Non à l’arrêté fédéral sur les soins médicaux de base. Oui à une réforme en profondeur, de bas en haut, centrée sur les besoins de la population, le respect du fédéralisme et la responsabilité individuelle. Il est évident que le modèle technocratique ne veut pas d’un médecin de famille, généraliste, de bon sens et proche des besoins réels de ses patients. La résistance doit s’organiser depuis le bas et le salut ne viendra pas de l’Office Fédéral de la Santé Publique.
L’Enfer est pavé de bonnes intentions…dit-on. Le sort réservé à l’initiative des médecins de premier recours (dans l’échelon des soins industrialisés et standardisés de la médecine technocratique) est éloquent. On ne parlera d’ailleurs bientôt plus de médecine de famille et généraliste, mais de premier échelon de la prescription et redistribution des soins. De la légitime préoccupation des médecins de famille proches de leurs patients mais en voie d’extinction, faute de relève, surtout dans la périphérie, on a fait par un contre-projet dangereux et absurde une pseudo solution encore plus toxique : l’arrêté fédéral sur les soins de base. Cette solution imposée d’en haut, ne s’interroge pas sur l’origine des problèmes. Surdensité médicale urbaine de spécialistes, surcapacité hospitalière, mentalité de consommateurs casco-complète (tant chez les usagers que les prescripteurs de soins !), déresponsabilisation de la gestion des coûts par subventions et aides de l’Etat, médicalisation et psychiatrisation artificielle de problèmes sociaux et sociétaux. Création de faux-besoins hygiénistes et propagande d’Etat, définition de normes de santé standardisées, selon les firmes pharmaceutiques. Ce modèle est illustré par le nouveau style médical, à temps partiel car féminisé, fonctionnarisé, redistributeur de prestations et de droits, qui s’occupe de plus en plus de « prévention ». Soigner des maladies encore non existantes, prescription de vaccins et de modèles de vie idéologiques : bougez, mangez peu, pratiquez le contrôle des naissances, soyez heureux, attendez que l’Etat (et les pharmas) contribue largement à votre droit unilatéral au bonheur…
S’il y a aujourd’hui, malgré la pompe à immigration massive, une pénurie de généralistes, c’est bien qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans l’attractivité de la profession. Aujourd’hui, le spécialiste est considéré, à tort, comme le seul compétent. Vu l’augmentation permanente et apparemment infinie des coûts et des primes, le réflexe du consommateur est d’exiger en contrepartie, un accès direct, rapide et illimité aux meilleurs soins des spécialistes. Le médecin de famille, de premier recours (ce qui implique qu’il y a derrière d’autres échelons industriels) est perçu, ce qui est naturel, comme un frein dans les dépenses et l’accès au spécialiste et un bureaucrate qui doit adresser son patient ailleurs, pour le laboratoire, la radio, la physiothérapie, la prise en soins psychologiques. Quand on est en bonne santé et que l’on veut baisser ses primes, le médecin de premier recours suffit. Dès que la maladie est là, tout de suite spécialistes et hôpitaux, sans chipoter.
Changer de modèle pour revaloriser le rôle du médecin de famille généraliste.
Ce n’est pas en inscrivant dans la Constitution l’accès aux soins de base (qui ouvre d’ailleurs le rôle de trieur et de premier recours à d’autres professions, donc incite à une démédicalisation effective) qu’on va régler le problème. Le modèle d’imposition de solutions, du haut vers le bas, est étranger au modèle suisse de décentralisation, de coopération et de responsabilité individuelle qui est encore un succès. C’est à la population, aux collectivités locales qu’il appartient de veiller, en créant de bonnes conditions cadres, à fidéliser et responsabiliser des médecins à temps complet, responsables de leur cabinet comme une petite entreprise, qui se mettent à disposition de leur clientèle, pas seulement pendant les heures de bureau, pour prendre en soin leur détresse et non pas des problèmes de société ou une médecine préventive abstraite.
Non à la caisse unique et oui au modèle de Singapour
Le modèle actuel d’assurance maladie ne laisse pas une place suffisante à la responsabilité individuelle (le choix de type réseau de soins, hautes franchises, ne fonctionne que pour les gens en bonne santé) et la garantie des coûts par l’Etat, de type casco-total ne freine pas les dépenses car personne n’est vraiment responsable. Singapour a mis au point un modèle intéressant, basé sur l’épargne ( Medisave) ou, au lieu de payer des primes maladies de risque, chaque citoyen doit verser entre 7 et 9% de son salaire ou revenu sur un compte épargne qu’il gère ensuite pour ses dépenses de santé selon sa responsabilité individuelle, en payant les « bagatelles » de sa poche, ce qui est normal dans une société de consommation prospère. Sur ce sujet, il faut lire « Au chevet du système de santé, de la dépendance à la prévoyance, par Pierre Bessard et Alphonse Crespo, institut libéral.
L’Arrêté fédéral sur les soins médicaux de base ne résout rien.
Au contraire, il attise la lutte entre spécialistes et généralistes (200 millions pas économisés mais déplacés artificiellement dans le sens du premier recours), impose un modèle bureaucratique en voie de démédicalisation. Gestion des coûts au lieu d’adéquation des soins, autorisation de prescription de soins, dilution de la responsabilité médicale par mise en place de réseaux qui vont amplifier de manière inefficace le nombre d’intervenants. Accélération de la pompe à recherche de médecins migrants attirés par les hauts revenus et déconnectés de la culture locale, de la langue, des besoins réels.
Non à l’arrêté fédéral sur les soins médicaux de base. Oui à une réforme en profondeur, de bas en haut, centrée sur les besoins de la population, le respect du fédéralisme et la responsabilité individuelle. Il est évident que le modèle technocratique ne veut pas d’un médecin de famille, généraliste, de bon sens et proche des besoins réels de ses patients. La résistance doit s’organiser depuis le bas et le salut ne viendra pas de l’Office Fédéral de la Santé Publique.
Dominique Baettig Ancien Conseiller national UDC, médecin, militant souverainiste
Tres juste.Il est évident que la socialisation de la médecine commence par de ces mesurettes qui ressemblent à quelque chose de logique à première vue et souvent demagogique.A l’udc par exemple des politiciens m’ ont expliqué pourquoi un oui aux votations,était nécessaire car le plublic ne comprendrait pas pourquoi il y aurait un non! Ce genre de mesure va toujours entrainer une escalade legislative etc. Il faudra fixer des salaires minima pour ces medecins généralistes etc.De mesures en mesures c’est l’ètatisation…