Le MCG est à droite – Et alors ?

Pascal Décaillet
Pascal Décaillet
Journaliste et entrepreneur indépendant


M. Sciarini nous fait toute une démonstration, dans le Temps, pour nous prouver que le MCG est à droite. Mais enfin, qui en doutait ? Qui a en jamais douté une seule seconde ? Où est le problème ? C'est interdit, d'être à droite ?

Bien sûr que c'est un parti de droite. L'appellation "Ni droite, ni gauche" ne dupe personne, et ne veut strictement rien dire. S'étonner de son appartenance à la droite (avec une composante sociale, populaire, et si ça peut vous faire plaisir "populiste"), c'est ramener la droite à sa seule famille libérale, ce qu'en effet le MCG n'est pas.

Et justement, ramener la droite, cette grande famille de pensée politique depuis deux siècles, au seul libéralisme, surtout celui que nous avons connu depuis vingt ans avec le profit sans entraves, la libre circulation pour le seul profit de quelques-uns, le Capital comme Veau d'or et le tout aux actionnaires, bref cet orléanisme bancaire, c'est méconnaître profondément les autres dimensions, autrement puissantes, de la droite. Notamment une dimension sociale et populaire dont il n'est pas question que la gauche s'arroge le monopole.

Oui, il existe une droite venue d'en bas, une droite du peuple, joyeuse et conviviale, attachée au lien social. Différente de la gauche pour des raisons bien davantage CULTURELLES (j'y reviens volontiers) que politiques. Mais enfin, le partage, la fraternité, le sentiment d'appartenance républicaine n'ont pas à être détenus de façon exclusive par la gauche. Si la droite laisse filer cela, qui est tellement important, au profit d'une image de cléricature censitaire ou ploutocratique, alors elle aura tout perdu.

M. Sciarini, qui a sans doute une vaste culture de gauche, pêche par inculture lorsqu'il s'exprime sur la droite. Sans remonter à la Convention, ni à Tocqueville, ni à Joseph de Maistre, on dira juste qu'il y a deux siècles d'imprégnation et de connaissances à rattraper. A lire par exemple, de toute urgence, dans la même édition du Temps, celle de ce matin, le lumineux papier d'Olivier Meuwly sur l'UDC.

Pascal Décaillet, Sur le vif - Jeudi 06.03.14 

9 commentaires

  1. Posté par dominique degoumois le

    C’est un peu comme si on voulait nous faire croire que les socialistes et les verts sont de gauche! Combien d’innocents massacrés en fait dans le bloc de l’Est entre 1917 et 1990? Etre fier d’être de ce côté, me semble assez croquignolet!

  2. Posté par Raminagrobis le

    C’est une manie de l’humain de vouloir stratifier l’inconnu dans une posture qui le rassure. Ce qui compte ce n’est pas que le MCG soit de droite ou de gauche, c’est qu’il soit la réponse à une foule d’énormités et d’injustices qu’ignorent d’autres partis. Maintenant, le crachat des sclérosés des années 30 mériterait un camp de rééducation des années Mao. On ne devrait jamais s’opposer à ce qui peut ressembler à l’expression de la démocratie et sûrement pas avec des slogans sorti tout droit des manuels des crapules du Grand Soir, qui allaient chercher des valises de billets chez le grand frère soviétique pour entretenir la flamme de la corruption et de l’intoxication médiatique. Le MCG doit être considéré comme un instrument de contre-pouvoir à l’arbitraire qui s’est installé. La politiques est trop grave dans ses enjeux pour qu’on puisse y croire une seconde et y adhérer comme à une équipe d’un club de foot. Un parti est un instrument. Pour certains il vire à la mafia, pour d’autre il participe au maintient ou à la reconquête démocratique. Le MCG a fait des erreurs en servant de tremplin a des arrivistes à casquettes multiples qui ont profité des ajouts possibles sur les listes électorales. Voilà une possibilité qui devrait être interdite pour éviter ces arrivistes qui servent trop de maîtres à la fois pour être crédibles. A cause de ce truc on a des gouvernants dont la seule vertu est la faiblesse. Donc le MCG va payer d’avoir trop zigzaguer. Un ligne droite et cohérente ne s’improvise pas avec des arrivistes, c’est la seule manière de garder ses électeurs. Une chose semble sûre, le MCG n’a pas reçu de fonds de l’Europe comme les Verts pour soutenir le nouveau système soviétique.

