réfléchissent comme toi sont la cause meme de la violence et des guerres sur cette planète. Tu ferais mieux de te regarder dans un miroir et te demander si ce que tu revendiques changera les choses dans le bon sens. Tu dis que les suisses sont fascistes mais tu es plus extrémiste et tu dégages plus de haine que ceux que tu entends combattre.

  6. Posté par Judex le

    Réponse à Cain Marchenoir,
    Les forces de l’OTAN ont d’innombrables bases militaires en Europe, au cas ou vous ne le sauriez pas. Ces bases sont destinées à protéger -entre autre- les pays qui ont adhéré à ce traité et par là même leurs voisins. Dans l’éventualité assez farfelue ou les américains et leurs alliés Européens décidaient de fondre sur la Suisse ( ???) je doute que nos 22 Grippen soient d’une grande efficacité. Mais bon, je peux admettre que ce scénario de science fiction vous procure de gros frissons d’excitations. Je crains que vous vous ridiculisiez en utilisant cet argument pour convaincre les anti-Grippen. Mais bon, c’est vous qui voyez…

  7. Posté par jessica le

    M. Adalbert, je ne suis pas spécialiste mais je suis, comme vous, surprise que l’on puisse acheter une fortune des avions « incomplets et/ou inadaptés à notre géographie » et pour lesquels il va falloir payer encore une fortune pour qu’ils soient fonctionnels. Je ne suis pas pour les Gripen en particulier, mais pour de nouveaux avions de combats, construits avec les technologies actuelles.
    Je n’ai aucune idée si les rafales français ou les F-35 Lockheed-Martin US sont mieux adaptés pour nous que les Gripen. Il faudrait aussi les adapter à notre géographie particulière et cela coûterait cher. Plus ou moins ? Je n’en sais rien. Etant donné que tout le monde ment et ne met en avant que ses propres intérêts, politiques et financiers. Ce dont je suis sûre c’est qu’il faut non seulement moderniser totalement notre armée et l’équiper avec les nouvelles technologies actuelles, il faut avant tout la *nettoyer* de tous les corrompus. Il n’y a pas une année sans qu’un scandale financier n’éclate (et encore seules quelques affaires sortes). Des centaines de millions sont détournés par des personnes haut-placées, sous forme de contrats/mandats bidons, (nouveau système informatique confié à des copains, tellement nul qu’il est juste bon à jeter par exemple) de surfacturations, même des fonds sociaux qui « disparaissent ». Il y a trop de personnes haut placées dans le gouvernement et l’armée dont le patriotisme et le sens de l’honneur ont été éradiqués par l’appât du gain et le carriérisme. Mensonges aussi concernant les affaires compensatoires promises qui ne seraient, selon le rapport établi par Contrôle fédéral Des Finances, respecté qu’à hauteur de 40% au lieu des 100% pour la période de 1995 à 2005. Qu’en est-il ou sera-t-il de 2005 à 2015 ? Hélas tout porte à penser que cela sera encore pire. C’est pour cela qu’un grand nettoyage s’impose.
    Cela n’empêche pas, comme je l’ai dit dans mon précédent commentaire, que « la suisse a le devoir de participer à sa propre défense et doit pouvoir participer à un minimum de support au lieu d’attendre béatement et égoïstement que les armées « alliées » viennent nous aider, sans bouger le petit doigt. C’est une nécessité politique pour un gouvernement de disposer de forces armées. C’est une question de dignité et de fierté aussi et cela ne coûte pas plus cher! ».Je préfère payer pour une armée suisse que devoir PAYER une fortune, aux pays voisins pour qu’ils nous « protègent ». La Belgique, petit pays aussi, possède actuellement 84 F16 (en 40 elle avait tenu 18 jours face à l’armée allemande). Il n’y a pas QUE l’arme nucléaire, (à part les 5 pays « officiels » il y en au moins 8 autres « officieux », qui la possèdent dont (Inde, Pakistan, Israël, Chine) et il est peu probable qu’une guerre ou un conflit mondial – commence – avec l’arme nucléaire. Mais elle pourrait en effet la finir, définitivement. ..Quant à l’armée française, vous oubliez qu’elle est affaiblie, que son budget, son armement et le nombre de soldats (tout comme celui de tous les pays de l’OTAN) ont été fortement diminués et qu’elle est “dispersée” dans divers conflits africains. Il est anormal de toujours compter sur les autres. Dire que nous ne pourrions de toute façon pas nous défendre tout seul est une très mauvaise excuse, car AUCUN pays européen de pourrait s’en sortir seul, même avec leur armée. Mais nous devons participer à notre propre défense, c’est la moindre des choses.

