« Vacarme » de ce jour (qui reprend des reportages de la semaine) est à écouter. Il montre que le degré d’angélisme et d’ignorance des journalistes restent intact. L’émission est consacrée aux jeunes filles dès 12 ans qui choisissent de porter le foulard. «Le voile mène-t-il à l’exclusion?» (titre générique). Evidemment. Les reportages sont faits pour le prouver.
La présentation nous met au parfum: le couvre-chef islamique est qualifié de «bout de tissu» et c’est ainsi qu’il va être traité. Première question : pourquoi les jeunes filles doivent-elles le porter ? Réponse brumeuse : « En islam, les cheveux c’est précieux, les cheveux c’est ce qui donne la beauté de la femme. On donne le privilège de les voir à notre mari. » La journaliste n’y reviendra pas.
La vraie réponse n’intéresse pas Véronique la reporter, ni la lecture littérale du Coran que les filles ne cessent d’invoquer. Quelles conséquences une telle lecture a-t-elle sur d’autres sujets relatifs au statut des femmes : virginité, obéissance au mari, polygamie, interdiction d’épouser un non-musulman, répudiation, etc.
Ce qui est le plus drôle dans la question du foulard, c’est que le Coran n’est pas clair du tout. Et l’imam Tareq Oubrou, qui l’explique dans un des reportages, sera traité (si j’ai bien entendu) d’islamophobe et prié d’aller se rhabiller.
Tout le corps couvert, la journaliste n’a pas remarqué
On apprendra à Véronique que ce « bout de tissus » exprime le rôle de prédateur sexuel que l’islam attribue aux hommes. Des hommes qui ne peuvent réfréner leur désir s’ils voient le corps des femmes. Le bout de tissu évidemment ne suffit pas, c’est pourquoi ces filles couvrent entièrement leur corps et non seulement leur tête et leur cou (je le suppose, car la journaliste n’en dit mot).
Cette hypothèse se confirme. Le bout de tissu s’allonge démesurément lorsque telle interlocutrice déclare faire la gym en pantalons et pull, et la natation dans un costume « spécial » qui cache tout le corps. Véronique n’a rien remarqué de la rallonge.
Hé Louis, tu serais d’accord de sortir avec une fille en foulard ?
La journaliste pose en revanche une question cocasse aux garçons non-musulmans de la classe: « Est-ce que ça vous gênerait de sortir avec une fille en foulard ? » Il ne vient pas à l’idée de Véronique de poser la question aux filles couvertes, Ignore-t-elle qu’elles ont interdiction de « sortir avec des garçons » et d’épouser un non-musulman ? Quant aux garçons, ils disent que non, ça ne les gênerait pas du tout: quand on aime, on aime. Cette ouverture d’esprit est d’ailleurs très frappante dans ces reportages de la part des filles comme des garçons (non-musulmans). Mais ils sont aussi, ce qui est normal à leur âge, d’une totale ignorance de cette religion.
La fin de ces reportages se passe en France. Elle consiste en plaintes infinies à propos de la loi qui interdit les signes ostentatoires et donc le foulard à l’école.
Mireille Vallette, 16 février 2014
Voile islamique : acte politique ou symbole religieux ?
(cet article est un peu long ..;).. Mais très intéressant !)
Posons la question de la signification exacte
d’interdiction, de ce «voile ou bout de tissu».
Il convient donc avant toute demande d’interdiction, de se poser la question de la nature véritable de ce «voile».
Il convient tout d’abord de préciser que sa dimension religieuse est tout à fait discutable; loin de faire l’unanimité, de nombreux musulmans en contestent la légitimité.
A contrario, le voile islamique possède une forte connotation politique. Dès lors devient légitime la question: le voile islamique est-il un symbole religieux ou un acte politique ?
Est-il l’expression du libre exercice d’une liberté religieuse ou au contraire sa négation, à savoir, le produit d’une politisation de l’Islam ?
