UE. Pères de l’idée européenne, revenez ils sont devenus fous!

Uli Windisch
Rédacteur en chef
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Les rapports entre la Suisse et l’UE sont en crise à la suite de l’acceptation de la votation « Contre l’immigration de masse » le 9 février 2014.
Les réactions de l’UE sont celles de politico-techno-bureaucrates et non celles de grands personnages historiques ayant une vision politique à long terme et dotés d’une envergure et force que nécessitent des projets politiques visant à construire une vraie Europe des patries et des peuples réussissant à coordonner, enrichir et à faire fructifier Unité et Diversités. Cela sur la base des valeurs propres aux pays européens depuis des siècles.
Napoléon 1er en 1815, de mémoire : « Je voulais dompter l’Europe par la violence. Aujourd’hui, il me faut la convaincre par les idées ».

 

Les rapports entre la Suisse et l’UE sont en crise à la suite de l’acceptation de la votation « Contre l’immigration de masse » le 9 février 2014.

Toute crise est anxiogène, mais une crise est aussi un puissant révélateur de dimensions latentes des réalités concernées ;  un signe avant-coureur, un détonateur d’une série de réactions en chaîne dont on ne sait pas toujours quelle en sera l’issue. Il n’y a que trois possibilités : un retour au statu quo ante, une régression ou dans les cas les plus prometteurs une progression dans la situation concernée.

Pour l’instant on se trouve clairement dans une phase de régression. Le vote a créé un choc d’autant plus grand qu’il était inattendu, cela d’autant plus que les sondages ne lui donnaient aucune chance d’être accepté encore quelques jours avant le vote.

L’UE a réagit immédiatement, hypocritement, et de manière peu politique en répétant en boucle : Nos principes sont intangibles ; les 4 libertés et surtout la libre circulation des personnes, que la Suisse viendrait d’enfreindre avec son vote. En précisant : « même si nous respectons le vote d’un peuple souverain », ou à peu près cela. Les accords bilatéraux forment un tout, si un accord tombe tous les autres aussi, etc., etc.

Les réactions de l'UE sont celles de politico-techno-bureaucrates et non celles de grands personnages historiques ayant une vision politique à long terme et dotés d’une envergure et force  que nécessitent  des projets politiques visant à construire une vraie Europe des patries et des peuples réussissant à coordonner, enrichir et à faire fructifier Unité et Diversités. Cela sur la base des valeurs propres aux pays européens depuis des siècles.

Il était certainement  pertinent de commencer par le charbon et l’acier il y a près de 60 ans !

Invoquer une libre circulation à atteindre en quelques années est la preuve d’une immaturité politique certaine, propre à des bureaucrates sans véritable expérience et culture historique profonde. Attitude en plus très dangereuse. Les différences de niveau de développement économique entre les pays sont telles qu’une liberté de circulation absolue et totale ne peut qu’entraîner d’autres catastrophes. Un exemple d’irresponsabilité aussi. C’est comme si on nous disait que le principe d’une vaste société égalitaire, idéale, socialiste ou autre est inévitable, intangible et ne peut souffrir aucune nuance, adaptation et débat.

Connaît-on un grand texte fondamental de référence sur ce que pourrait devenir l’Europe comme modèle de société et de civilisation de la part de l’un de ces dirigeants actuels de l’EU ? Ils devraient relire Denis de Rougemont et tant d’autres grands auteurs.

Si l’UE a réagi si vite et si fort c’est en réalité parce que c’est elle-même qui a peur ; elle se sent maintenant menacée, contestée, en situation de pouvoir non légitimé. L’UE n’est pas aimée, et de moins en moins, sauf par ceux, minoritaires, qui y voient quelques avantages économiques, souvent aussi personnels. Elle craint comme la peste les élections à venir en mai 2014. Les mouvements anti-UE deviennent de plus en plus nombreux et puissants et leurs discours politiques particulièrement virulents. Ces bureaucrates non élus doivent certainement se demander si leur pouvoir n’est pas entrain de vaciller. Quant à se remettre en cause, et être capable de conjuguer avancement d’un projet réellement politique et adaptation aux réalités, c’est autre chose !

