Extraits.
Article paru dans “Contrepoints” 25 avril 2014
La haine de l’excellence
Par Bernard Zimmern.
Un article d’Emploi 2017.
Au lendemain de la dernière guerre, deux communistes réalisèrent que la conquête de la France par le communisme exigeait que la population n’ait plus la possibilité de réfléchir et de remettre en cause les fondements de la dictature. C’était par l’école que cette décérébration devait s’accomplir ; ce fut le plan Langevin Wallon et le pitoyable état de notre éducation nationale en est en grande partie le résultat. Ce n’est pas un réconfort de voir que, parallèlement, aux États-Unis, les syndicats de professeurs sont parvenus à éviter la mise en concurrence des écoles par les chèques éducation, sauf dans quelques rares endroits comme Harlem, Milwaukee ou la banlieue noire de Washington.Idéologie ou intérêts se sont conjugués pour créer la haine de l’excellence, particulièrement là où cette excellence se révèle dans la prise de risque et génère récompense.
Notre société privilégie la sécurité, pas le risque, et l’égalitarisme, pas l’excellence ; ce qui élimine tous ceux qui pourraient par leur réussite, troubler l’ordre établi et mettre en danger le pouvoir de ceux qui s’appuient sur la puissance publique pour distribuer cette sécurité et justifier au passage leur rente de situation. Le piquant est d’ailleurs de voir ces rentiers accuser de vivre de la rente ceux qui prennent des risques. Mais la haine de l’excellence victorieuse génère pertes de croissance économique, chômeurs, baisse du pouvoir d’achat et pauvreté.
Les moyens de cette victoire se situent malheureusement au cœur même de ce que nous considérons comme la plus grande conquête de notre civilisation : la démocratie. C’est en soufflant sur la haine de l’excellence que les démagogues comme Barack Obama sont parvenus à conquérir la majorité du vote des masses. Les masses s’apercevront-elles qu’elles sont les premières victimes de cette haine à travers le chômage et le recul des revenus ? Un grand signe d’un tel éveil sera celui des élections de novembre 2014 aux États-Unis.
Cette haine de l’excellence et de la récompense du risque laisse des traces redoutables dans l’économie de la première puissance du monde. L’un des constats les plus troublants de la reprise économique américaine est son caractère anémique. Avec une croissance du PIB autour de 2% et non 4 à 6% comme dans les reprises précédentes. Avec une réduction du chômage, non par des créations massives d’emploi, mais par sortie du marché du travail d’Américains découragés (voiranalyse de l’OFCE).
L’un des derniers rapports de la Fondation Kauffman marque en effet un déclin de l’entrepreneuriat aux États-Unis, cet entrepreneuriat qui a été à l’origine des plus belles entreprises américaines, celles qui ont permis un taux d’emploi qui, jusqu’en 2008, dépassait les 72% (contre 62 à 64% en France).
Source : U.S. Census Bureau, BDS and Special Tabulation ; authors’ calculations Note : Trends are calculated by applying a Hodrick-Prescott filter with a multiplier of 400.
Lire la suite ici
Et vous, qu'en pensez vous ?