La double agression dont une jeune tunisienne vient d’être la victime, (violée par des policiers elle est poursuivie pour attentat à la pudeur) soulève une réelle émotion non seulement en Tunisie, mais dans le monde. Elle jette un éclairage cru sur la forme de société qui se met en place dans ce pays. Cet évènement nous permet de comprendre ce qui se joue autour de la question de la femme, et plus particulièrement autour de la question du voile islamique intégral (burqua) ou non. Cette femme est agressée parce qu’elle n’est pas voilée et parce qu’elle est avec un homme dans une voiture, au cas particulier son fiancé ou mari.
Le voile, contrairement à ce qui est dit un peu hâtivement, n’est pas de l’ordre du religieux, ou pas seulement. S’il n’était qu’un emblème religieux, il ne constituerait pas un vrai problème politique. Or, le voile pose problème dans tous les domaines de la vie publique (hôpitaux, écoles, lieux de travail, rue…) non seulement à celles qui le portent (librement ou sous la contrainte) mais également à celles qui ne le portent pas ainsi qu’à de très nombreux acteurs sociaux.
Ce qui est en jeu dans la question du voile islamique est de l’ordre du pouvoir.
1) Le voile est l’expression dans l’espace public d’un pouvoir arbitraire.
Le voile islamique n’est pas un signe religieux ordinaire mais possède des significations multiples, notamment sociales et politiques. Il ne traduit pas la relation d’une personne libre à sa foi. Qu’il soit intégral ou qu’il laisse apparaitre seulement l’ovale du visage, il est le signe d’un pouvoir, non celui de Dieu, mais de l’homme. Il exprime une forme de relation homme-femme qui se décline sous le couple dominant-dominé, voire sous celui de maître-esclave.
Qu’un Juif porte ou ne porte pas de Kippa, il ne subira aucune pression ou agression de la part des autres Juifs. Il en est de même pour un chrétien portant ou ne portant pas la croix. Le port de symboles religieux n’entraîne aucune conséquence négative sur l’exercice des droits fondamentaux de la personne. Ils ne sont jamais privatifs de libertés. Juifs et chrétiens sont libres de porter ou de ne pas porter kippa ou croix.
Il n’en est pas de même pour le port du voile. Si une femme (musulmane ou non) ne porte pas de voile, elle prend le risque d’être agressée non par Dieu mais par des hommes. Dans certains pays, elle ne peut tout simplement pas accéder à la sphère publique. Combien sont-elles, un peu partout dans le monde, à subir des violences qui vont de l’agression, au viol, au jet d’acide sur le visage pour avoir tenté de s’y soustraire? Le port du voile renvoie ainsi à la question du pouvoir, preuve qu’il n’est pas principalement un signe religieux mais essentiellement l’expression du pouvoir arbitraire que l’homme exerce sur la femme. Le port du voile islamique doit donc être appréhendé comme un acte éminemment politique.
2) le voile islamique est privatif de libertés.
La liberté de choisir librement ses vêtements par exemple. Une femme ne peut choisir de porter le voile le matin et la mini jupe l’après midi. Elle est condamnée à porter toujours ce même habit dans l’espace public. Une grande partie de ce qui constitue la féminité est gommée, interdite.
3) le voile est le produit d’une série de discriminations contraires à notre droit.
Discrimination homme-femme notamment. Seules les femmes sont condamnées à se couvrir intégralement dans l’espace public. L’homme demeure libre de s’habiller comme bon lui semble et d’aller tête nue.
Mais également, discrimination entre les femmes, entre celles qui le portent et celles qui ne le portent pas. Celles qui le portent expriment une soumission à l’homme, une protection obligatoire contre l’agressivité des hommes. Le voile est le symbole de la femme humiliée, soumise, dominée par le pouvoir tyrannique des hommes, qu’ils soient père, mari ou frère. Il est infantilisant. Dans cette logique, les autres femmes qui ne le portent pas, s’exposent, traduisez pour les fanatiques musulmans, se donnent. Pour le pouvoir qui impose le recouvrement du corps de la femme, le non-port du voile revêt une signification sexuelle; il est le signe de l’impudeur des femmes et les femmes qui s’exposent librement, sont assimilées à des femmes qui se donnent et dont on peut disposer à sa guise.
4) le port du voile consacre une sorte de droit d’agresser la femme qui ne le porte pas.