Napoléon 1er en 1815, de mémoire : « Je voulais dompter l’Europe par la violence. Aujourd’hui, il me faut la convaincre par les idées ».

Du côté suisse, l’affolement, la crise, la déception et la rancœur d’une grande partie de ceux qui voulaient absolument un NON et qui pensaient être seuls dans le vrai, ont révélé autre chose : la misère intellectuelle et politique de nombre de responsables politiques, de chercheurs, d’universitaires et bien entendu de journalistes, surtout à gauche. Pour une fois, cependant, certains journalistes de gauche ont été tellement surpris de certaines réactions blessantes envers la Suisse de la part de leurs collègues étrangers, qu’ils en sont même venus à être vexés et à laisser transparaître quelque fibre patriotique. Une fois n’est pas coutume et il en aura fallu pour cela.

Mais le pire a certainement été la réactivation générale de l’anti-suissisme primaire, de la fameuse autoflagellation, du mea culpa général, courants qui vont toujours de pair avec un dénigrement de ceux qui ne suivent pas inconditionnellement ceux qui sont dans le vrai, qui savent et qui sont prêts à voler dans les bras, sans condition, d’une UE encore enviée et adulée par eux seuls. Impatients sans doute de profiter de la  « montée vers Bruxelles », comme on montait à Paris autrefois. En temps de guerre on parlerait de trahison, alors qu’ils se prennent pour des héros et perçoivent les vrais vainqueurs comme des bouseux attardés du bonnet, recroquevillés, tournés vers le passé, victime d’un patriotisme attardé. Le plus grave : que certains aient pu aller jusqu’à proposer le renoncement à la démocratie directe alors qu’elle est de plus en plus enviée, surtout dans les pays de l’UE. Cette crise révèle donc que ces courants et cette misère et bêtise intellectuelles et politiques peuvent resurgir à tout moment.

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Maintenant il n’y a que deux attitudes politiques possibles face à cette volonté infantile et suicidaire ( oui l’attitude suicidaire est du côté de l’UE et non de la Suisse, on parie ? ) de punir la Suisse :

-une attitude politique officielle qui sera celle des autorités politiques et de la diplomatie qui faire le travail nécessaire pour expliquer, expliquer encore, par tous les moyens possibles, moyens  qui n’ont pas nécessairement besoin d’être tous connus du grand public. Cette politique est d’ailleurs déjà encours et porte ses premiers fruits malgré les esprits chagrins qui auraient souhaité une longue phase de punition de notre pays !

- l’autre attitude doit venir de tout ce que la Suisse compte comme esprits conscients des atouts de la Suisse, atouts qu’il s’agit de montrer, inventorier, mettre en valeur, sans arrogance mais sans gêne non plus. Faire ressortir aussi tout ce que la Suisse offre aux pays européens et à bien d’autres encore. Cela suppose évidemment une attitude diamétralement opposée à l’obsession et à la frénésie maladive des autoflagellateurs masochistes créateurs d’effets pervers ; ces derniers révulsent davantage encore ceux qui sont exemplaires dans leur comportement démocratique aussi bien quand ils sont pris comme modèle ou comme repoussoir. Ne féliciter les citoyens suisses que quand ils votent comme le veulent les bien-pensants est une autre attitude politique misérable

Malheureusement ces autoflagellateurs et critiques des vrais démocrates atteignent un niveau de surreprésentation dans l’espace médiatico-politique qui dépasse l’entendement.

Raison de plus de se battre à la fois contre eux et pour la Suisse.

Signalons juste 1 ou 2 exemples de caractéristiques de la Suisse à pointer et à mettre en valeur. Aucun Suisse ne refuse de payer, cher d’ailleurs, en traversant le tunnel du Mont-Blanc. Et si les citoyens suisses créaient toutes sortes d’événements chocs et spectaculaires en faisant payer les tunnels sous les Alpes par l’UE ( si ma mémoire est bonne l’UE l’avait d’ailleurs proposé, avec des dizaines de milliards à l’appui, mais la Suisse officielle avait refusé !) ; faire payer aussi les passages actuels, très chers uniquement pour les ressortissants de l’UE.

