Le « Tagesanzeiger », repris par d’autres médias à sensation, ayant cru bon de biaiser mes propos sur le génocide arménien, il me paraît nécessaire de remettre les choses à leur juste place. À une époque où les médias officiels deviennent de plus en plus monocordes, il est rassurant, grâce à internet, de pouvoir encore disposer d’un espace de libre expression.
1. Je n’ai à aucun moment remis en question les crimes perpétrés contre les Arméniens en 1915. J’ai simplement affirmé que la distinction entre un « génocide » et des « massacres » est une question d’historiens et de juristes et ne saurait être tranchée par un parlement. La Cour européenne des droits de l’homme vient d’ailleurs de le préciser. D’où ma constatation : j’aurais dû m’abstenir lors du vote à ce sujet au parlement Suisse.
2. J’ai fait remarquer au « Tagesanzeiger » que mon opinion subjective à ce sujet ne comptait pas. Au moment du vote, je me suis basé sur l’impression générale que j’avais tirée de certaines lectures de journaux et non pas sur une étude approfondie de sources historiques fiables.
3. Qu’un historien comme M. Dogu Perincek se penche sur ce problème et s’exprime librement à ce sujet est son droit le plus élémentaire dans un Etat démocratique digne de ce nom, quelles que soient les conclusions auxquelles il pourra arriver.
4. Tout cela ne saurait faire oublier qu’en 1915 de nombreux Arméniens ont subi des horreurs innommables et ne remet absolument pas en question les souffrances vécues.
5. Sous peu, une commission d’historiens arméniens et turcs sera convoquée pour traiter de cette question à Zurich sous l’égide de la Suisse, preuve que les historiens n’ont pas encore tranché définitivement la question.
6. À l’heure actuelle, seuls les parlements d’une vingtaine de pays se sont prononcés à ce sujet et la Cour européenne des droits de l’homme vient de leur donner tort.
7. Selon moi, la liberté d’expression est le pilier fondamental de l’Etat de Droit, quelle que soit l’opinion exprimée, pour peu qu’elle ne contrevienne pas à l’atteinte à l’honneur (injure, diffamation) sanctionnée par le code pénal.
J’espère que la présente mise au point permettra au public de réaliser à quel point les médias officiels s’emploient à déformer les propos de leur interlocuteur lorsqu’il s’agit de le discréditer ou de créer à tout prix un « buzz ». Pour ma part, je ne laisserai plus passer la moindre déformation de mes propos sans rectification.
Oskar Freysinger
Conseiller national
Voir encore
Le jeu habile de la Turquie est de relativiser le génocide en le faisant passer pour un simple massacre. Simple parce qu’elle aura beau jeu de prouver que les Arméniens (notamment ceux qui passeront du côté de la Russie) ont aussi tués des Turcs, ce qui fait que les torts sont partagés.
La définition du Larousse du génocide : extermination systématique d’un groupe ethnique
La défnition du massacre : tuerie en grand nombre et avec sauvagerie des êtres sans défense.
Le fait que le massacre ait ciblé très précisément un groupe ethnique ne doit laisser planer aucun doute sur la volonté d’exterminer un groupe déterminé d’individus et de s’approprier leurs richesses.
D’ailleurs, le mot génocide a été pour la 1ere fois utilisé par les juifs pour désigné ce “massacre d’Arméniens”. Si l’on refuse le nom de génocide aux évènements de 1915, on peut dès lors le refuser aux juifs et retirer le mot du dictionnaires.
Attention donc, quand on traite d’un sujet aussi grave, dont la plaie béante prive tout une communauté de la capacité de faire son deuil et de tourner la page, de ne pas se faire, involontairement, le complice d’une manipulation d’état et le relais d’une habile etr perverse campagne de communication des autorités turques. Une étude des archives allemandes de cette période qui viennent de s’ouvrir, permettra, si le doute existe encore, de clarifier la chose et de pouvoir enfin refermer un dossier très sensible.
Je partage votre déception quant au professionnalisme des journalistes. Au vu de leur pouvoir dans le débat public el dans la formation de la connaissance collective, il y aurait lieu de mettre en place un tribunal de l’information apte à juger du respect ou non du code de déontologie.
J’espère que votre droit de réponse soit complet dans les médias officiels.
Le problème, c’est que les journalistes n’ont plus le niveau. Ils n’ont que des réflexes, issus du cerveau reptilien. On leur a dit de mordre OF, ils mordent…
En voyant cette photo d’enfants affamés, je ne peux que la rapprocher de cette photo récente du Temps, où on voit des centaines de personnes, dans une rues où tout est effondré! (le temps, le camps de Yarmouk!), l’homme qui a le pouvoir fini toujours pas être un dictateur, et fini toujours pas massacrer!