Plus le printemps météorologique s’installe et plus le brouillard politique envahit le climat des Municipales. Habituellement, la majorité au pouvoir subit une punition lors des élections locales. Ce n’est ni logique ni juste, mais c’est ainsi. Cette fois, la situation semble différente. En raison de la gouvernance calamiteuse que la gauche fait subir à notre pays, ce mélange d’amateurisme et d’idéologie qui est humiliant pour l’intelligence que les Français se prêtent volontiers, la sanction devrait être lourde, et l’UMP devrait planter ses petits drapeaux dans toute la France. Ce ne semble pas devoir être le cas. Les scandales associés à la gauche, soit par le biais de personnalités comme Cahuzac, soit dans le cadre de gestions locales douteuses, dans les départements qui ont, par ailleurs, soutenu François Hollande, comme les Bouches-du Rhône ou le Pas-de-Calais, ont quitté le devant de la scène. Les sondages montrent même que DSK n’est pas systématiquement rejeté en raison de compétences économiques qu’on aurait d’ailleurs aimé lui voir déployer lorsqu’il était ministre. La gauche subit surtout désormais la condamnation d’une incapacité congénitale de conduire le pays sans l’exposer aux pires contre-sens, sans lui faire perdre la bataille devenue décisive de la compétitivité. Mais le socialisme municipal ne peut être aussi systématiquement jugé. Le clientélisme a des limites : les collectivités locales ne peuvent s’endetter que pour investir, contrairement à l’Etat. Le jugement dépend de la qualité des élus : du Maire de Marseille ou de celui de Lyon, lequel a été le meilleur ? Manifestement, l’esprit lyonnais a soufflé aussi bien à gauche qu’à droite, alors que le Mistral se heurte à une sociologie et à des traditions plus difficiles à tendre vers le Bien Commun. Cette qualité des hommes et des équipes, le bilan et le projet des listes en compétition vont-ils jouer un rôle plus important que le rapport de force national. ? Il faudrait s’en féliciter si cette tendance ne tenait pas à la détérioration de l’image de l’UMP dans l’opinion. La vie politique française est dominée par deux machines électorales abîmées l’une et l’autre pour des raisons voisines.
Les deux grands partis politiques, le PS et l’UMP, devaient servir de vecteurs de l’opinion, rassemblant de nombreux militants, permettant aux citoyens amateurs de politique de pouvoir exprimer leurs idées en dehors du cercle de famille ou du café du Commerce. Ils sont devenus des cercles professionnels fermés, multipliant les sièges rémunérateurs, assurant la carrière des élus, sans égard pour leur compétence ou pour leur ardeur au travail, mais soucieux avant tout de leur soumission, selon un régime féodal, pénétré de l’influence de groupes de pression, de népotisme et de copinage. Les Français peuvent-ils se reconnaître dans leurs élus ? Après avoir fait preuve d’une générosité pour le moins aveugle, les sympathisants de l’UMP, découvrent jour après jour que le sentiment de supériorité qui les habitait à l’encontre du PS, s’effrite. Non seulement, les deux mandats de Jacques Chirac ont immobilisé la France, mais les dix ans de majorité gouvernementale ont plus tenu du mouvement brownien brouillant la communication que du réformisme volontaire et courageux alors que tous les moyens étaient réunis. Qui plus est, chaque matin apporte une nouvelle affaire touchant les personnalités de « droite ». Ni la présidence du parti, ni celle de la République ne sont épargnés. Beaucoup d’électeurs songent donc à sanctionner le Janus UMPS. Soit ils s’abstiendront, soit ils se tourneront vers le troisième larron. Le FN a souvent tenu ce rôle de porte-voix de l’opposition au système, de vecteur des votes de rejet plus que d’adhésion. Ses victoires municipales, à une exception près, n’ont pas débouché sur de grandes réussites. L’évolution du FN, au sein du RBM, correspond à une volonté de se normaliser, de devenir un parti comme un autre, c’est-à-dire un parti de gouvernement au niveau national, et aussi de gestion communale responsable. Le risque réside dans une normalisation qui réduirait ce mouvement à être vraiment comme les autres : une machine électorale plus préoccupée du pouvoir que du Bien Commun, avec ses féodalités et ses groupes de pression. Par ailleurs, l’idéologie, à tendances socialisantes, semble y dominer contre tout bon sens dans le domaine économique.
La situation actuelle offre une opportunité. En tant que Président du RPF, j’appelle les Français qui vont voter dimanche prochain à ne tenir compte que d’un seul critère : une commune doit être gérée par une équipe qui réunit des hommes et des femmes qui se consacrent au Bien Commun de la collectivité, dans le respect des valeurs vitales pour notre pays, et notamment de la Famille. Les étiquettes, les idéologies, les calculs politiciens en vue d’autres échéances ne doivent pas rentrer en ligne de compte. Cette position gaulliste vise les communes les plus importantes. Dans les 34600 communes de moins de 5000 habitants, ce principe est spontanément mis en oeuvre par les citoyens eux-mêmes. Parmi les sortants, Jacques Bompard, à Orange, et Robert Ménard, à Béziers, parmi les prétendants correspondent exactement à ce choix du Bien Commun municipal dans le respect des valeurs essentielles pour la Nation. Ce sont des modèles pour les élections de Dimanche.
Christian Vanneste, 20.3.2014
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