Idem pour les camions qui traversent notre pays par millions. Si on les bloquait tant qu’on nous boycotte ?  Une belle coupure d’électricité aux pires moments ? En réponse par exemple à l’exclusion -infondée- d’Erasmus et des programmes de recherche, etc., etc.  On pourrait menacer de renvoyer les dizaines de milliers d’étudiants qui viennent profiter de nos meilleures universités, si on veut vraiment bloquer les nôtres. Idem pour les frontaliers. Des dizaines d’autres exemples et cas existent et sont à trouver. Mais qui osera ? Nos ancêtres n’auraient pas hésité. En sommes-nous encore dignes ?

A vos imaginations citoyens ! Bref, répondre à la bêtise par la bêtise. Juste pour bien la signifier. Signe envoyé : nous aimerions éviter de descendre à votre niveau.

Devenons menaçants, juste pour qu’on arrête de jouer aux baillis étrangers avec nous. A une époque médiatique comme la nôtre,  il faut agir de manière spectaculaire, peut-être en prenant exemple chez Greenpeace !

Tout cela en guise d’avertissement,  pour montrer que nous ne sommes pas démunis si on nous cherche, que les dépendances ne sont pas à sens unique.

Ce serait certes tomber au même niveau que la médiocrité de ces pouvoirs arbitraires et non élus. Mais ce serait aussi montrer que l’Europe vaut mieux que cela et qu’il s’agit d’élever ce niveau.

Montrons surtout concrètement, dans tous les domaines, ce que nous offrons et pouvons offrir

C’est aussi une propriété des crises que de faire prendre conscience de l’essentiel à côté de la veine agitation, de la médiocrité et du ridicule.

Pères fondateurs du projet d’une grande, vraie et riche civilisation européenne, revenez ils sont devenus fous !

A chacun son travail : celui des autorités et de la diplomatie est en marche. Ne les laissons pas seuls, cela d’autant plus que les moyens existent, si nous en sommes encore capables. Elles ne pourront qu’en profiter, indirectement, même si elles devront prendre leur distance.

C’est de bonne guerre si on veut gagner la guerre car cette dernière nous a bien été déclarée.

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Uli Windisch, 23 février 2014

 

 

 

 

 

 

19 commentaires

  1. Posté par M.T le

    Les qui ? quoi ?
    Les fondateurs de ce truc nommé UE ne sont pas de ce continent, leur ancêtres l’étaient.
    Aussi, l’unité vient après la diversité et non pas avant. Le premier est impossible sans le deuxième. Dîtes le !

  2. Posté par Michel de Rougemont le

    @JeanDa
    Confusion habituelle à propos des institutions européennes. Le Conseil est le fondateur et maître. Il est formé par les chefs de gouvernement des 28 états membres et ses décisions sont prises à l’unanimité (pour les sujets institutionnels importants, pour les sujets plus techniques de mise en œuvre c’est la majorité qualifiée qui suffit). Sans l’aval du Conseil rien ne passe!
    Certains euro-turbos aimeraient bien que ce soit la Commission qui ait tout le pouvoir mais dans l’état actuel de l’Union ce n’est pas le cas.
    Tous ceux qui se plaignent de “Bruxelles” doivent chercher la source de leurs malheurs chez leurs dirigeants nationaux d’abord (mais ceux-ci sont souvent bien contents de se défausser sur “Bruxelles”).
    Pour négocier avec l’Europe il y a d’abord 28 numéros de téléphone à composer avant de ensuite conclure avec la Commission.

