Quel paysage médiatique pour la Suisse romande ?

Uli Windisch
Rédacteur en chef

Quelles que soit les préférences politiques des lecteurs-auditeurs romands, est-ce vraiment ce paysage médiatique-là que mérite une société qui vante constamment l’exemplarité de son pluralisme et de sa démocratie ? Si la réponse est négative, pourquoi si peu de réactions ?
Autre question : quels sont les vrais risques d’une telle situation et qui faudrait-il vraiment sauver, voire aider, dans ce paysage médiatique romand de plus en plus monochrome

 

Dans le journal Le Temps du 6 février Yves Petignat, assez systématiquement et obsessionnellement anti-UDC,  avait franchi un seuil auquel on ne s’attendait pas forcément de la part d’un journaliste du journal qui crie au secours en prétendant être le seul vrai journal de référence.

Certes il est de coutume dans ce journal-là d’être de manière pavlovienne anti-UDC, comme à l’Hebdo par ailleurs. Mais de là à vouloir nous faire croire à son univers fantasmatique, il y a un désir que la réalité nous empêche de  franchir et que bien des lecteurs exigeants doivent avoir de la peine à accepter.

Tout le monde sait que Christophe Blocher a été engagé comme personne dans la campagne de la votation  « Contre l’immigration massive », se déplaçant en permanence et partout pour tenter de convaincre les électeurs suisses de la nécessité de contrôler l’immigration, jusque dans les endroits les plus reculés et les moins aisés pour lui du point de vue linguistique. Rarement un politicien aura d’ailleurs autant donné de sa personne afin de se battre pour des causes qui lui semblent déterminantes pour l’avenir  du pays, que l’on apprécie ou non sa personne ou ses idées.

Yves Petignat, n’osant même pas assumer ses propos, a réussi à nous dire « que les observateurs alémaniques doutaient que Blocher avait vraiment envie de gagner cette votation » ! ça, il fallait vraiment le trouver. Blocher se battant contre lui-même et pour perdre ! Bravo. Le résultat d’une grande et profonde enquête journalistique. L’issue de la votation du 9.2.2014 ne semble pas lui avoir donné raison !

Tout cela n’empêche pas ces mêmes journaux de nous appeler à leur secours, au risque sans doute pour nous autres de chuter dans les bas-fonds d’une misère intellectuelle inexorable.

Mieux, un dernier bastion dit du conservatisme médiatique ( il s’agit donc du Nouvelliste valaisan)  vient de tomber, a-t-on tenu à me faire savoir, moi qui pensait qu’il s’agissait-là d’une niche pouvant pluraliser quelque peu ce paysage médiatique par trop monochrome idéologiquement, à mon goût. Or les deux nouveaux responsables  du journal à peine nommés, le  parti socialiste valaisan a immédiatement salué ces nominations ! Faut-il en déduire que les journalistes sont davantage des politiques que des professionnels ?

Quelles que soit les préférences politiques des lecteurs-auditeurs romands, est-ce vraiment ce paysage médiatique-là que mérite une société qui vante constamment l’exemplarité de son pluralisme et de sa démocratie ? Si la réponse est négative, pourquoi si peu de réactions ?

Autre question : quels sont les vrais risques d’une telle situation et qui faudrait-il vraiment sauver, voire aider, dans ce paysage médiatique romand de plus en plus monochrome ?

Uli Windisch, 11 février 2014

 

 

 

2 commentaires

  1. Posté par JeanDa le

    Bonjour,
    Je fais le même constat consternant.
    Conclusion :
    – Je ne lis plus ces journaux “mainstream”
    – Je n’écoute plus ni radio ni TV dites de “service public”
    – Je suis sur Internet plusieurs sites de réinformation.

  2. Posté par Andrea le

    Sur le professionnalisme des journalistes, je ne me fais plus aucune illusion.
    Il ne passe pas un jour où je ne fais pas le constat d’un alignement insupportable à la même vision politique. Le code de déontologie est allégrement piétiné et le mandat de service public octroyé à la SSR SRG est systématiquement bafoué.
    Dans ce contexte, le résultat des votations en Romandie ne sont pas étonnants. Le dogme et l’idéologie l’ont emporté sur la raison.
    De laisser les média sévir ainsi est irresponsable et, à terme, risque vraiment d’être dommageable.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.