Dimanche prochain, le peuple suisse va devoir décider s’il laisse l’avortement dans les prestations de l’assurance maladie de base. Actuellement, l’élimination d’embryons non désirés est considéré comme un traitement prioritaire par rapport au remboursement de frais de lunettes médicales ou de traitement de caries dentaires qui eux ne sont pas remboursés.
La dernière votation sur ce sujet concernait une modification du code pénal qui ne punissait plus les avortements pratiqués à condition que soient respectées un certain nombre de règles strictes: demande écrite de la part de la mère, remise d’un dossier sur les associations proposant des alternatives et sur les risques liés à l’avortement, etc.
Dans le cas où ces éléments ne seraient pas respectés, des peines de prison ou d’amende doivent être prononcées. Pour peu qu’on s’intéresse un peu à la pratique actuelle en Suisse, on s’aperçoit que ces prescriptions ne sont pas respectées, et qu’en tout cas peu ou pas de médecins contrevenants sont punis.
La solution actuelle n’est donc pas satisfaisante, déjà par le simple fait que la législation en vigueur n’est pas appliquée.
Quant au remboursement proprement dit par l’assurance de base, il a été ajouté de manière adventice dans le paquet de la votation de 2002. On ne comprend pas forcément la logique qui veut que les avortements soient remboursés simplement parce qu'ils ne sont plus punissables…
Il y a dès lors une contradiction dans la législation actuelle: la nature de l'enfant à naître est soit une tumeur à éliminer, soit un enfant à soigner et à protéger, selon la décision plus ou moins libre et plus ou moins arbitraire de la mère. Si cette logique semble échapper à d’éminents conseillers fédéraux, hauts fonctionnaires ecclésiastiques ou philosophes, qui oserait expliquer à un enfant de 5 ans: « ta maman a un agglomérat parasitique de cellules dans son ventre, elle va encore faire quelques examens médicaux, ensuite soit le docteur l'élimine, soit il décide que c'est ton petit frère »?
D’autre part, tous les partisans du remboursement obligatoire de l’avortement affirme qu’un avortement serait quelque chose de grave, qu’il s’agit de ne pas banaliser. En même temps ils déclament péremptoirement que c’est un droit intangible des femmes… En quoi un mal intrinsèque pourrait devenir un droit ? Je peux concevoir qu’on revendique le plaisir de fumer même aux dépens de sa santé, mais qui revendiquerait le droit intangible d’avoir un cancer des poumons ?
Toute la campagne qui s’est déroulée sur le sujet peut se résumer ainsi : le débat sur l’avortement est clos. Personne ne devrait avoir le droit de le rouvrir. Et pourtant. Quel avenir a une société qui force ses mères à tuer le fruit de leurs entrailles ? Pourquoi soigner un embryon qu’on considère à éliminer en d’autres circonstances ? La votation de dimanche prochain revêt une importance plus cruciale que le peu de place qu’on a bien voulu lui laisser… Si notre peuple n’est plus capable de défendre ses enfants, qu’il se laisse envahir par d’autres ou qu’il continue à augmenter ses impôts pour financer les prodigalités des CFF n’aura pas beaucoup d’importance…
Eric Jacquod
en tant qu’ingénieur agronome je vois mal le rapport entre un vêlage et un avortement.Et je suis désolée mais ceci ne regarde que la gente féminine sinon on peut aussi demander oui pour interdire les vasectomies qui elles affectent la gente masculine
Beaucoup aimeraient savoir ce que deviennent ces embryons ce serait un sujet plus intéressant à débattre non? en tant que scientifique j’entends déjà les récriminations /rire