  3. Posté par Marie-France Oberson le

    13 h 30 ce jour. Radio France Inter ; émission “La marche de l’Histoire” sujet :
    “Suisse, le cas Blocher”
    Lorsque j’ai entendu la bande annonce à midi , je pensais que Blocher serait au micro… Ben..on peut rêver !
    France Inter interroge .. Joelle Kuntz de “l’excellent journal Le Temps “ dixit l’animateur.
    Ce que j’en ai retenu par la voix douce et mielleuse de la démolisseuse de service:
    -Blocher qui veut être à la fois dehors et dedans serait donc un schizophrène.
    -Il a une vision nostalgique et passéiste de la Suisse éloignée des remous , de la violence du monde , mais c’est un milliardaire (fallait pas oublier de le dire)ne s’interdisant pas de créer des dizaines d’entreprises à l’étranger dont en Chine qui l’enrichissent..(?)
    -D’ailleurs son passéisme se traduit dans les choix des tableaux qui ornent les murs de sa maison à Zurich : Anker, Adler , alors que la vraie Suisse d’aujourd’hui, ouverte moderne c’est Pipilotti Rist.
    -Gloire à Delamuraz qui avait une véritable vision d’avenir pour la Suisse ouverte etc…etc..
    -On entend une scène du fameux film sur Blocher “L’expérience Blocher” dans laquelle on entend ce dernier chanter à cappella devant son public une chanson en suisse allemand et dans laquelle , selon la traductrice Kuntz, il dit à Dieu qu’il veut prendre sa place.
    J’ai vu le film sur Blocher mais je n’ai jamais entendu ce passage.(?)
    -Il est question bien entendu du vote sur les minarets et l’affiche des moutons noirs où l’on entend – pas trop longtemps quand même on n’est pas là pour la défense du schizophrène – Yvan Perrin s’exprimer sur cette affiche lors de cette votation.
    En réalité Mme Kuntz était là, en même temps que démolir Blocher -et les idiots qui le suivent, – pour faire la promotion de ses livres : “La Suisse ou le génie de la dépendance” et “Histoire suisse en un clin d’oeil ”
    Peut-elle a-t-elle un peu de peine à les vendre en Suisse. ?
    Enfin quoi, 30 mn où avoir une kalachnikov aurait fait mon bonheur !

    Je pense que l’on va pouvoir écouter cette émission sur Internet.

  4. Posté par Marie-France Oberson le

    @François.
    Un grand nombre de Suisses ne connaissent pas leur chance d’être suisses. Ce sont des enfats gâtés. qui pensent que l’herbe est plus verte à côté.
    Mais je pense que les Suisses “de souche” sont habités par le syndrome-ou le complexe- du survivant.
    Personnellement , d’origine française, j’ai la chance d’être devenue suisse par mariage. Et je suis fière de mon passeport suisse que j’emporte partout où je vais hors de nos frontières.
    Une suggestion : proposez à Myret Zaki du magazine “Bilan” d’échanger son passeport suisse contre le vôtre ( voir le dernier Bilan et le billet y relatif dans ce blog !)

  5. Posté par JeanDa le

    @Michel de Rougemont :
    “[…] la Commission est aux ordres du Conseil, et le Conseil c’est 28 états souverains”
    Erreur : La commission c’est LE souverain de 28 états qui, s’y étant soumis, ne sont PLUS souverains ! D’ailleurs la commission voudrait effacer les nations. CQFD

  6. Posté par Lafayette le

    Et oui si la Corse était restée italienne, Napoléon n’aurait pas eu la libre circulation qui l’a amené à mettre l’Europe en guerre. Comme quoi on recommence les mêmes bêtises, sans savoir pourquoi.

  7. Posté par François le

    J’ai lu dans la presse Suisse qu’il y a des citoyens Suisses qui ont honte d’être Suisses !
    Etant Français de souche de par mon père et Suisse de par ma mère (qui a renoncé à sa nationalité en se mariant avec un Français entre les 2 guerres), j’échangerais volontiers ma nationalité française avec celle d’un Suisse honteux !