  8. Posté par adalbert le

    “Gripen, clef de l’indépendance”, vraiment ? Faire croire à la population et aux citoyens que 22 Gripen vont assurer la “sécurité et la souveraineté” de la Suisse comme l’affirme en gros titre le tous-ménages distribué ces jours (qui paie ces millions de propagande, les contribuables ?) est un peu fort de café. Actuellement, en Europe occidentale, seuls deux pays peuvent garantir, du moins sur le papier, la sécurité de leur territoire à leur population, à savoir la France et la GB, avec leur armement de dissuasion nucléaire. En cas de conflit conventionnel majeur, tous les autres pays y compris la Suisse devraient recourir au “parapluie” US et de l’OTAN. Même si la Suisse avait 200 Gripen, son aviation serait neutralisée ou détruite en quelques heures par des missiles balistiques. Car l’armée suisse n’a pas de missiles anti-missiles pour se défendre. En réalité, ces Gripen ne peuvent se justifier que pour des interventions de police aérienne. Dans ce cas, nos 34 F/A-18 suffisent amplement, puisqu’ils sont opérationnels jusqu’en 2040, même si cette date limite a été soudainement réduite à 2025 (!) par le ministre U. Maurer, sans doute effrayé par le résultat des sondages sur la votation du 18 mai… Mais l’argument principal est qu’il y a trop d’incertitudes et de questions sans réponse sur le “produit” qu’on voudrait absolument nous faire acheter. Des milliards sont en jeu : par comparaison, quel chef d’entreprise voudrait payer des millions pour un produit pour lequel il a énormément de doutes quant à sa fiabilité ?

  9. Posté par jessica le

    Je suggère à certains de regarder sur wikipedia la chronologie des nombreux pays en guerre dans le monde (en Europe de l’est et de l’ouest, au Moyen et Extrème Orient, Afrique), ne serait-ce que dès 1930 (grande récession aux USA). Il a fallu 9 ans de conflits armés dans plusieurs pays avant que ne soit déclarée la 2ème guerre mondiale. Il y a quelques enseignements importants à en tirer. Il est en effet ridicule de croire que la Suisse sera attaquée par la France, L’Allemagne etc.. S’il y a un conflit armé en Europe la Suisse sera attaquée et impliquée en même temps et de la même manière que nos pays voisins et je trouve normal qu’elle puisse participer à un minimum de support et de protection au lieu d’attendre béatement et égoïstement que les armées “alliées” viennent nous aider, sans bouger le petit doigt. Vous croyez vraiment que les français ou les italiens qui doivent (un scandale) intervenir en – dehors des heures de bureaux – le font gratuitement, pour nos beaux yeux? Combien croyez-vous que ce “service” de surveillance et contrôle aérien coûte à la CH? Quelle naïveté! La Suisse a le devoir d’avoir une armée, de l’armement et des avions modernes pour NOUS bien sûr mais aussi pour les pays voisins. Il n’y a pas que les Grippen, elle doit être modernisée dans TOUS les domaines et adaptées aux risques – techniques – actuels. Je préfère payer pour une armée suisse digne de ce nom, que devoir PAYER une fortune aux pays voisins pour qu’ils nous “protègent”. C’est une question de dignité et de fierté et cela ne coûte pas plus cher! De plus ils auront bien à faire à se protéger eux-mêmes d’abord! Pas étonnant après que nos CF disent oui et amen à toutes les demandes de l’UE si nous leur confions nos vies et notre bien être sans lever le petit doigt! Un peu de fierté et d’honneur SVP. Faut-il rappeler à certains que la France (et les Pays-Bas) a été envahie et a signé l’armistice avec l’Allemagne “six” semaines seulement (juin 1940) après l’entrée de l’armée en allemande sur le territoire français car son armée était totalement “obsolète” et dépassée? Et cela malgré le fait qu’ils savaient et avaient autorisé l’Allemagne à se réarmer jusqu’aux dents? Seuls la GB et les USA ont été en mesure de se et nous défendre (et encore peut-être que si l’Allemagne n’avait pas été s’embourber en URSS..) Vous-a-t-il échappé que la plupart des pays a diminué le budget de son armée (dont la France malgré les 1000 d’hommes et d’armes déployés en Afrique) ? Avec les sans-papiers la CH compte plus de 30% d’étrangers (50% si l’on compte les naturalisés). Que ce passera-t-il en cas de violentes émeutes si les conditions économiques continuent à se dégrader, si les conflits latents dans les pays de l’est ou au moyen orient dégénèrent, exacerbant la population? Ce ne sont pas nos quelques policiers/gendarmes surtout formés à mettre des contraventions qui pourront contenir ces émeutes. Alors quoi, nous devrons demander aux pays voisins de venir mettre de l’ordre *chez nous” ? Sans compter que s’il y a des émeutes en CH il y en aura AUSSI dans les autres pays. Pourtant, les partis de gauche, si anti-armées, comptent une majorité d’étrangers provenant de pays qui ont subis plusieurs guerres mondiales et/ou civiles, et sont venus se réfugier en CH. Alors dans quel pays iront-ils, irons-nous nous réfugier si nous refusons de prendre les mesures nécessaires pour nous protéger? Que sommes-nous devenus ?Avons-nous perdu toute forme d’amour propre, de dignité, de fierté et de combativité pour baisser les bras et nous écraser sans lutter au moindre “bouh” ? Nous reprochons avec raison à nos CF de s’agenouiller systématiquement devant la moindre remontrance de l’UE et des USA et de tout accepter, et chaque fois à notre désavantage. Alors de grâce, ne faisons pas, NOUS le peuple souverain, la même chose ! Si renoncer à notre pays, nos valeurs et notre culture si vous soumettre corps et âmes est vraiment ce que vous voulez, alors autant entrer dans l’UE tout de suite!

