Selon l’analyse Vox, une forte majorité des personnes favorables à l’initiative «contre l’immigration de masse» ne croit pas que la décision du 9 février dernier conduira à la résiliation des accords bilatéraux et à l’isolement de la Suisse. Mais simultanément, les mêmes se disent prêts à prendre le risque d’une résiliation pour que le pays puisse gérer l’immigration de manière autonome.
Les auteurs de l’analyse en concluent que les partisans de l’initiative ont pris leur décision en toute connaissance de cause.
Une interprétation différente est pourtant possible. Le sondage a été réalisé au cours des deux semaines suivant la votation. Les sondés ont donc eu connaissance non seulement du résultat, mais encore des réactions et commentaires. Prétendre assumer le risque d’une résiliation des bilatérales ne signifie pas obligatoirement que ce risque a été pris en considération au moment du vote. Cette affirmation peut constituer une sorte de rationalisation après coup d’une décision prise dans l’ignorance de tous les paramètres en jeu. Qui est prêt à admettre qu’il a voté dans ces conditions d’ignorance?
L’évolution des positions de l’UDC au cours de la campagne pourrait étayer cette interprétation. Dans un premier temps, les promoteurs de l’initiative ont soutenu que l’introduction des contingents ne mettrait pas en question les bilatérales. Il suffirait de renégocier l’accord de libre circulation (ALCP). Puis ils ont prétendu que la résiliation de l’ALCP n’impliquerait pas celle des autres accords. Et après les premières réactions de l’Union européenne – non pas des mesures de rétorsion comme on se plaît à les nommer pour se poser en victime et occulter notre culpabilité, mais l’application des accords –, voilà que la résiliation des accords bilatéraux ne poserait aucun problème à la Suisse, dixit Christoph Blocher.
Dans ces conditions, on ne peut prétendre que la votation du 9 février dernier a porté sur la nature de nos relations avec l’Europe.
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