  8. Posté par Marie-France Oberson le

    @M. de Rougemont :
    “L’UE parait être un monstre mais il faut bien y voir aussi certains aspects positifs, surtout le maintien de la paix dans un continent pour une période inégalée dans l’histoire.”
    ……………………………………
    Ce n’est pas la construction européenne qui a permis la paix ces 60 dernières années, mais l’absence d’enjeu : richesses naturelles, ressources d’énergie qui étaient jusqu’alors le charbon (houille, anthracite et autres).
    La création de la CECA en est la preuve.; la CECA qui d’ailleurs favorisa l’Allemagne (les USA ont largement contribué à ce traité!)
    Et autre preuve : depuis l’abandon du charbon , les conflits se sont déplacés en même temps que ce sont déplacées les nouvelles sources d’énergie.
    Voir ce qu’il se passe au Moyen-Orient , en Afrique (Mali entre autre dont le sous-sol regorge de richesses, parmi les plus importantes du continent noir). et aujourd’hui en Europe même (je parle du Continent) autour de la Caspienne. Qui tire les ficelles et pourquoi ?
    Il faut se rappeler que le charbon a été le marqueur de la révolution industrielle du XIXè siècle et de son développement économique. Il était donc très convoité comme aujourd’hui le sont le pétrole ,le gaz, l’uranium et autres “terres rares”.
    En Yougoslavie, il faut être bien naïf pour croire que la guerre a été faite aux Serbes pour porter secours aux Kosovars , comme il faut être bien naïf pour croire que l’envoi de troupes françaises au Mali était de porter secours aux Maliens !
    Il n’y a plus de guerre en UE ? Mais la guerre civile couve – ce qui est bien pire-exacerbée par la construction même de cette UE ,son manque de démocratie son mépris des peuples qui la composent.

  9. Posté par Michel de Rougemont le

    L’UE parait être un monstre mais il faut bien y voir aussi certains aspects positifs, surtout le maintien de la paix dans un continent pour une période inégalée dans l’histoire.
    Le principe même de la libre circulation des biens, des capitaux et bien sûr des personnes est en soi un élément essentiel pour qu’elle se développe au delà d’une agence de normalisation et d’une zone de libre échange. Sans le dire trop explicitement un montage s’est fait en opposition aux états-nations mais, ironiquement, avec leur total soutien (unanimité du Conseil). L’épisode de la constitution européenne avec l’escamotage des votes référendaires négatifs et la pirouette du traité de Lisbonne montrent que la décision politique d’une plus grande intégration de l’union n’a pas vraiment fait l’objet d’un débat démocratique. C’est le déficit que l’on ressent depuis la Suisse et qui fait q’une adhésion est aujourd’hui impensable.
    On peut comprendre que la votation en Suisse, non-membre de l’UE, dérange ces projets, d’autant plus que les populismes nationalistes jouissent d’une opinion protestataire forte (mais pas vraiment majoritaire) dans plusieurs pays (A, F, B, NL, UK). La nervosité des “artisans de l’Europe” explique certaines de leurs réactions à fleur de peau. Au moment où pour sortir de la crise de l’euro ils ont besoin d’un renforcement institutionnel le signal donné par le vote en Suisse les inquiète. Par contre lorsque les capitales sont consultées, Berlin en premier, on voit émerger des approches plus pragmatiques, voire même conciliantes. (mais pas en France car ce sont des dogmatiques avant d’être des hommes d’état). Ce serait un bien mauvais conseil pour la Suisse d’essayer de jouer les matamores vis à vis de Bruxelles car ce n’est pas là que se prennent les décisions car la Commission est aux ordres du Conseil, et le Conseil c’est 28 états souverains. C’est un problème pour la construction européenne: il suffit d’un dissentiment pour bloquer le tout. Pour la Suisse c’est un avantage; ça devrait donc être jouable, ni agréable ni facile, mais jouable.

  10. Posté par JeanDa le

    D’accord dans les grandes lignes avec Mme Oberson.
    Cependant, je pense également que la Suisse pourrait pâtir de ce vote de rupture, c’est normal, je l’accepte. Les négociations seront ardues surtout au vu du monstre technocratique et tyrannique qui se trouve en face. Je veux parler de la commission européenne (la bande à Barroso et Reding) qui de plus, a très peur de ne plus pouvoir tout contrôler à l’avenir si la Suisse entame ses certitudes.
    Mais nous ne pouvons pas nous passer de l’Europe (je ne parle pas de l’UE), pas plus que nos voisins ne peuvent facilement se passer de nous.
    Cependant, entre d’une part une vie plus difficile que nous contrôlons encore un peu et, d’autre part, une excellente santé financière à court terme mais à l’avenir balisé de bombes à retardement (que tous les anti-oui ne veulent pas voir), sous le joug absolu d’un monstre dont nous aurions par avance à accepter tous les caprices, à reprendre systématiquement toutes les lois aussi absurdes qu’elles soient, en renonçant à notre capacité d’auto-détermination, mon choix est fait.
    On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, mais on ne nous privera pas des deux !