  3. Posté par Nicolas le

    Il faut être Monsieur Pascal Décaillet pour considérer que “la droite d’en bas”, incarnée par le MCG, est “joyeuse et conviviale, attachée au lien social”. Personnellement, les apparitions publiques du conducator Stauffer, flanqué de ses sbires en chemise noire et cravates rouges et jaunes drapeau genevois au vent, braillant le cé qué l’aîno, ne sont ni joyeuses, ni conviviales. Quant au lien social…
    Tout au plus un petit goût de réchauffé, l’original datant des années trente. Mais au fond, chacun ses goûts et je ne partage en rien ceux de Monsieur Pascal Décaillet.

  4. Posté par pierre-Henri Reymond le

    bon, c’était plus à droite…

  5. Posté par pierre-Henri Reymond le

    Je n’ai fait que survoler l’article. Car d’emblée ces deux lascars me sont sortis par les trous de nez. Je confesse que la lecture de « l’avenir radieux » y est pour quelque chose. Autant que celle d’articles de Jan Marejko, parus dans l’impact il y a 30 ans. Mais pour revenir à ces lascars, l’essentiel de leur analyse tient en une énormité : « le MCG vote plus souvent à gauche »! Donc il ne peut être « ni de droite ni de gauche » concluent les Dupont et Dupond de la science politique !
    Ceci écrit, « le penseur paléolithique » est disponible en librairie.

  6. Posté par jessica le

    Perso ce que je trouve choquant, et pourtant je n’ai lu aucune réaction dans la presse, même pas de la part de M. Stauffer, c’est que M. Poggia ait fait publier qu’il se “distançait ” du MCG qui a fait campagne pour le OUI à l’initiative. Quand on pense que le MCG et M. Poggia en tête, ont fait TOUTE leur propagande avec comme leitmotiv “CONTRE l’excès de frontaliers à Genève”, et que c’est grâce à cette “lutte” que ce parti c’est fait un nom, cela donne une belle idée de la politique. Maintenant qu’il est à Berne, Monsieur Poggia renie les convictions de son parti. MCG faux cul comme tous les autres partis. Une fois élu, il n’y a plus que leurs poches et leurs intérêts persos qui comptent. Ecoeurant.

  7. Posté par Böse Birgitt le

    Ouf! Léman Bleu est une tv privée! Ben moi ds mon coin d’Eden helvétique (là où les montres de luxe poussent ds les champs), qui n’avais jamais pu distinguer vraiment la droite de la gauche, constate qu’auj. elles se radicalisent : ça ne cause + : ça s’engueule pour TOUT… une ambiance de divorce. Qui dit divorce dit amant(e)s…

  8. Posté par Raminagrobis le

    Oui, les journalistes n’existent plus à quelques rares exemplaires près. Il suffit de lire la presse Tamedia pour savoir d’où ils viennent, ces récipiendaires de la pensée unique. Rien que « la grande muette » pour qualifier à de nombreuses reprises notre armée de milice. Une injure de plus contre la Suisse démocratique de la part de ces prescripteurs idéologiques embruxellisés, qui confondent avec celle de leurs pays d’origine. Muette parce que prompte à tout cacher derrière l’alibi « secret défense » comme dans l’affaire Saint-Aubin, peut être aussi l’affaire Dominici et pourquoi pas l’affaire Chevaline… A part les anglicismes à la pelle, pour faire plus intelligent que le lecteur, nous avons aussi droit à cet horrible « fissa » sorti tout droit d’une littérature bas de gamme etc.

  9. Posté par Michel de Rougemont le

    Il est malheureusement bien vrai que de droite libérale il ne reste pas grand-chose dans notre pays. Suite à la fusion radicale-libérale le PLR ne sait plus quel visage avoir, ce qui se vérifie dans sa dégringolade électorale et dans la perte de référendums importants.

    Il est clair que ni l’UDC ni le MCG n’ont vocation de l’incarner, ni par leurs programmes (bien qu’en matière économique il n’y ait pas de grosses divergences) ni par leurs attitudes. Mais j’ose douter qu’ils soient les grands champions du partage, de la fraternité, ou même du sentiment d’appartenance républicaine.

    Mais la droite libérale ne glisse pas vers le “venant d’en haut”, orientée vers le profit de quelques uns, une image de cléricature censitaire ou ploutocratique, ça ce sont ce que ses adversaires [de gauche] lui attribuent comme des mantras, hélas avec de plus en plus de succès car activement relayés par les populismes nationaux-sociaux. On en arrive vite à la dénonciation de l’ennemi de classe.

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