Edouard Gentaz, professeur de psychologie du développement à l’Université de Genève, et Pascal Roman, professeur de psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse à l’Université de Lausanne, responsable de la Consultation de l’enfant et de l’adolescent, dans Le Temps du jour:
"Il n’y a pas de souci particulier à ce que l’enfant rencontre la nudité, y compris celle des adultes: elle n’est pas problématique en soi, à partir du moment où l’enfant a la possibilité de s’y soustraire si ça le met en difficulté."
Il n'y a plus qu'à espérer qu'il coure très vite.
Le but de ce genre d'article est, bien évidemment, de semer la confusion sur les repères essentiels en arrachant à de grands spécialistes reconnus des bribes de conviction selon lesquelles les apprentissages de la pudeur et du respect de sa propre intégrité sexuelle ne pourraient se faire que dans une cellule familiale strictement naturiste.
C'est la gêne engendrée par une confrontation forcée qui devrait provoquer le recours à la pudeur:
"Il faut que l’enfant puisse se protéger de la nudité de l’adulte si tel est son besoin et, d’autre part, qu’il apprenne, à un certain moment de son développement, à protéger sa propre nudité du regard de l’adulte. C’est l’apprentissage de la pudeur. Celui-ci repose aussi sur la capacité des adultes à évaluer le besoin de l’enfant – qui, à un moment donné, peut consister pour les parents à ne plus se montrer nus devant lui."
Et si, plutôt que de fracturer la conscience infantile, on la laissait croître à l'abri de toute forme d'agression, dans une forme de croissance douce où le dialogue remplacerait le choc des images. Et si l'acquisition de tout ce qui fait que l'enfant cherche à se protéger ne se faisait ni dans la provocation ni dans la contrainte. Et si la cellule familial était, en fin de compte, le lieu premier de la protection de l'enfance. Plutôt que de mettre un enfant dans une situation dont il pourrait ne pas vouloir, de le plonger dans les affres d'une contestation de l'attitude de ses parents qu'il devrait synthétiser et formuler tout seul à l'encontre de ceux qui forgent ses notions de norms, pourquoi ne pas lui offrir un abri, libre de toute confrontation directe, d'où il pourrait prendre appui pour, un jour, prendre son envol ?
Edouard Gentaz ne veut pas contraindre les parents à se dénuder devant leurs enfants, il a raison. Nos deux intervenants devraient peser toutefois le poids de leur influence. Dans une famille qui est, malheureusement, souvent, la première scène d'abus contre l'enfance, un appel à un peu plus de prudence ne coûte rien et peut rapporter beaucoup. La permissivité sans discernement ("il n’y a pas de «bonne conduite»") n'est certainement pas le chemin de la prudence.
Une position qui se comprend d'autant moins que Pascal Roman reconnaît le lien possible entre spectacle de la nudité et représentation de la sexualité chez l'enfant:
"Même s’il est dans un état d’immaturité par rapport à la sexualité génitale, l’enfant n’est pas pour autant complètement à côté de la sexualité. Même si les images de Tous à poil! ne sont pas des scènes sexuelles, les enfants peuvent néanmoins y projeter quelque chose de l’ordre de la sexualité [...]"
Le discours scientifique, enfin, ne saurait affranchir de la raison, il y a des formules qui sont particulièrement peu heureuses et semblent brosser un horizon de la destinée sexuelle de l'enfant dont personne, s'il en prend conscience, ne peut vouloir réaliser les desseins sur cette terre:
"La sexualité, ça les concerne: ils sont nés de la sexualité, et ils rencontrent des parents qui, même s’ils ne les exposent pas à leur sexualité, peuvent manifester un désir mutuel que les enfants perçoivent…"
Le "tabou" de l'inceste à l'agenda ?
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Je ne sais si vous l’avez reçu… Ci-dessus, un site parodique que je trouve terriblement bien fait sur cette sordide affaire.
Je vous suggère ce site parodique, qui nous fait rire de cette affaire pas drôle du tout…
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