    D’autre part, si la situation économique de la Suisse se dégradait un peu (ce qui n’est pas encore prouvé), peut-être que notre pays y perdrait un peu de son attractivité pour les migrants (…), peut-être que son francs perdrait un peu de valeur, favorisant ainsi nos exportations …
    Bref, je suis convaincu qu’entre deux mauvais choix, nous avons opté pour le moins catastrophique. Il n’y en avait pas de bon.

  11. Posté par Fleury Huguette-Camille le

    Oh oui, Mr Windisch, c’est l’overdose de cette Kommendatur Bruxelloise qui conduit les peuples européens dans une impasse politique, économique, sociale et morale d’une ampleur historique (paroles de François Asselineau). C’est l’overdose de leurs menaces et application de sanctions stupides – improductives divisant notre peuple. Qu’ils aillent se faire cuire un oeuf, on ne veut plus de cette basse-cour..
    Il y a certes plusieurs plans d’attaque. Pour les députés européens euroceptiques, et vu de l’intérieur du mastodonte, un petit séisme en préparation au rendez-vous des 22-25.5.14. Néanmoins, ne nous faisons pas grande illusion, il n’y aura pas de mise à mort.
    Il pourrait être intéressant de contre-attaquer de l’extérieur. CE SONT DES REVES QUE NAISSE LA REALITE. Dans cette perspective l’on peut imaginer la création d’un mouvement national pour une Union des Nations Européennes Souveraines, ratissant large de gauche à droite voire même apolitique. Le temps est propice.. et l’émulation sans suivra..Après tout, de quelle manière le citoyen suisse et européen, peut-il s’exprimer sinon par délégation de pouvoir..Un premier pied de nez à Bruxelles et à nos compatriotes europhiles.. Dans ce vivier, si la situation l’exige pourquoi pas des opérations coup-de-poing, “Opérations Edelweiss”. Ne restons pas dans la défensive, passons décidément, allégrement courageusement à l’offensive… Qu’en pensez-vous?

  12. Posté par Marie-France Oberson le

    @M. Delachaux :
    “faut-il rappeler que la décision du 9 février concernait l’avenir de la Suisse et de sa prospérité et uniquement de cela, pas de l’anéantissement de l’UE !
    La seule question qui vaille ici est celle de savoir si cette décision était dans l’intérêt de la Suisse et seulement de cela, aucunement d’une opération punitive dirigée contre l’UE.”

    Mais qui vous a parlé de l’anéantissement de l’UE ou d’une opération punitive dirigée contre elle dans cette votation?
    Et si vous aviez la décence de ne pas nous prendre pour des demeurés qui n’ont rien compris !
    A l’évidence c’est vous qui n’avez rien compris!
    On peut signer des accords mais il n’est pas interdit de revenir sur ces accords lorsque la donne change. Les accords, comme les lois ne sont pas immuables; on est en droit de les modifier, de les annuler lorsqu’ils ne sont plus conformes à l’évolution ou au changement de la conjoncture.

  13. Posté par JPhilippe le

    Pour ceux qui vivent encore dans l’illusion que l’Union Européenne est un projet européen, il serait utile de faire une petite séance de rééducation sur le site de François Asselineau.

  14. Posté par Numa Delachaux le

    @ Marie-France Oberson
    “Vous employez les mêmes termes que les pisses-vinaigre au lendemain du 6 déc. 92. ”
    Passons sur le terme de “pisse-vinaigre” et venons-en à l’essentiel.
    Personne ne peut contester que la décision du 9 février déstabilise totalement nos relations avec l’UE, ni qu’elle s’apparente à un crépuscule sur une mer de brouillard, c’est dire un horizon suisse ouvert sur une très grande incertitude.
    Les seuls arguments que nous servent les vainqueurs du 9 février sortent tout droit de la boîte à malices du Dr Coué : ne vous inquiétez pas, tout va bien, nous sommes les meilleurs, l’UE et ses composantes sont des incapables, etc. Sauf qu’ils oublient l’essentiel : l’UE est et restera, de loin, notre principal partenaire économique. Ils oublient que la Suisse restera au centre géographique de l’Europe, entourée de voisins, tous membres de l’UE (Principauté du Liechtenstein exceptée), que ce voisinage géographique ne changera pas dans le futur, et qu’il vaudrait mieux pour les deux partenaires, que ces relations économiques et de bon voisinage perdurent.

