Voici un énième dossier noir ou livre noir sur un sujet réel de préoccupation.
Il est écrit par Serge Lebigot, président de l'association Parents contre la drogue.
Tout parent, digne de ce nom, ne peut que s'intéresser au problème de la drogue, sous quelque forme qu'elle soit, parce que non seulement une drogue est un produit toxique mais aussi parce que, la plupart du temps, elle rend esclave celui qui la consomme.
Beaucoup de choses ont été écrites sur le cannabis.
Au contraire du tabac ou de l'alcool, le cannabis est interdit à la consommation et à la vente, alors qu'il ne semblerait pas plus nocif que le tabac ou l'alcool. Un certain nombre de personnes s'en étonnent et demandent donc qu'il subisse le même traitement, c'est-à-dire qu'il soit taxé, réglementé et...dépénalisé.
Il faut donc d'abord se poser la question de l'innocuité du cannabis, puis, s'il est réellement nocif, se demander quelle attitude il faut adopter à son encontre.
Dans son livre, Serge Lebigot montre que la consommation de cannabis présente de sérieux risques. Il exhorte les parents à ne pas prendre le sujet à la légère et leur donne des conseils pour lutter contre ce qu'il considère comme un fléau.
Quels sont ces risques que fait courir le cannabis aux enfants et adolescents?
- engendrer des déficits neuropsychologiques en cas de consommation précoce
- entraver la capacité de concentration et la mémorisation des informations
- conduire à de médiocres résultats scolaires
La nocivité du cannabis, sous ses différentes formes, provient de sa teneur en THC, le delta-9-tetrahydrocannabinol, qui est son principal produit actif. Or la concentration de ce produit actif est passé de 0,6 à 4 % dans les années 1968 à 10 - 12% en moyenne actuellement, et peut même aller jusqu'à 30 - 35 %.
Le THC du cannabis est absorbé rapidement dans les tissus adipeux d'organes variés du corps et ses effets sont ressentis presque instantanément:
"Le cannabis agit par le fait que le THC s'attache sur des endroits particuliers des cellules nerveuses, dans le cerveau et dans d'autres parties du corps."
Et les effets du THC sont multiples, "pas seulement sur le cerveau, mais aussi sur l'état de santé général".
Quels sont les symptômes de la consommation de cannabis?
- euphorie (élevée)
- altération de la mémoire
- appétit élevé
- rythme cardiaque élevé
- yeux rouges, injectés de sang
- réactions mentales négatives
- perception distordue
- coordination motrice déficiente.
Existe-t-il une dépendance au cannabis?
"Environ une personne sur dix qui essaye le cannabis, et 25 à 30% de ceux qui en consomment quotidiennement, deviennent dépendants du cannabis."
Les nombreux témoignages, qui constituent l'essentiel du livre, corroborent ces conséquences. Qu'il s'agisse de parents de jeunes gens qui ont consommé quotidiennement du cannabis ou de jeunes eux-mêmes qui racontent leur expérience de consommation.
Dans tous les cas il y a confrontation entre le consommateur et ses proches, résultats scolaires de plus en plus mauvais, vie personnelle et vie professionnelle gâchées. Parfois du cannabis le consommateur passe à d'autres drogues, plus dures encore...
Cela ne donne pas envie et on comprend qu'il faille faire de la prévention:
"La prévention fonctionne si elle est faite correctement. Elle est efficace, si on s'y prend de la bonne manière. Des exemples de préventions efficaces telles que celles sur la ceinture de sécurité, sur certains cancers, etc. ont prouvé leur efficacité."
L'auteur non seulement ne souhaite pas qu'on légalise le cannabis mais, si cela était en son pouvoir, il interdirait bien également le tabac ou l'alcool, en raison, notamment, de leur coût social élevé. On pourrait, tant qu'on y est interdire les activités dangereuses, telles que la conduite automobile...
Aujourd'hui nous sommes dans une société où on demande aux lois de protéger les êtres humains contre eux-mêmes et, éventuellement, malgré eux. Au lieu de les responsabiliser réellement.
La responsabilisation passe par l'information. C'est en cela qu'il faut comprendre que la prévention est cruciale. Il faut que tout un chacun puisse savoir à l'avance quels risques il prend. Or, il faut reconnaître que les effets du cannabis consommé actuellement sont méconnus, minimisés, voire totalement inconnus. En ce sens, la lecture de ce livre contribue à responsabiliser.
Si, en connaissance de cause, quand on est majeur et vacciné, on boit plus que de raison, on fume de même ou on se drogue, on doit en assumer toutes les conséquences. Si, ce faisant, on nuit à autrui, alors la responsabilité doit se traduire par la réparation des dommages causés et, à défaut, par la punition, qui doit être sévère et dissuasive en proportion des dégâts occasionnés. Et là encore, il faut que cela se sache que l’on encourt de telles condamnations…
Francis Richard, 16 février 2014
Le dossier noir du cannabis, Serge Lebigot, 192 pages, Salvator
On notera que sans multinationales ni OGM les variétés de cannabis ont été améliorées de manière spectaculaire en peu d’années. Que de talents dans ces milieux, hélas!
Ce n’est pas en interdisant une substance que l’on en diminue la consommation, preuve flagrante avec le cannabis.
Tous les effets décris comme nocifs se retrouvent dans l’alcool et le tabac, pourtant autorisés sous certaines réglementations, les effets potentiellement bénéfiques en moins, en ce qui concerne le tabac.
Dans ce cas, et pour qu’effectivement une prévention efficace soit possible, il faut légaliser la vente de cannabis, ainsi que sa production. Mais pas n’importe comment.
Qu’on limite l’âge légal d’achat, pourquoi pas, mais il faut surtout imposer des normes en termes de teneur, contrôlé par ceux qui souhaitent le produire.
On contrôle le degré d’alcool des boissons, les teneurs en nicotine des cigarettes, il ne serait pas compliqué d’appliquer le même genre de mesure pour le THC.
Cela présenterait les avantages suivants:
– possibilité de contrôle de qualité
– circuit d’approvisionnement officiel et légal, donc diminution de l’achat illégal et des mafias liées.
– diminution de la distribution illégale, donc amélioration de la sécurité dans les endroits où cela se passe.
– taxation donc moyen de payer la prévention.
– Meilleure contrôle des teneurs, donc diminution des risques qui y sont liés.
etc…
Le même genre de raisonnement devrait être pris pour toutes les drogues. L’histoire démontre qu’il est illusoire de tenter de les éliminer totalement. Tentons de réfléchir différemment afin d’en encadrer la production et la diffusion. L’effet ne pourra qu’être meilleur et plus efficace.
Pourquoi est ce que les politiques de droite ne songent même pas à simplement l’envisager?
Pour précision, je n’ai jamais essayé de ma vie ne serait-ce qu’une cigarette, donc il ne peut m’être reproché de vouloir faciliter mon petit vice personnel.