Le 18 mai, les Suissesses et les Suisses seront appelés à se prononcer sur plusieurs sujets. Parmi eux, l’interdiction aux pédophiles de travailler avec des enfants. Il convient de se pencher sur le sujet afin de savoir les implications précises de ce vote.
L’initiative prévoit qu’une personne condamnée pour avoir porté atteinte à l’intégrité sexuelle d’un enfant ou d’une personne dépendante sera définitivement privée du droit d’exercer une activité professionnelle ou bénévole avec ces mêmes catégories de personnes.
Les opposants à l’initiative, eux, jugent qu’elle serait «imprécise», «incomplète» et qu’elle irait trop loin. Ils pensent que la loi fédérale sur l’interdiction d’exercer une activité, l’interdiction de contact et l’interdiction géograhique, adoptée par le parlement le 13 décembre 2013 et bientôt en vigueur, est suffisante, voire même plus efficace que l’initiative elle-même.
Il est vrai que cette révision du droit pénal apporte des nouveautés souhaitables et bénéfiques: elle prévoit notamment qu’en plus de l’interdiction de travail, un éloignement géographique pourra être prononcé contre les condamnés. De même, elle clarifie ce qui peut être considéré comme un travail avec enfants et précise jusqu’à quel âge un jeune est considéré comme tel.
Cependant il faut bien se rendre compte d’une chose: tous les avantages de cette loi peuvent être appliqués également avec une acceptation de l’initiative! En effet, en cas de OUI, une loi d’application devra être écrite. Or, si nos autorités pensent que ces mesures sont efficaces aujourd’hui, il n’y a pas de raison de penser qu’elles ne le seraient plus après une éventuelle acceptation de l’initiative populaire!
Il est donc faux de dire que la dernière révision va plus loin que l’initiative, la rendant inutile, car toutes les lacunes qu’elle permet de combler pourront l’être au moyen de la loi d’application. Mais alors, quelles différences demeurent entre l’initiative et le système actuel?
La seule différence majeure entre les deux, c’est que l’initiative prévoit que les pédophiles se verront interdire à vie de travailler avec des enfants, alors que la loi récemment votée ne prévoit que des interdictions allant de 1 à 10 ans (pouvant parfois, et sous des conditions très restrictives, être prolongées par tranches de 5 ans pour une durée indéterminée).
Les opposants à l’initiative partent du principe qu’il est possible d’établir pendant combien de temps un condamné reste dangereux, et de ne lui interdire de travailler au contact d’enfants que durant ce laps de temps. C’est évidemment faux, personne sur Terre n’est capable de telles prévisions.
Le seul moyen de s’assurer qu’un individu qui a été jugé puis condamné pour les actes abominables concernés par l’initiative ne sera plus actif, dans le cadre professionnel ou non, auprès d’enfants et de personnes dépendantes est de voter OUI le 18 mai. C’est une sécurité nécessaire qui, c’est une certitude, permettra de sauver des vies.
Yohan Ziehli
http://yohanziehli.com/
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Pourquoi ne pas demander à cohn bendit son avis sur ce SUJET, lui qui le donne sans qu’on le lui demande, je sais pas moi, comme ça par hasard!
C’est l’évidence même ! Il est impensable de laisser des enfants avec une telle épée de Damoclès au-dessus de la tête !Il y a des risques que nous n’avons pas le droit de courir.