Assez pleurniché, au travail !

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PHILIPPE BARRAUD

Après le vote sur l’EEE, les Alémaniques qualifiaient les Romands et leur euro-gourou Delamuraz de Jammeri - de pleurnicheurs, qui dépensent toute leur énergie à imaginer ce qui va leur tomber sur la tête. Nous en sommes de nouveau là.
Pour les médias, c’est pain bénit, évidemment. Voilà pourquoi, à longueur de journée, la RTS nous accable de réaction négatives, que parfois elle sollicite, de menaces qu’elle amplifie, et de prévisions apocalyptiques, fussent-elles totalement fantaisistes. Trouver des interlocuteurs n’est certes pas difficile: tout le monde pleure et se lamente, dans une délectation morose qui n’en finit pas. Il y a semble-t-il une jouissance intense dans cette espèce de pénitence que s’infligent nos dirigeants politiques et économiques.
C’est un vrai festival, un torrent de larmes (de crocodile): du chef des RH du CHUV à l’horloger de l’Arc jurassien, de Patrick Aebischer à la directrice de l’EMS du coin, tous, ils se jettent des cendres sur la tête – ce qui ne contribue pas à développer une vision d’avenir !
En face, évidemment, les eurocrates cooptés de Bruxelles s’en donnent à cœur-joie, et s’amusent comme des petits fous à faire mine punir la Suisse. Et ils auraient tort de se gêner, puisque des nuées de journalistes se jettent à leurs pieds pour réclamer des paroles fortes, des verges pour se faire battre, afin d’alimenter le torrent de larmes et la dérive masochiste de nos dirigeants.
C’est insupportable, et surtout extrêmement vain: en politique, pleurnicher a toujours pour effet d’encourager la partie adverse à être beaucoup plus dure.
Alors oui, la votation de dimanche aura des conséquences: c’était le but ! Maintenant, il faut se ressaisir et préparer l’avenir. Nous ne payons pas nos politiciens et nos chefs d’entreprises pour nous dire que tout va mal, et que tout va aller encore plus mal: si c’est tout ce qu’ils ont à nous dire, autant qu’ils aillent à la pêche. Nous les payons pour s’adapter lorsque la donne change, et trouver des solutions. Y compris lorsque c’est difficile ! Et ce sera difficile.
Mais il y a toujours des solutions dans les relations internationales: c’est une question de détermination et d’inventivité, de négociation des rapports de force. Les eurocrates ont beau nous marteler que nous sommes tout petits face à eux, ils ont aussi besoin de la Suisse. Ces rodomontades servent à préparer le terrain des négociations futures, il n’y a pas lieu de s’en alarmer outre mesure.
L’establishment suisse se gargarise de la créativité qui caractérise notre pays. Il est urgent de mettre cette créativité au travail, car pour le moment, elle est en panne.

 

Extrait de: Source et auteur

Un commentaire

  1. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Un seul mot: BRAVO!

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