    J’entends ici les contempteurs de l’UE et de ses pays membres, mais faut-il rappeler que la décision du 9 février concernait l’avenir de la Suisse et de sa prospérité et uniquement de cela, pas de l’anéantissement de l’UE !
    La seule question qui vaille ici est celle de savoir si cette décision était dans l’intérêt de la Suisse et seulement de cela, aucunement d’une opération punitive dirigée contre l’UE.
    Par son approche cohérente dans ses relations avec l’UE, la Suisse disposait d’une certaine crédibilité auprès de notre principal partenaire économique. Faut-il rappeler que le peuple suisse a démocratiquement accepté les « Accords bilatéraux I avec l’UE », par 67,2 % des voix, le 21 mai 2000. Or aujourd’hui on décide unilatéralement de dénoncer les “ALCP” qui en constituent l’essentiel. Dans ces conditions comment voulez-vous que nous conservions un semblant de crédibilité ? Imaginez-vous seulement la marge de manœuvres du Conseil fédéral entre l’enclume de l’UE et le marteau des initiants ?
    Je ne conteste pas les effets néfastes de la libre circulation, mais suis persuadé que nous n’avions pas, et de loin, épuisé toutes les solutions pour les combattre. J’évoque notamment les “mesures d’accompagnement”, des mesures que Christoph Blocher jugeait inutiles dès le 10 février déjà. On voit bien là qu’elles sont les véritables motivations de votre mentor, celles de disposer d’une main d’oeuvre soumise et sans protection et peu lui importe que cette main d’oeuvre soit étrangère.

    Je ne conteste pas davantage les chiffres que vous avancez, sauf que ce n’est pas la décision du 6 décembre 1992 qui a consolidé notre prospérité, mais bien les “Accords bilatéraux” mis en oeuvre en 2002. Entre 1992 et 2002, la croissance économique de la Suisse était atone comparativement à celle de l’UE, la comparaison des PIB respectifs en témoigne. Mais le problème ne se situe pas à ce niveau, mais à celui de la crédibilité politique de la Suisse, notamment dans sa marge de manœuvre dans les négociations qui promettent d’ores et déjà d’être très compliquées.

    Aujourd’hui le mal est fait, reste à réparer les pots cassés par des apprentis sorciers en mal d’émotions fortes.
    On a giflé l’UE, mais la jubilation passée se pose la question essentielle : que fait-on concrètement de cette “victoire à la Pyrrhus” ?

  15. Posté par Marie-France Oberson le

    @Numa Delachaux
    “réparation des dégâts, car dégâts il y aura forcément”
    Vous employez les mêmes termes que les pisses-vinaigre au lendemain du 6 déc. 92. Voilà 20 ans qu’on nous les brise avec ces prévisions apocalyptiques ! Mare, et marre !
    Oui, franchement, on en a marre. Non seulement l’apocalypse annoncée n’a pas eu lieue mais encore notre pays s’en est mieux sortie que nos voisins.
    Oui, notre pays se porte bien. Mais il faut savoir jusqu’où aller dans la croissance .
    Je me souviens d’une phrase tenue par G.A. Chevallaz :“Tout système poussé à l’excès finit par s’autodétruire”
    Nous risquons des sanctions de l’UE ? Et pourquoi pas un embargo ?
    Franchement, vu l’état dans lequel l’UE se trouve peut-elle se le permettre?
    Je rappelle, ou je vous l’apprends ,que l’UE dans ses échanges commerciaux avec la planète est déficitaire à hauteur de 13,2 milliards d’euros par année- la France seule est déficitaire à hauteur de 39 milliards d’euros;(source : Eurostat ) les guignols qui la gouvernent peuvent bien nous donner des leçons ! Le seul pays avec lequel l’UE dans son ensemble “fait son beurre” c’est la Suisse . En effet, sa balance commerciale dans ses échanges avec notre pays est “excédentaire” d’environ 45 milliards de nos francs par année. (source : Economiesuisse) Et nous somme son 2ème client après les USA !
    De plus , avec les 250’000 frontaliers à environ 4’000 francs de moyenne de salaire chacun par mois, je vous laisse calculer la manne qu’ils rapportent à l’UE chaque année. Que l’on ne vienne pas me dire que les travailleurs étrangers n’enrichissent que la Suisse ! Combien de chômeurs potentiels dans l’UE parmi ces frontaliers ! Oui, nous avons besoin d el’UE , mais je crois que cette dernière a encore plus besoin de nous.
    Autre chose.
    M. Valls, vous savez, l’un de ces nuls qui gouvernent la France et qui nous donnent des leçons, a déclaré que “Le vote suisse est un signe inquiétant de repli sur soi”.
    Non seulement Valls est nul mais en plus il a la mémoire qui flanche.
    Ils ne se souvient pas et malheureusement personne n’a su lui rafraîchir la mémoire et lui rappeler que lors des primaires socialistes a la présidentielle, en sept. 2011, un des thèmes de sa campagne était… les quotas à l’immigration !!
    “Ces quotas, disait-il, seraient déterminés en fonction de nos capacités d’accueil” .
    Mais il faut être honnête.Certainement pour s’assurer une porte de sortie au cas où…. il a rajouté, après avoir critiqué notre vote que “La Suisse accueille en proportion de sa population cinq fois plus d’étrangers que la France . C’est le pays le plus ouvert en flux migratoire, de l’OCDE. Cette situation n’est en rien comparable à la nôtre”

