Ce titre connu ne conte malheureusement pas qu’une histoire de mariage et d’honneur vengé. Il pourrait s’appliquer à notre société déliquescente qui ne sait ni ne veut protéger les plus faibles. La votation de ce week-end est symptomatique du malaise qui ronge nos contemporains. L’égoïsme n’a d’égal que l’indifférence qui anime les actes de nos concitoyens. On ne veut pas toucher à cette sacro-sainte liberté, dût-elle conduire à la ruine de notre société. De quoi parle-t-on ? Simplement de vie, de mort, d’honneur et de religion.
On parle de vie car vie il y a, même si elle dépend du corps qui l’abrite. Cet amas de cellules disgracieux, n’en déplaise aux féministes à l’ignorance crasse et délibérée, est vivant. Il est vivant de par lui-même, bien qu’il ait besoin de conditions favorables pour son développement. Il est unique car son code génétique est unique dans l’histoire de l’humanité. Il est en puissance car il ne demande qu’à développer ses potentialités et il est en acte car il existe réellement. Que l’on soit partisan de l’animation immédiate ou non ne change pas le problème. On ne peut raisonnablement supprimer une vie sous prétexte qu’elle n’existe peut-être pas encore. Ainsi personne ne jouerait à la roulette russe avec la moitié du barillet chargé. De même, rares sont ceux qui prétendraient n’être qu’un avec la nature parce qu’elle nous fournit oxygène, lumière, chaleur et eau indispensables à notre organisme. Ainsi le bébé dans le sein de sa mère n’est pas une excroissance de celle-ci, mais bien un individu à part entière et un individu vivant dans le sens où il est homéostatique, capable de croissance et ayant la faculté de se reproduire.
On parle de mort, car supprimer une vie n’est rien d’autre que « donner » la mort. Autrement dit, supprimer une vie c’est tuer. Il ne s’agit pas d’une simple interruption, qui sous-entendrait la possibilité de reprendre l’activité par la suite. Il s’agit d’un arrêt définitif du processus, un arrêt volontaire et prémédité. Les termes aseptisés utilisés dans nos officines meurtrières ne changent pas la nature de l’acte. Il reste un acte violent et destructeur de l’humanité.
On parle d’honneur, car refuser de participer à un acte violent, meurtrier est un acte courageux et volontaire. Ainsi, s’opposer à financer les avortements montre une grandeur d’âme et la réelle compréhension de ce qu’est la nature humaine, qui est bien plus qu’une machine à consommer ou à produire. Ce choix, on nous le refuse, comme on refuse la vie à ces enfants. Comment dès lors, espérer plus d’amour et d’entraide dans notre société égoïste ? Comment voir diminuer les guerres, le racisme et l’exploitation des pauvres si l’on ne reconnaît pas la dignité de l’être humain, de sa conception à sa mort ?
On parle de religion, car elle seule, si elle est bien comprise, apporte à l’homme sa dignité d’être matériel et spirituel. Elle seule peut donner un sens à la vie et à son respect, car si l’humain a une destinée éternelle, sa présence sur terre a toute sa valeur. Supprimer ce principe conduit à l’absurde et à la mort. Ce que l’on aurait voulu entendre de nos évêques, c’est un discours clair. Mais rien de cela. Un peu comme le prélat du roman, ils se sont contentés de passer à proximité du village, donnant une bénédiction de loin, mais sans accomplir leur rôle de berger.
Peut-on alors s’attendre à autre chose que la mort annoncée de notre société si plus personne ne pilote le navire, ballotté dans les tempêtes de l’égoïsme et du matérialisme ?
Kethnis Evergreen
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