Le port du voile entraine ipso facto le droit pour les hommes de s’emparer, voire de violer toutes celles qui ne le portent pas. On ne compte plus le nombre d’imams qui appellent à violer ou qui excusent le viol de femmes non-voilées. En Norvège et en Suède, le journaliste Fjordman parle d’une épidémie de viol. Le mufti et le disciple islamique Shahid Mehdi explique que les femmes danoises violées l’avaient cherché puisqu’elle ne portait pas le foulard islamique. Un imam de Toronto a été arrêté pour avoir commis 13 viols (minimum). Un imam incite au viol des femmes algériennes qui travaillent etc.
5) le port du voile implique la négation de la femme comme personne.
La femme voilée renonce à apparaitre comme un individu. Elle s’exclue de facto de l’espace public en tant que personne. Il lui est interdit de s’exprimer à travers les signes vestimentaires et les formes particulières de son corps sont cachées. Le voile est un uniforme, postule un corps indifférencié. Voilée, la femme n’est plus une personne unique, singulière, mais est réduite au genre auquel elle appartient, le genre féminin.
6) La femme voilée est posée comme «objet».
Elle est la propriété de l’homme. Elle est objet. Elle n’est pas «habillée», elle est «empaquetée», «emballée» comme un objet que l’on veut soustraire à la convoitise du regard des autres. Elle est réputée être sans volonté. Le voile réduit le corps de la femme à n’être qu’un pur objet, un simple objet sexuel, par définition passif, convoitable et convoité par les hommes. Le corps voilé n’est pas l’expression de la personnalité de la femme, l’élément essentiel de son identité en tant que personne, mais un objet, un sexe. Le voile a pour effet de couper la femme de son corps propre, de l’aliéner, de le réduire à sa simple dimension sexuelle. Le voile est une mutilation de la femme.
7) l’obligation du port du voile est le prolongement extérieur de l’excision.
C’est la même idéologie qui excise la femme et qui la voile. Qui lui interdit d’accéder au plaisir dans l’intimité, de jouer sur la séduction dans l’espace public, de choisir librement son partenaire. Elle provoque un double cloisonnement : la femme voilée intégralement peut voir à travers son «grillage» les hommes mais elle ne peut choisir son partenaire; l’homme a le pouvoir de choisir sa femme, mais il ne peut la voir. La relation homme-femme est vidée de tout choix. Elle ne peut qu’être imposée.
8) le voile comme expression d’un système de censure généralisé
Le corolaire du port du voile dans la société musulmane, est la censure, la destruction des libertés, l’interdiction de s’exprime librement. Un voile général recouvre la pensée humaine. Il est interdit aux hommes de montrer leurs idées, comme il est interdit aux femmes de montrer leur corps propre.
Le voile est le prolongement du pouvoir tyrannique que l’homme exerce dans l’espace privé et la continuation du pouvoir dictatorial qui s’exerce sur la société tout entière. Il est le signe de l’intrusion de ce pouvoir dans l’espace public. Il vide en quelque sorte l’espace public de sa dimension d’espace ouvert et libre. Il est une forme de privatisation de l’espace public, réduit à un lieu où les relations humaines hommes-femmes sont étouffées. Il est un élément permettant au pouvoir de contrôler le degré de soumission des citoyens. Le mari qui demande à sa femme de porter le voile est lui-même souvent sous l’emprise de la peur.
Le voile est une atteinte à la liberté de se vêtir librement, mais également à la liberté d’aller et venir librement avec la personne de son choix.
Une femme qui porterait une mini-jupe, qui embrasserait son mari, s’expose à être violentée, à être poursuivie pour attentat à la pudeur comme cela est arrivé à la jeune tunisienne.
Le port du voile dans l’espace public fait peser un grave danger sur nos libertés.
Le port du voile n’est donc nullement le signe d’un libre choix religieux comme l’est la Kippa ou la croix.
Le port du voile est privatif de libertés; il établit une série de discriminations dégradantes; il autorise l’exercice de la violence sur le corps de la femme.