  16. Posté par anthony le

    Comme européen je constate le fossé. Refuser les croates comme européens parce que de seconde zone vu votre votation, normal. Une réaction politique européenne, c’est que des technocrates 🙂

  17. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Pères de l’idée européenne, dites-vous? Et vous mentionnez Denis de Rougemont. Dont j’ai lu un livre à propos de l’Europe. Le seul souvenir que j’en garde est qu’il ne m’a pas enthousiasmé. Il est vrai que cela date de 30 ans. Il n’a donc laissé de marque ni dans mon cœur, ni dans mon intelligence.
    « Pères », dites-vous! Pourquoi diable n’évoque-t-on pas ici de mère? Il n’y a point de ruse dans ma question. Je pourrais aussi bien demander pourquoi Dieu n’a pas de femme. Aucune somme théologique ou philosophique ne répondra à ces questions enfantines. Je les laisse donc de côté, les gardant par devers moi.
    Je reviens sur « l’idée » européenne. Elle était bonne. Belle est bonne comme le projet d’être « comme Dieu ». Après tout, n’est-ce pas un bel et bon idéal, que d’être comme Dieu? À moins que ce ne soit que l’expression d’une volonté d’être égal? Ou supérieur?
    Une fois plus, je reviens sur la Bible, la genèse. Pour attirer votre attention sur le détail de taille ! Il y avait un interdit : « de cet arbre tu ne mangeras point »! Ce qui, entre nous soit dit, implique un « mais »! Puisque, « de tous les arbres tout alimenteras ». Passons là-dessus. Vos propos et d’orienter votre regard sur le fait que le fruit fut l’objet de la convoitise, ce qui est un paradoxe. Car la convoitise portait sur un résultat. Ce qu’est le fruit! Autrement dit ils ont mangé le résultat. Et cela, on peut s’efforcer de le fourguer dans la laïcité tant que l’on veut, produit à son tour un résultat amer et décevant. Nul n’y peut échapper.
    Voyez-vous, quelles que soient les qualités de votre but, elles ne sont pas les seules références. Car, en fin de compte, nul ne peut sacrifier l’arbre au bénéfice du fruit.

  18. Posté par Numa Delachaux le

    ” Du côté suisse, l’affolement, la crise, la déception et la rancœur d’une grande partie de ceux qui voulaient absolument un NON et qui pensaient être seuls dans le vrai, …”
    La déception oui, la rancœur non !
    L’heure est à la réflexion, à l’apaisement, au raffermissement de la cohésion confédérale et à la réparation des dégâts, car dégâts il y aura forcément. Il n’est donc nul besoin de souffler sur les braises !

  19. Posté par Olivier le

    Tellement d’accord avec vous ! Il serait temps de se défendre face à ces technocrates….

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