Nous ne commenterons pas les résultats des élections municipales francaises, il suffit de retenir que les socialistes avec ou sans faux nez ont recu une raclée, que l'UMP plafonne, que l'ultragauche disparaît presque de la scène politique et que le Front National est en progression inconstestable.
Nous nous sommes intéressé surtout à la soirée électorale proprement dite, car c’était, selon nous, là que se jouait le sens du scrutin du premier tour des municipales. Nous disons le sens au sens de signification. Quelle torsion veulent-ils donner aux faits, comment veulent-ils manipuler, désinformer, truquer. Le sens donné à cette soirée préfigurait, selon nous, la suite. C’est à dire les stratégies du second tour et bien sûr les orientations des mois à venir. Ne n’oublions pas, ils se moquent des élections dites françaises, ce qui leur fait souci, ce sont les Européennes. Car leur mission, c’est l’Europe, sauver leur idée de l’Europe.
En particulier, nous nous sommes demandés : Est-ce qu’ils vont faire leur mea culpa? Est-ce qu’ils vont faire leur autocritique? La réponse est non! La gestion est bonne, nous ont-ils dit, si nous sommes sanctionnés, c’est parce que les temps sont difficiles, les résultats sont longs à venir, mais nous ne remettons rien en cause. Donc, pas de prise de conscience, pas de regrets et encore moins d’excuses.
De fait, nous savons que, non seulement ils vont continuer, mais qu’ils vont accentuer, aller plus loin. Les Allemands et les Roehn ont mis leurs exigences au réfrigérateur pour quelques mois, jusqu’après les élections européennes, mais tout va reprendre son cours et même en accéléré. Il va falloir rattraper le temps perdu dans les réformes scélérates, les prélèvements, les baisses de pouvoir d’achat. On va reparler de la fameuse flexibilité. Les déficits sont là et ils vont devenir plus difficiles à financer en raison du « taper » américain et des difficultés des émergents. Le risque va coûter plus cher, les liquidités vont être moins pléthoriques.
Le résultat est maintenant clair, les tripatouilleurs de chiffres ont fait leur travail. Les socialistes prennent une raclée, l’UMP ne progresse pas, le Front de Gauche est mourant, victime du coup de poignard des communistes qui sont allés à une médiocre soupe de lentilles. Seul le Front National récolte et engrange.
Quelle est la réaction des socialistes? C’est simple, c’est: faisons alliance avec la Droite pour battre le Front National. En clair, faisons alliance pour empêcher les eurosceptiques d’avoir une tribune, de critiquer nos positions européennes, l’euro et nos abandons serviles de souveraineté. Voilà la réponse et c’est la seule. Elle dévoile tout, elle expose crument la situation politique française: le seul objectif, ce n’est ni la légitimité, ni le consensus, non c’est tourner, détourner le vote démocratique en faisant la « troisième voie » contre nature, le Pacte Républicain. C’est un détournement du sens du Pacte Républicain, puisque la République n’est pas en danger; ce Pacte, c’est, il faut le dire, le Pacte anti démocratique européen. C’est le pacte des Dominants, du Très Grand Patronat, des kleptocrates, des ploutocrates, des Hauts Fonctionnaires domestiques et internationaux et, si on est virulent comme nous le sommes, le Pacte des collabos, et il ne faut bien sûr ne pas oublier « Les marginaux et les universalistes sexuellement libérés qui sont l’avenir de la France ».
On aurait compris un coup de barre à gauche. Il aurait été conforme à la tradition républicaine et à sa morale qui veulent que, quand on s’écarte trop de son électorat et que l’on est sanctionné, alors on revient en arrière, on corrige le tir. Quand on est désavoué, comme c’est ici le cas, alors, ou l’on se démet, ou bien, on corrige. C’est la logique des institutions, en particulier de la Cinquième. On essaie de retrouver, on promet que l’on va essayer de retrouver une légitimité.
C’est donc une sacro-sainte alliance, indécente, entre la Droite et la Gauche que souhaitent les solfériniens et le gouvernement. Et tout le monde de se coucher, à la niche.
Certains s’interrogent sur la nature du régime de Hollande, sur la personnalité du Président, nous ne le faisons pas car, depuis le début, tout est clair: les découpages droite/gauche ne signifient plus rien, ils ne servent que de poudre aux yeux pour faire jouer de vieux réflexes et distribuer des places; non, ces découpages ne correspondent pas à ceux qui traversent la société française. Sur la plupart des points qui divisent la société française, l’UMP et le PS sont dans le même camp, celui des élites dominantes minoritaires qui roulent pour l’universel, l’Europe des banques, des fonctionnaires privilégiés. Ils sont dans le camp des « saigneurs », (non ce n’est pas une coquille), qui veulent moins de démocratie, plus de productivité, plus de profits financiers, bref dans le camp de ceux qui considèrent que le burnous français ne sue pas assez. Ce camp de ceux qui souhaitent que cessent ces déterminations françaises empêcheuses de laminer librement, librement au nom de l’étranger.
Bruno Bertez, 29 mars 2014
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