  10. Posté par Judex le

    Cher Stéphane Montabert,
    Je ne fais pas partie de ces niais pacifistes qui souhaitent une Suisse sans armée. Mon point de vue s’appuie d’abord sur une certaine lucidité quand à déterminer d’où peuvent venir actuellement et dans les décennies à venir de réelles menaces militaires étrangères contre notre pays. Notre situation au coeur d’une Europe pacifiée et unie nous garantit qu’aucun pays voisin ne nous attaquera jamais militairement dans les 50 années à venir.
    Je n’ai peut être pas beaucoup d’imagination en politique fiction et je serai curieux de connaître quelques canevas plausibles anticipant une attaque de notre pays neutre par une force aérienne étrangère contre laquelle l’OTAN n’aurait aucune raisons de s’interposer nous laissant seuls face à un agresseur ayant parcouru des milliers de kilomètres pour nous détruire.
    Je le répète, nous avons besoin de faire face à une menace bien plus sournoise et tangible qu’une attaque militaire de l’étranger. Les menaces qui se dessinent à l’horizon d’une Europe de plus en plus divisée sont de l’ordre de la guerre civile et du terrorisme. On peut effectivement imaginer que d’ici une vingtaine d’années des groupes armés de civils islamistes (par exemple) ou de terroristes quelconques décident de se confronter à des nationalistes. On peut imaginer aussi que des millions d’immigrés fassent un coup de force pour entrer sur le continent en forçant nos frontières qui se seront alors refermées. On peut imaginer de véritables traques contre des rebelles armés sur notre territoire, mais dans tout ces scénarii je ne vois pas vraiment l’utilité de ces Grippen.
    Je pense plutôt comme, je l’ai déjà dit, au développement du renseignement et des technologies de surveillance assistant une armée de terre très mobile équipée de véhicules légers et modernes adaptés au combats urbains et soutenus par des drônes et des hélicoptères de combat. Point d’hystérie dans tout cela, juste un peu de bon sens.

  11. Posté par Stephane Montabert le

    Cher Judex, en qualifiant une fois de plus les Gripen de “joujoux” vous donnez immédiatement une connotation politique engagée à votre commentaire, ce qui en diminue la portée.

    On ne peut pas substituer les 32 FA-18 – dont la conception remonte aux années 80 – au Gripen parce que ces appareils sont déjà en nombre insuffisant aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle on leur adjoint des antiquités comme les Tigers. Les FA-18 de la Confédération accusent déjà plus de 50’000 heures de vol au compteur, en plus des cycles courts (décollage + vol court + atterrissage) provoquant encore plus de stress et d’usure sur le matériel ; ce ne sont pas des vols transatlantiques. Techniquement obsolètes, ils sont promis à un retrait progressif qui viendra encore plus vite s’il n’y a pas de Gripen pour répartir la charge de travail.