En tant que signe d’un pouvoir arbitraire, en tant qu’il est intrusion de ce pouvoir dans l’espace public, le port du voile est comparable au port de l’étoile jaune, au port de la croix gammée ou au «voile» que portent les membres du Ku-Klux-Klan ou ceux de la «Cagoule». Tous ces signes sont les signes d’un pouvoir particulier prétendant imposer des normes restrictives, qui excluent, discriminent, stigmatisent telle ou telle catégorie de personnes.
Dans la mesure où, en tant qu’il est l’expression d’un islam politique, le voile islamique est contraire aux principes fondamentaux de la République et qu’il porte notamment atteinte au principe d’égalité et à la dignité de la personne, il ne peut qu’être interdit.
(Sources: Guysen News)
A JeanDa, oui, nous avons évolué. Mais je ne crois pas que ce soit un sujet de joie. Pour ma part j’ai évolué, en passant par l’hébreu. Cela m’a conduit à beaucoup de questions qui, pour donner écho aux propos du Pasteur, évacuent la tentation dogmatique.
Mais il était question de voile. Revient donc à l’esprit celui qui sépare le lieu très saint, dans la tente du désert… tous n’y voient qu’un interdit. Qui, aujourd’hui, connaît l’avantage de voiler son propre regard? Qui voit, aujourd’hui, la relation qu’il y a entre « tu ne convoiteras par la femme de ton prochain » et les arbres du jardin? Ce sera tout.
@Pierre-Henri Reymond : “1 Corinthiens 11:3 et suivants”
Oui, mais nous avons évolué depuis lors. Pas l’islam.
Je suis Pasteur et je voudrais donner la réplique à Pierre.Henry Reymond qui a cité 1 Corinthiens 11:3. Paul déclare dans Galates 3/27-28 : « Oui, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ .
Ce passage se marie assez mal avec celui de 1 Corinthiens 11:3 et nous devons faire attention à ne pas devenir dogmatiques, mais il faut considerer que le salut prêché et enseigné par Paul ne repose pas sur une tenue vestimentaire mais sur l’oeuvre de rédemptrice de Jésus-Christ.
Il semblerait donc que les membres de la secte soient de véritables incontinents sexuels. Ils devraient peut-être penser aux culottes en fer avec serrues Fichet, afin de vivre le moyen-âge saveur authentique.
Incroyable ! Je n’en crois pas mes yeux ! Voile et cheveux me rappelaient quelque chose. Ceci.
Je veux cependant que vous sachiez ceci : Christ est le chef de tout homme, l’homme est le chef de la femme, et Dieu est le chef de Christ. Tout homme qui prie ou qui prophétise la tête couverte déshonore son chef. Toute femme, en revanche, qui prie ou qui prophétise la tête non couvertes déshonore son chef à elle. En effet, c’est exactement comme si elle était rasée. Si une femme n’a pas la tête couverte, quelles se tonde aussi les cheveux. S il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux tondus ou d’être rasée, qu’elle se couvre donc la tête. L’homme n’est pas tenu de se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu ; la femme, elle, est la gloire de l’homme…
… la nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’homme de porter des cheveux longs, alors que c’est une gloire pour la femme d’en porter parce que la chevelure lui a été donné pour servir de voile?
le reste est à l’avenant. C’est dans 1 Corinthiens 11:3 et suivants.
Nous avons ici les cheveux, le voile et la gloire.
Un passage du Coran dit ceci, je cite de mémoire, sans pouvoir le situer. « vos femmes sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtements pour vos femmes.
Et donc savoir ce que tout cela peut bien signifier, tant de siècles après?
Mme M.Vallette, je partage totalement votre point de vue. Relevons tout de même l’ignorance affectée de la journaliste plus que son angélisme. Elle manque, à mauvais escient, de toute objectivité; recueille, au mieux, les confidences de ces jeunes adolescentes voilées et brille par son absence de tout sens critique. Il est prétendu, par une jeune intervenante, que le foulard se porte dès la puberté. Affirmation qui se révèle fausse.
J’ai observé, en milieu scolaire lausannois, des fillettes 7 8 ans portant déjà le foulard. Pauvres enfants..qui seraient déjà en mesure d’être convoitées par de jeunes mâles de leur âge.