Comme on pouvait le craindre, l’initiative contre le remboursement des IVG par l’assurance maladie suscite de nombreuses réactions épidermiques.
Les susceptibilités s’accroissent et l’on voit renaître l’effroi de la vieille rombière féministe, qui, dans son obsessionnel désir de liberté à vouloir disposer de son corps, avait secoué le joug de la domination masculine, obtenant que « l’avortement de confort » soit enfin reconnu et remboursé. Soutenues par quelques complaisants intéressés : stratèges politiques, journalistes bobos, pseudo-théologiens protestants en manque de reconnaissance, catholiques démagos, philosophes sous influences des « Lumières », prétendus intellectuels auxquels on a confisqué l’esprit, elles manipulent et déplacent astucieusement la thématique sur le plan moral afin d’éviter que l’on puisse, en définitive, discuter du financement de l’avortement. C’est volontairement que l’on oblige ainsi les initiants à devoir justifier leurs motivations profondes plutôt que de les laisser s’exprimer sur le contenu même de l’initiative. Non contents de détourner l’enjeu du débat, certains médias, et pour ne citer que « Mamabarchi », se plaisent à signaler que les auteurs de l’initiative sont associés aux milieux conservateurs catholiques dans cette démarche. Et dans une époque désacralisée, hédonique, où l’homme s’est substitué à Dieu, l’a réduit au silence et conteste sa transcendance, ils savent, ces journalistes, qu’ainsi ils rallient à la cause adversaire l’opinion publique. Du coup, il y a, d’un côté, les justes tolérants, respectueux et, de l’autre, les affreux, vilains dogmatiques rigides.
Monsieur Berset Alain, évidemment du côté des gentils, prétend à qui veut l’entendre que cette initiative est dangereuse, trompeuse. Il l’accuse d’être un retour en arrière, comme si se retourner sur son histoire et apprendre d’elle était la manifestation d’une attitude régressive et dégradante. Pour Monsieur le conseiller fédéral, il faut aller de l’avant, car il constate que, depuis 2002, tout va bien mieux : on avorte moins (évidemment ce qu’il omet de dire c’est qu’en 2003, seuls 71 800 enfants naissaient en Suisse, soit 0,7% de moins qu’en 2002 et que le nombre annuel de naissance avait atteint son plus bas niveau depuis 25 ans) et l’interruption de grossesse s’opère ainsi grâce à cette prise en charge, dans un contexte sanitaire parfaitement maîtrisé.
Quelle chance ! Et merci à ce système qui permet à chaque assurée, en cotisant 10 centimes par jour, de pouvoir subir une éventuelle « ablation d’un embryon momentanément mal placé » dans un cadre si hygiénique, si bienveillant et si empathique. Quel talent ! Quelle maîtrise ! Le coût des IVG en Suisse est si faible (parfois 8 millions, parfois 20 millions selon les statistiques, une fiabilité garantie !) que l’Europe nous envie, cette Europe, notre systématique référence, notre absolue vérité, notre assurance du « faire juste ».
Mais alors, si tout est si parfait, et si tout fonctionne idéalement, pourquoi le simple fait d’émettre une opinion divergente provoque immédiatement de vives attitudes agacées et souvent offensantes ? Il n’est pourtant pas question ici de remettre en cause le droit à l’avortement. Cette initiative ne s’en prend aucunement au veau d’or tant choyé par Madame Anne-Marie Rey. Elle réclame juste que le droit d’interrompre une grossesse soit une affaire privée, et espère de cette façon stimuler la responsabilité individuelle de la femme et, par prolongement, celle du couple. Elle est finalement aussi un moyen pour tous ceux qui ne peuvent consciemment envisager que l’on supprime un être en devenir, de se désolidariser d’un acte dont ils ne peuvent ni ne veulent assumer la coresponsabilité.
Au final, cette initiative n’était-elle pas un excellent compromis entre deux idéologies que manifestement tout oppose ?
Ariane Doyen
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en effet pourquoi faire un pareil chambard pour ce qui doit rester une affaire privée! c’est que la gauche tellement médiatisée adore voire les cerveaux s’entrechoquer entre pro et anti
Et ce qui ressemble de plus en plus à un lavage de cerveau oblige de nombreux lecteurs à ne plus lire les blogs tellement ils sont saturés de lire toujours les mêmes textes ou mots repris pour en faire une autre légende
Cette gauche qui rêve du vote dès l’âge de 12 ans commence vraiment à empoisonner une grande partie de l’électorat majeur et vacciné contre tous les maux même celui de l’avortement pour lequel le peuple a déjà donné son avis,la dernière fois en 2002