    Au cas où vous n’auriez pas suivi le dossier, la Suisse n’a pas d’armée de l’air digne de ce nom, ni maintenant, ni après avec le Gripen. Le mieux auquel elle puisse prétendre est d’avoir avec le Gripen une POLICE de l’air par le temps de paix. Sans lui, elle n’aura même pas cela. Avec la votation du 18 mai, nous sommes à des années lumière de décider d’une dotation adéquate pour une guerre, ce qui défausse quelque peu vos constructions géopolitiques fantaisistes.

    A vos dénonciations de paranoïa on peut vous opposer une certaine hystérie.

  12. Posté par Cain Marchenoir le

    J’aimerai que Judex prouve son affirmation selon laquelle l’OTAN est et sera toujours de notre côté. Les Etats-Voyous de nos jours sont plus facilement de ce côté là que de l’autre…

  13. Posté par bruno l'athée le

    Neutre la suisse?non juste une poignée de lache se planquant derriere ses montagnes et profitant de l’argent de tous les exploiteurs,gangster,profiteurs et autres dealers heureusement que l’argent n’a pa d’odeur car sans ca la suisse sentirait pire qu’une fosse septique,en passant vous avez votez contre les francais venant travailler en suisse,alors pour vos vacances allez depenser votre argent sale ailleur qu’en france nous ne voulons pas de vos gros blonds imbibés de biere et pensant tout pouvoir acheter avec leur fric,a ce propos nous sommes quelques uns a avoir décidé de nuir le plus possible a tous les facistes de suisses venant passer leurs congés sur nos belles plages,voitures rayées,cambriolées,injures,arnaque……,ne cherchez pas plus loin nous serons derrier tous les mauvais coups qui vous arriverons,je vous le dis pas bon de venir passer vos vacances sur l’ile d’oleron a biscarosse ou a collioure nous serons partout

  14. Posté par Judex le

    La prétendue obsolescence des FA-18 est un faux argument, ces appareils (dont on peut sensiblement améliorer les prouesses techniques) sont actuellement largement suffisants pour des missions d’escortes et de surveillance sur petit territoire comme le notre. Si des avions étrangers ont dû escorter le Boeing détourné d’Ethiopia Airlines ce n’est pas la faute à une prétendue obsolescence de notre force aérienne mais bien pour le motif grotesque que celle ci ne fonctionne pas en dehors des heures de bureau. Les seules attaques aériennes que nous risquerions éventuellement d’essuyer pourraient venir d’un kamikaze terroriste dans un avion de tourisme qui irait s’écraser sur une centrale nucléaire et pour contrer ce genre d’action les FA-18 sont largement compétents. Quand à la farfelue éventualité d’une menace aérienne d’une puissance militaire étrangère contre la Suisse elle relève simplement du pure délire paranoïaque. Les quelques exemples que vous donnez n’ont absolument rien à voir avec la réalité géostratégique et politique de notre pays et vous le savez très bien. Si les chinois, les russes, les Nords Coréens ou d’hypothétiques extraterrestres décidaient sur un coup de démence d’attaquer la Suisse pour une raison qui m’échappe d’ailleurs complétement, les forces de l’OTAN les intercepteraient avant même que leurs missiles ou leurs avions aient survolé le territoire européen. Et en cas d’échec de l’OTAN à repousser cette hypothétique attaque née d’un amateur de science fiction galonné, je doute que nos quelques Grippen parviennent à faire le job à leurs place.
    Dans votre perspective paranoïaque, vous pourriez aussi faire voter un budget pour l’achat de missiles anti-missiles qui seraient bien plus efficaces contre une attaque des russes ou des iraniens.
    Avec le budget de ces couteux et inutiles joujoux de luxe on pourrait par contre renforcer nos services de sécurité au sol, nos services de renseignements, nos équipes de protection contre des attaques informatiques et surtout nos contrôles aux frontières et notre police afin de neutraliser les nombreuses crapules qui viennent impunément rançonner nos commerçants et cambrioler nos habitants. Il est surtout là le vrai danger pour la Suisse.
    Et dans cette perspective, ce n’est pas 1000 emplois que nous créerions mais sans doute le triple.

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