L’Union européenne dépend de l’infrastructure énergétique suisse bien plus fortement que l’inverse…
Moins de 24 heures après le vote du 9 février, la Commission européenne a annoncé avec empressement la première mesure de rétorsion envers la Suisse, en annulant une réunion technique relative à un accord sur le marché de l'électricité.
Pas de quoi paniquer. Attendre et laisser venir, c'est ce que le quotidien allemand Die Welt du 12 février dernier nous souffle à l'oreille:
Par conséquent, la question se pose de savoir si l'Union européenne ne se tire pas une balle dans le pied en voulant isoler la Suisse sur le plan énergétique. En fait, l'UE ne peut simplement pas se permettre de faire de la Suisse un îlot sur le marché de l'électricité européenne: l'Union dépend de l'infrastructure énergétique suisse bien plus fortement que l'inverse, que la Suisse du marché européen de l'électricité.
L'opérateur de réseau swissgrid s'étonne de la démarche de Bruxelles: "La Suisse représente seulement 3 % de la consommation d'électricité de l'Europe, mais à travers notre territoire passent 11 % de tous les flux d'électricité européens ". Suisse et UE négocient un accord énergétique depuis six ans; il s'agit de régler l'accès libre au marché européen pour tous les producteurs d'électricité et de convenir d'un système de redevances pour l'utilisation du réseau de transport d'électricité.
La plaque tournante suisse n'est pas seulement très importante pour le transit de l'électricité en Europe. Elle l'est encore pour le stockage temporel de l'électricité, un rôle devenu essentiel, voir irremplaçable, pour l'approvisionnement énergétique européen. Les lacs alpins de pompage-turbinage apportent une contribution importante pour aplanir la production intermittente des énergies vertes, vent et énergie solaire, de toute l'Europe. En profite avant tout, l'Allemagne.
Le président de la Confédération, Didier Burkhalter, garde lui aussi les pieds sur terre: "L'accord sur l'électricité [ne sera] pas la victime collatérale du vote de dimanche"; "Nous espérons toujours pouvoir ouvrir les négociations institutionnelles pour trouver un cadre à l'accès au marché"
Bruno Pellaud, 13.2.2014
Si l’UE parle de rétorsions… que la Suisse joue les cartes qu’elle a en mains : mettons un frein aux travailleurs venant de la zone UE. Développons nos échanges avec tous les autres pays : USA, Chine, Japon, Russie, Inde et tous les autres sur tous les continents. L’UE ? …une gabegie totale !