Pour toutes celles et tous ceux qui souhaitent dépénaliser le mariage et supprimer une injustice crasse…
L’initiative du PDC qui veut dépénaliser le mariage est si logique qu’on se demande comment certains peuvent s’y opposer. Il s’agit simplement de supprimer le désavantage vécu par les couples qui décident de se marier par rapport à ceux qui vivent en concubinage.
En effet, aujourd’hui dans notre pays, les personnes décidant de se marier sont pénalisées car elles payent davantage d’impôts et obtiennent moins d’argent à l’âge de la retraite, intolérable.
Dès lors, comment peut-on vouloir maintenir une inégalité criante en défaveur d’un modèle de famille qui reste majoritaire ?
Je ne vois que 3 raisons objectives pour s’opposer à cette initiative PDC.
- La volonté de maintenir les revenus fiscaux à leur niveau actuel et d’éviter toute perte d’argent pour l’Etat, tant pis pour l’égalité
- La volonté, pour des raisons idéologiques, de maintenir une situation défavorable à celles et ceux qui décident de se marier et favoriser une structuration moins forte de notre société (la taxation individuelle nous pend au bout du nez), tant pis pour la famille
- La jalousie de ceux qui auraient voulu proposer la même chose avant et qui ne parviennent pas à recueillir le nombre de signatures nécessaire au dépôt d’une initiative, tant pis pour la logique
Et pour atteindre ce but pour l’une de ces raisons, il faut bien avoir un prétexte. Celui-ci était tout trouvé dans le fait que pour dépénaliser le mariage, il faut bien le définir. Définir le mariage comme union durable d’un homme et d’une femme n’a donc pas plu aux tenants de l’égalitarisme revendicateur. Mais qu’on le veuille ou non, le mariage reste en 2014 en Suisse l’union d’un homme et d’une femme, nous n’avons rien inventé.
Pour toutes celles et tous ceux qui souhaitent dépénaliser le mariage et supprimer une injustice crasse, oui à l’initiative du PDC !
Quant au débat sur le mariage homo, il aura lieu mais ne mélangeons pas tout et svp ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain.
Yannick Buttet, 12 mars 2014
Cher M. Buttet,
Au-delà des “questions de détail”, les mots ont un pouvoir; à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’ancrer un nouvel article dans notre Constitution. Le choix des termes utilisés dans un texte légal n’est jamais anodin, surtout lorsque ceux-ci serviront de socle à la Loi d’application qui en découlera. Il n’eût pourtant pas été difficile d’omettre cette définition du mariage comme étant “l’union d’un homme et d’une femme”, en ne se référant uniquement qu’au contrat passé devant l’officier civil, ce qui aurait eu le double avantage d’une part d’éviter à l’avenir que les couples mariés se voient discriminés face au fisc et à la rente-vieillesse, tout en ne discriminant pas du même coup les couples de même sexe qui, dans un avenir que nous espérons proche, auront eux-aussi (peut-être), l’accès sans discrimination au mariage.
Mais sans-doute le PDC a-t-il voulu par-là donner un gage à son aile la plus conservatrice, tout en cherchant à se ménager le soutiens des électeurs UDC. Quoiqu’il en soit, je doute que le PDC ait choisi ces termes “par inadvertance”. Il s’agit bien plutôt d’un choix conscient, réfléchi, qui prétéritera le futur débat sur le mariage entre personnes du même sexe. Se servir d’un but noble et désirable comme l’est celui de cette initiative, pour faire passer, en catimini, une conception rétrograde du couple marié, est tout simplement inacceptable ! à moins que le PDC renonce à cette définition purement juridique ne reflétant absolument pas la réalité. Auquel cas il obtiendra sans peine le soutien de la gauche. Puisque dans l’esprit de M. Buttet, ce n’est qu’un détail, je suppose que les initiants pourront y renoncer sans peine.
Si on veut favoriser le mariage il faut d’abord en finir avec le divorce…