Garessus: Le marché, une conquête sociale au service des pauvres

Emmanuel Garessus, dans Le Temps du jour, à propos de Le Marché. Histoire et usages d’une conquête sociale , de Laurence Fontaine, une historienne française.

"L’accès au marché doit être ouvert à tous, exige l’auteure. Dans la lignée d’Amartya Sen et de sa défense des pauvres, elle insiste sur l’inclusion, sur la «capabilité», c’est-à-dire la capacité donnée à chacun de se procurer par lui-même des revenus suffisants. On est à l’opposé des stratégies d’exclusion des jeunes, des apprentis et des femmes employées par les syndicats avec l’instauration d’un salaire minimum à 4000 francs.

[...] Dès le XVe siècle, le prêt à intérêt, moteur du capitalisme, a longtemps été dénoncé par les trois grandes religions monothéistes. En s’y arrêtant longuement, l’auteure s’inscrit à l’inverse de Fernand Braudel, pour qui le débat sur le rôle de l’interdit de l’usure est un faux problème. L’historienne s’intéresse donc aux moines qui, tel Bernardin de Sienne, ont compris que «l’accès au crédit était plus utile pour aider les pauvres que la charité» et qui se sont battus pour l’instauration d’établissements de crédit aux pauvres."

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